1000 tout rond ? « Je ne sais pas, il y en avait partout à la maison… et il y en a bien plus de 1000 » affirme sa fille. La collection découverte dans l’appartement de Serge Mossuz après son décès en avril 2022 est unique non seulement par la quantité impressionnante de modèles, tous représentatifs de cette industrie mondiale du XXe siècle, mais aussi par le fait qu’ils sont tous en état de marche.
« Il fréquentait les photographes et se rendait régulièrement dans des magasins de photographies, raconte Sylvie Mossuz. Il disait “si tu as un appareil abimé, tu me le vends“. Il cherchait des pièces, des carcasses, dans les brocantes et sur internet. Il les réparait et les faisait fonctionner. »
Et il passait régulièrement des annonces dans les revues spécialisées, comme en témoigne cette annonce publiée dans le bulletin du Club Niepce Lumière, hiver 1986.
Serge Mossuz était ce qu’on appelle un mordu. « Un compulsif » surenchérit sa fille, étant capable d’acheter tout ce qui touchait de près ou de loin à la photographie, « même s’il y avait dix appareils à vendre ».
« Il me disait combien il était gêné de dépenser mon héritage ! Je l’encourageais et lui disais “fais toi plaisir“… »
Témoin de l’activité photographique
La vie de Serge Mossuz témoigne d’un amour inconditionnel pour la photographie. Né à Paris en 1935, ses parents, d’origine savoyarde, arrivent à Bordeaux avant la deuxième guerre mondiale. En 1964, il y ouvre un magasin rue de Ruat « pour vendre des lampes, des appareils ménagers, et des appareils photo ».
« Avec Mai 68, les affaires devenaient compliquées. Il a du fermer la boutique et a travaillé ensuite comme représentant pour Kodak, Philips et toutes les grandes marques. A côté, il a commencé à pratiquer la photographie et faisait des paysages, des portraits et aussi des photos de mariage. »
Serge Mossuz s’entoure de photographes bordelais, professionnels et amateurs, et lance le club Chasseurs d’images bordelais. Il organise des ateliers, des concours et participe à des concours qui lui valent de nombreux prix. Pendant les années 1970, il baigne dans la photo « jusqu’à son licenciement en 1981. Il s’installe comme chauffeur de taxi ».
Répertoire et documentations
Collectionneur dans l’âme – il possède entre autres « 24 classeurs de timbres qui ne l’ont pas quitté toute sa vie jusqu’a ce qu’il rentre en Ehpad » –, Serge Mossuz se lance dans la collection d’appareils photo, « au moment où il arrête son asso avec l’arrivée du numérique ». Une coïncidence qui laisse deviner sa passion pour une technique menacée de disparaître, la photographie argentique.
Des 24×36, des 10×12, des 6×6… Des marques de pros : Hasselblad, Zeiss, Leica… comme des marques grand public : Pentax, Fujita, Bronica… tous les appareils photo de la collection sont soigneusement répertoriés avec date et lieu d’achat, et sont accompagnés de précieuses documentations et notes de réparations.
La collection fait l’objet d’une vente aux enchères ce samedi 3 décembre à 14h30 à l’hôtel des ventes Tourny, à Bordeaux, menée par le commissaire-priseur Emmanuel Layan. L’exposition publique des lots de la vente aux enchères se tient ce vendredi 2 décembre de 10h à 12h, puis de 14h à 18h30 et le samedi 3 décembre de 10h à 12h.
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