Un appel pour « une modernisation urgente de la ligne ferroviaire existante entre Bordeaux et Irun », vient d’être lancé par Jean-René Etchegaray, Pierre Hurmic et José-Antonio Santano. Le 17 décembre dernier, les maires de Bayonne, de Bordeaux et d’Irun se sont réunis dans la ville basque (côté espagnol) pour évoquer l’absence de jonction des lignes à grande vitesse entre la France et l’Espagne.
En effet, la ligne ferroviaire dite du Y Basque (les villes desservies sont Bilbao, Saint-Sébastien et Vitoria-Gasteiz) doit être achevée d’ici 2027, permettant aux trains à grande vitesse espagnols d’arriver à la frontière, « sans perspective de raccordement à une ligne modernisée côté français ». Les élus locaux affirment s’en préoccuper « d’autant plus que la ville d’Irun a lancé un projet d’aménagement urbain justifié par ce raccordement ».
En effet, GPSO (grand projet ferroviaire du Sud Ouest) prévoit que la LGV s’arrêtera à Dax, au mieux en 2032. Une ligne à grande vitesse Dax-Irun verrait le jour « au plus tôt en 2042 », selon un rapport du Conseil d’Orientation des Infrastructures du 12 décembre dernier, mentionné dans l’appel des trois maires, mais encore non rendu public.
La LGV vers l’Espagne, « ni programmée, ni finançable »
« Le projet dit LGV-GPSO, présenté comme la seule perspective, n’est pas crédible, car la prolongation vers l’Espagne n’est ni programmée, ni finançable », rappellent les trois maires dans leur texte diffusé ce mardi 3 janvier.
Le 29 juin dernier, la Commission européenne annonçait une liste des 135 projets d’infrastructure de transports subventionnés au titre du mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE), dans laquelle GPSO ne figurait pas. Or les porteurs du projet, réunis dans la société publique locale, tablent sur une aide européenne représentant 20% des 14 milliards d’euros nécessaires au bas mot pour les deux branches de GPSO, Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax.
Dans un communiqué diffusé le lendemain par la mairie de Bordeaux, la présidente de la Commission transports au Parlement européen, l’écologiste Karima Delli, justifiait cette décision par l’existence d’alternatives « fondées sur des lignes existantes », permettant de « diminuer fortement l’empreinte environnementale du projet« .
Alternative « plus sobre et plus rapide »
Jean-René Etchegaray, Pierre Hurmic et José-Antonio Santano veulent donc défendre une alternative « à la fois moins onéreuse, plus sobre, plus rapide à réaliser et plus respectueuse des territoires et des écosystèmes », à savoir la modernisation de la ligne existante entre la frontière espagnole et Bordeaux.
Une actualisation des études sur cette rénovation, « portant sur le calendrier, le développement du ferroutage, la faisabilité technique, les temps de trajet envisagés, les coûts, et les impacts environnementaux, réalisée par un cabinet indépendant, doit rapidement conforter cette opportunité ».
Les trois maires lancent « un appel à l’ensemble des forces politiques, économiques sociales et citoyennes, pour porter cette alternative, symbole d’une mobilité efficace et soutenable », qu’ils invitent à signer par mail.
Chargement des commentaires…