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Après une mobilisation « historique » contre la réforme des retraites, Bordeaux théâtre de dégradations

Les syndicats annoncent 110000 manifestants à Bordeaux contre la réforme des retraites, la préfecture 18200, ce qui en fait la mobilisation record depuis le début du mouvement. Des premiers incidents ont éclaté avec les forces de l’ordre après la dispersion du cortège, la police chargeant les derniers manifestants cours de la Somme. Le feu a été mis à la grande porte de la mairie de Bordeaux, sans que la responsabilité des opposants à la réforme des retraites ne soit établie.

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Après une mobilisation « historique » contre la réforme des retraites, Bordeaux théâtre de dégradations

Dans un communiqué publié peu après 20h, le préfet Etienne Guyot a condamné « les débordements et dégradations » qui ont clôturé la journée de mobilisation à Bordeaux.

Pendant la manifestation contre la réforme des retraites, « des actions de sabotages ont provoqué des coupures d’électricité touchant des services publics (Hôpital Saint-André, mairie de Bordeaux, tribunal judiciaire) et le domicile de plusieurs milliers de particuliers », indique-t-il.

Par ailleurs, « la fin de la manifestation a été émaillée de heurts entre des groupes de manifestants violents et les forces de l’ordre », avec feux de poubelles, jets de projectiles et barricades qui ont « conduit les forces de l’ordre à faire usage de gaz lacrymogènes pour les disperser ces individus. »

Sept personnes ont été interpellées pour jets de projectiles, incendies volontaires de biens privés, outrages à personne dépositaire de l’autorité publique, souligne le préfet. Il « remercie les forces de sécurité qui sont intervenues pour mettre fin à ces débordements inacceptables et salue l’action des sapeurs-pompiers, qui ont rapidement mis fin aux feux de mobiliers urbains ». 

Le communiqué ne fait pas état de l’incendie de la mairie de Bordeaux, survenu à peu près au moment de son envoi.

Les premières réactions à la tentative d’incendie de la mairie

Pierre Hurmic, maire de Bordeaux

« Quel intérêt de s’en pendre à la porte de la mairie ? La mairie c’est la maison des Bordelais je ne vois pas le symbole derrière une telle action. Le droit de manifester est constitutionnel, celui de saccager ne l’est pas. Comment ne pas condamner ? Je me sens très heurté et choqué par cette initiative, et les élus de la Ville ne comprennent pas cet acte de vandalisme. »

Etienne Guyot, préfet de la Gironde

« La mairie, c’est la maison des citoyens, des services publics. [Les auteurs] sont des gens qui sont là pour détruire et pour casser. Des investigations sont en cours, une personne a été interpellée, à ce stade il faut qu’on continue de travailler. Vous avez des groupes d’activistes qui tournent dans la ville et en marge de la manifestation ils s’en sont pris au mobilier urbain et aux poubelles, les pompiers sont intervenus. Ils se sont regroupés et sont revenus après la manifestation ».

Des manifestants qui ont évacué la place de la Victoire incendient quelques poubelles sur le cour de la Somme.

Les cortèges fleuves ont défilé partout en France, avec parfois de violents incidents visant des bâtiments symboliques, rapporte Le Monde : accueil du tribunal administratif vandalisé à Nantes, vitres du commissariat de Lorient brisées, MacDo attaqué à Paris…

Nasse en vue à la Victoire. Les forces de l’ordre ferment un à un les accès à la place, où se trouvent encore des centaines de manifestants.

A coups de gaz lacrymogène, les forces de l’ordre ont fait reculer les manifestants partis en sauvage jusqu’à la place de la Victoire.

La préfecture décompte pour sa part 18200 manifestants, accréditant le fait qu’il s’agit bien d’une manifestation record. Les forces de l’ordre avaient dénombré 16500 personnes le 7 mars et le 31 janvier.

La permanence du député (Renaissance) Pascal Lavergne à nouveau dégradée à Monségur, la préfecture de Gironde annonce qu’une enquête va être ouverte.

Un début de manifestation sauvage depuis la place de la Victoire bloquée par un cordon de policiers sur le cours Pasteur.

« Amplifier la grève et les manifestations, et s’emparer du référendum d’initiative partagée »

Stéphane Obé, secrétaire de l’union départementale CGT33, se réjouit du succès de la manifestation et appelle à démultiplier les actions.

« L’intersyndicale nationale se réunit pour analyser les chiffres des manifestations des grévistes et actions sur les lieux de travail. On est sur un appel à trois choses : continuer la grève et l’amplifier, continuer à manifester et les amplifier, et on commence à regarder comment s’emparer avec notre force militante du RIP, le référendum d’initiative partagée, qui est une usine à gaz.

Notre force c’est la masse et les actions sur les lieux de production. On appelle à des manifestations qu’on déclare. Les manifs sauvages c’est pas un problème quand elles sont pacifiques. Quand il y a des débordements et des violences ça aide le gouvernement à mettre la focale sur ça et tenter de travailler l’opinion publique.

Mais de façon très factuelle il n’y a pas de violence. Est ce qu’on peut taxer de violence un feu de poubelle ? Pour nous c’est pas une violence. Des pétards ? J’en ai vu hier à Bordeaux, la belle affaire. On a vu des personnes déplacer de quelques metres des grillages cours d’Albret, je l’ai pas ressentie comme une violence, comme un désordre de la circulation. La vraie violence elle est sociale et institutionnelle. »

« Pour garder la forme : l’émeute », des tags et feux de poubelles émaillent le parcours de la manifestation

L’union départementale de la CGT annonce 110000 manifestants ce jeudi 23 mars à Bordeaux, contre 100000 estimés par le syndicat le 7 mars, plus forte mobilisation à ce jour.

Alors que la tête de cortège arrive à la Victoire, la queue quitte la place de la Bourse, selon TBM.

https://twitter.com/info_tbm/status/1638894115747405825

Les cadres « prêts à continuer la lutte »

Eric Boileau, délégué syndical de la CFE-CGC, le syndicat des cadres

« Pour la CFE l’objectif est que la loi ne soit pas promulguée. On a connu des exemples ou la loi avait été votée mais pas mise en application. On veut montrer à nos dirigeants que le monde du travail est contre cette réforme des retraites et qu’il faut se remettre a négocier car il y a des solutions. On est prêt à continuer la lutte. Le président de la République a six mois pour promulguer la loi et donc pendant six mois on continuera.

En parallèle on espère que le Conseil constitutionnel ne valide pas le texte. La triple accélération des débats (recours à l’article 47.1, l’article 38 et l’article 49.3) n’a pas permis un débat loyal et sincère. En attendant, on continuera à se mobiliser pacifiquement et à s’ouvrir au dialogue. La violence n’est pas notre manière de faire. »

Francine, retraitée, membre du Parti Communiste et de l’Association républicaine des anciens combattants

« À chaque grand mouvement social ce sont les jeunes qui ont fait bouger les choses et plier les gouvernements. Je crois en la pérennité de la contestation, avec toutes les générations, c’est la masse qui compte face aux manœuvres politiciennes et capitalistes. »

« Le mouvement est en train de se durcir »

Julien Guidolin, secrétaire général de la métallurgie CFDT en Nouvelle-Aquitaine

« Ce n’est certainement pas la fin du mouvement. Le président attise le feu. Ce matin on était en rassemblement à Mérignac sur le rond point de l’aéroport de 6 heures à 9 heures. On a distribué des tracts et ralenti la circulation. Là-bas, 90% des personnes dans les embouteillages nous on demandé de ne rien lâcher.

On va donc continuer. On ne sait pas encore quelle forme ça prendra. On en sera un peu plus ce soir après la réunion de l’intersyndicale, mais dans tous les cas les actions vont continuer dans les endroits névralgiques (raffinerie, centrales nucléaires). Le mouvement est en train de se durcir car monsieur Macron n’entend pas. C’est malheureux d’en arriver là. Je suis inquiet de l’arrivée aujourd’hui à la victoire. Si ça se passe comme dans d’autres villes ça va chauffer. Je pense qu’on va arriver à des scènes de rues difficiles. »

Pierre Hurmic a annoncé avoir signé l’appel de Marianne pour réclamer un référendum d’initiative partagée sur les retraites. « Aucun démocrate sincère ne peut regarder sans inquiétude la tournure que prend la crise sociale et politique », estime le maire de Bordeaux. Selon lui, cette « crise politique majeure » traduit « une grave défiance vis-à-vis du pouvoir central perçu comme brutal et de plus en plus déconnecté des habitants de nos villes et de nos campagnes ».

La pétition lancée par l’hebdomadaire a déjà recueilli plus de 200000 signatures. Il faut près de 5 millions de signatures – un dixième des électeurs – dans un délai de neuf mois pour ouvrir la voie à un référendum.

Les manifestants commencent à se rassembler sur les allées de Tourny à Bordeaux.

Le secteur aérien également perturbé par les grèves, la direction générale de l’aviation civile demande aux aéroports de réduire leurs vols, de 20% à Bordeaux ces 24 et 25 mars.

https://twitter.com/airplusnews/status/1638849975718232064

L’académie de Bordeaux annonce 20,30% de grévistes dans l’éducation nationale, un taux légèrement plus important chez les enseignants – 21,03% -, et en particulier ceux du premier degré – 22,35%. C’est deux fois moins que le 19 janvier, journée d’action qui avait été la plus suivie (41,89%).

En ce jour de mouvement de grève national, le trafic sera perturbé dans les transports en commun. Retrouvez les informations pour Bordeaux et sa région sur le site de Bordeaux Métropole, celui de la SNCF pour les TER en Nouvelle-Aquitaine et le compte Twitter Infotbm.

https://twitter.com/TERNouvelleAQ/status/1638767531589525506

Alors que les syndicats de Keolis ont prévenu qu’ils ne « promèneraient pas le roi en tramway » lors de la visite de Charles III à Bordeaux, prévue le 28 mars, des experts anglais interrogés par France Info préviennent que le programme de la première visite à l’étranger du monarque britannique pourrait être modifié. « On va l’accueillir avec une bonne vieille grève générale », avait lancé Olivier Besancenot, du NPA.

https://twitter.com/franceinfoplus/status/1638828433022279688

La manifestation du jour partira ce jeudi 23 mars peu après midi des allées de Tourny, pour une arrivée place de la Victoire.

La manifestation sauvage s’est terminée après des heurts qui ont opposé les forces de l’ordre à des manifestants. Des gaz lacrymogènes ont été tirés et des groupes se sont dispersés dans Bordeaux. Après un départ de la place de la Victoire avec un cortège de 300 personnes environ, la manifestation de ce mercredi se termine dans un jeu de chat et de souris dans les rues de Bordeaux entre le cours d’Albret et la Victoire.

Les syndicats qui espéraient que la soirée se passe bien sans service d’ordre se sont laissé dépasser par des petits groupes de casseurs. Nous n’avons aucune information sur d’éventuelles interpellations.

Le cortège revient sur ses pas et repasse par Gambetta.

Une manifestation sauvage s’est engagée cours de Verdun avec 200 personnes environ. Les forces de l’ordre poursuivent le cortège.

La situation dégénère sérieusement sur l’hémicycle des Quinconces.

La situation se tend place Gambetta où les forces de l’ordre tentent d’intervenir pour empêcher la casse.

« On veut tout gratos »

Rue du Dr-Charles-Nancel-Pénard, la vitrine d’une banque est vandalisée et taguée au passage du cortège par des individus cagoulés.

Quatre secouristes de Medic Secours Bordeaux sont présents tout au long de la manifestation. L’équipe est agrémentée par la préfecture pour porter les premiers soins. Depuis le début des contestations contre la réforme, l’équipe est peu intervenue, hormis samedi 18 mars, pour une brûlure suite à un éclat de grenade.

(L’équipe cherche des bénévoles sur ce lien)

https://twitter.com/Rue89Bordeaux/status/1638590262690684941

Une manifestation « auto-gérée »

300 personnes environ sont arrivées place de la Victoire où le représentant syndical chez Sud PTT, Willy Dhellemmes, explique que la manifestation est « auto-gérée » et sans service d’ordre. Le cortège ne s’est toujours pas élancé.

Stéphane Obé, secrétaire département UD CGT 33, a pris la parole :

« Plus de deux tiers des citoyens demandent le retrait de cette réforme. Il serait temps que le Président de la République, qui est le garant de la sécurité national, pose des actes d’apaisement et qu’il arrête d’être à l’origine de l’embrasement social du pays. On espérait, lors de son intervention télévisée à 13h qu’il annonce au moins une sortie par le haut : un référendum. Les travailleuses et les travailleurs ne peuvent plus vivre de leur salaire et la question essentiel qu’il faut régler, c’est celle de la répartition des richesse. »

Retraite à 64 ans : les syndicats craignent une augmentation des accidents du travail

Hier, sur le parvis de la gare Saint-Jean, s’est tenu un rassemblement de l’intersyndicale de la direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités (DDETS) de la Gironde. Une vingtaine de personnes a rendu hommage aux 102 salariés du régime général décédés en France suite à un accident du travail, depuis le début de l’année 2022. Cette mobilisation a pointé notamment les risques dus au recul de l’âge légal de départ en retraite.

Trajet du cortège de ce jeudi soir

Ce jeudi 22 mars, le cortège de la manifestation (déclarée à la Préfecture) partira de la place de la Victoire à 17h30. Il empruntera le cours Aristide-Briand, cours d’Albret, rue Nancel-Pénard, place Gambetta, cours Georges-Clemenceau, place et allées de Tourny, cours du 30-Juillet, pour rejoindre l’hémicycle des Quinconces où un rassemblement statique pourrait se tenir jusqu’à minuit.

La réforme passée au crible du Conseil constitutionnel

À la suite du recours au 49.3 et après le rejet des deux motions de censure à l’Assemblée nationale, le texte a été adopté au soir du lundi 20 mars. La nouvelle bataille se joue donc au Conseil constitutionnel. Les Sages ont été saisis par la Première ministre et par les oppositions (Nupes et RN).

Dans le premier cas, le Conseil constitutionnel doit se prononcer sur la conformité du projet de réforme dans un délai d’un mois. Un point sera notamment étudié car l’exécutif a choisi de passer par un projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale (PLFRSS). Or selon l’opposition, des articles du projet de loi ne concerne en rien les finances ou le budget de la Sécurité sociale.

L’autre demande, émanant de 250 députés et sénateurs des oppositions, concerne la tenue d’un référendum d’initiative partagée (RIP). Ces derniers proposent de soumettre à référendum le fait que le départ à la retraite « ne puisse être fixé au-delà de 62 ans ». Le Conseil constitutionnel doit en vérifier la recevabilité dans un délai d’un mois. S’il est validé, il devra recueillir les signatures d’un dixième des électeurs (soit 4,87 millions de signatures) dans un délai de 9 mois.

Processus long, le RIP a été Introduit dans la Constitution en 2008 et n’a été utilisé qu’une seule fois contre la privatisation d’Aéroports de Paris en 2019.

Université Bordeaux Victoire occupée

Ce mardi, les étudiants de l’Université Bordeaux Victoire ont voté l’occupation de leur campus lors d’une assemblée générale, « afin d’en faire un espace de lutte contre la réforme des retraites ». Près de 300 étudiants ont voté en faveur de cette occupation.

Ce vote fait suite au recours à l’article 49.3 pour adopter la loi de la réforme des retraites à l’Assemblée Nationale et au rejet des motions de censure. Dans un communiqué Le Poing Levé, organisation politique étudiante, dénonce « une mesure antidémocratique, refusée par une large partie de la population et notamment les jeunes ». 

Le communiqué souligne « l’absence de soutien de la direction de l’Université » et les étudiants espèrent faire de leur campus, « un quartier général de la mobilisation ». Ils souhaitent notamment que la localisation de leur faculté, à la Victoire, fasse de leur espace d’occupation, « un centre névralgique du mouvement ». 

Suite à l’annonce de cette occupation, la Présidence de l’Université de Bordeaux a fait part, dans un communiqué de presse, de sa décision de « fermer le site de la Victoire à compter du 22 mars, dès 7 heures, et ce pour une durée indéterminée ». Les personnels administratifs passent donc en télétravail et la continuité pédagogique est en cours d’organisation par le collège Science de l’Homme. Il réunit les facultés de psychologie, de sociologie, des sciences de l’éducation, et d’anthropologie). 

Les militants du Poing Levé ont par ailleurs annoncé que l’occupation durerait « à minima » jusqu’à la prochaine assemblée générale de l’Université Bordeaux Victoire, organisée ce jeudi à 18h, après la manifestation aux allées de Tourny, à midi.

Permanences de trois députés vandalisées

A Monségur, Bazas et Pessac (Gironde), les permanences de Pascal Lavergne (Renaissance), Sophie Mette et Frédéric Zgainski (Modem) ont été dégradées dans la nuit du lundi 20 au mardi 21 mars 2023 par des tags et des projections de lisier.

Ces dégradations font suite au recours à l’article 49.3 pour adopter la loi de la réforme des retraites à l’Assemblée Nationale et au rejet des motions de censure.

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Soyez les bienvenu.e.s pour suivre en direct sur Rue89 Bordeaux ces 24 heures de mobilisations contre la réforme des retraites du gouvernement.

Toute la matinée de ce mercredi, un blocage en simultané des ronds-points de la côte de la GT à Lormont et de Saint-Vincent-de-Paul à Ambès, a été mené par des dockers, cheminots, collectifs de Bassens, rive droite, Bordeaux centre, et organisations syndicales de différents secteurs (SUD PTT, Solidaires, SUD Rail, CGT FAPT, CGT CARSAT, CGT Éducation, FO transports 33…) opposés à la réforme. Le blocage qui visait à empêcher l’accès au dépôt pétrolier de DPA (Dock des pétroles d’Ambès) a été levé vers midi.


#réforme des retraites

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