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« Nous avons décidé de ne plus nous taire » : à Bordeaux, un rassemblement devant le Planning familial contre l’extrême-droite

En réaction aux nombreuses attaques d’un groupuscule d’extrême-droite, l’association féministe avait appelé un rassemblement devant ses locaux, ce mercredi 1er mars. Associations, syndicats et élus politiques ont dénoncé un climat ambiant propice à la propagation des idées de haine.

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« Nous avons décidé de ne plus nous taire » : à Bordeaux, un rassemblement devant le Planning familial contre l’extrême-droite

Une « réponse collective » à l’extrême-droite. Mercredi 1er mars, plus de 200 personnes ont répondu présentes au rassemblement organisé par le Planning familial à Bordeaux. Trois fois en moins de trois semaines, l’association a été la cible de tags signés du groupuscule « Action Directe Identitaire ».

Que fait la justice ?

À chaque attaque, le Planning Familial a déposé plainte. Annie Carraretto, co-présidente de l’association, a déploré qu’aucune suite n’ait encore été donnée :

« Nous sommes là aussi parce que nous avons décidé de ne plus nous taire. Car ce n’est pas la première fois. Le Planning familial est visé depuis de nombreuses années. À ce jour, nous avons interpellé la procureure plusieurs fois. Nous ne pouvons plus tolérer cette impunité. »

Rassemblement devant les locaux du Planning Familial à Bordeaux Photo : VB/Rue89 Bordeaux

Au-delà du silence de la justice, l’association a dénoncé un contexte politique prompt à la dédiabolisation des idées réactionnaires et fascistes. « Il est temps de réagir », a rappelé Myrtille Bondu de Gryse, co-présidente du Planning familial :

« Le message est clair. Les actions du Planning familial dérangent. Ces attaques sont le reflet d’une dédiabolisation du discours liberticide de l’extrême-droite envers les droits sexuels et reproductifs à Bordeaux, en France et partout dans le monde. Il est urgent de mettre la lumière sur les stratégies des anti-choix et des anti-droits. Car ce sont les mêmes qui attaquent les droits LGBT, les droits des réfugiés et les droits humains. »

« Bordeaux ne mérite pas ça »

Le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, s’est dit « solidaire » des associations vandalisées (SOS Racisme, ASTI, Hébergeurs solidaires…) confrontées à un « climat de violence » :

« Bordeaux ne mérite pas ça. Bordeaux est traditionnellement une ville où les débats publics sont apaisés et où les extrémismes n’ont pas leur place. Vous savez que certains groupes font actuellement l’objet de poursuites [des militants de Bordeaux Nationalistes doivent comparaître au tribunal le 26 mars NLDR]. Mais manifestement, il y en a d’autres qui circulent et qui continuent à commettre ces types d’exactions. »

Nicolas Thierry, député EELV de Gironde, a demandé une « réponse » à ces actes xénophobes et racistes :

« Ce ne sont pas que des graffitis. Les murs de nos villes ne peuvent propager la haine. Nous ne pouvons détourner les regards. »

Le maire a alerté l’Etat

D’autres élus des oppositions municipales étaient également représentés, notamment du groupe Renouveau Bordeaux, représentant la majorité présidentielle.

Pierre Hurmic a annoncé avoir écrit une lettre à l’État pour que se tienne, « en urgence », une réunion du Comité opérationnel de lutte contre le racisme et l’antisémitisme (CORA). Présidées par les procureurs et les préfets, ces réunions doivent « répondre au besoin d’outiller les acteurs associatifs et institutionnels » confrontés à la montée de discours racistes et discriminants.


#extrême droite

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