C’est encore non. Pour la seconde fois, le Conseil constitutionnel a rejeté la demande d’un référendum partagé (RIP) formulée par la gauche parlementaire. Visant à retoquer la réforme des retraites, le texte a été rejeté par les Sages au principal motif qu’il ne portait pas « sur une réforme relative à la politique sociale ».
À Bordeaux, où un rassemblement syndical était organisé sur le parvis des Droits de l’Homme, l’annonce du rejet a été accueillie « sans surprise ».
Grèves reconductibles
Face à une « crise sociale » devenue une « crise démocratique » depuis le passage en force de la réforme par le 49.3, Stéphane Obé, délégué départemental de la CGT, a appelé à « poursuivre la mobilisation » :
« Suite au premier rejet de RIP, nous avions peu d’attente. Désormais, c’est la capacité des travailleurs à continuer les grèves qui peut imposer le retrait. Il faut démultiplier les assemblées générales dans les entreprises pour passer le cap des grèves reconductibles, menées seulement de manière épisodique dans quelques secteurs. »
Pour un militant CGT, encarté LFI, la question des grèves et des blocages ne doit « pas seulement être débattue dans les entreprises » :
« Si on veut gagner le retrait, tout le monde doit se sentir concernés par cette réforme. Les assemblées générales c’est bien, mais on doit aussi sortir du cadre syndical et aller dans les conseils de quartiers par exemple. Le rapport de force doit engager tout le monde. »
La prochaine mobilisation intersyndicale est, elle, prévue le 6 juin prochain. Cette quatorzième journée d’action interviendra à l’avant-veille de l’étude d’une proposition de loi visant à abroger la réforme des retraites.
CRS au commissariat
À la suite du rassemblement syndical, un cortège d’une cinquantaine de personnes a pris la direction du commissariat de Mériadeck vers 19h30. Mardi soir, 5 personnes ont été arrêtées et placées en garde-à-vue alors que se tenait un rassemblement de soutien aux personnes interpellées lors de la manifestation du 1er mai.
Parmi elles, selon un communiqué de syndicats et de collectifs, se trouvent un mineur, une jeune salariée, trois militants de Révolution Permanente, du Poing Levé et du NPA. Ce mercredi soir, les manifestants n’ont pu aller jusque devant l’hôtel de police. Face à eux, des dizaines fourgons de CRS barraient la route.
Des véhicules de la BAC étaient également postés dans les rues adjacentes. « C’est impressionnant ce dispositif alors qu’on est calme et peu nombreux », souffle une manifestante. Après quelques prises de parole et slogans, le rassemblement s’est dispersé dans le calme après 20h.
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