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Flashez pour les insectes pollinisateurs à Bordeaux Métropole

Des chercheurs lancent un appel pour photographier et collecter des données sur les insectes pollinisateurs – papillons, abeilles sauvages et autres bourdons – dans la métropole bordelais. Le SPIPOLL, créé notamment par le Muséum d’histoire naturelle, est une expérience pilote en France, dont le but est de faire évoluer les politiques publiques en matière de préservation de la biodiversité.

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Flashez pour les insectes pollinisateurs à Bordeaux Métropole

Adieu papillons, mouches, bourdons ? Les insectes pollinisateurs déclinent – dans certains endroits, de l’ordre de 70 % à 90 %. Menacés de disparition, ils sont pourtant essentiels au maintien de la biodiversité. Les pollinisateurs sauvages (parmi lesquelles l’abeille domestique est la plus connue) contribuent à la pollinisation (transport du pollen des organes de reproduction mâle vers les femelles pour permettre la reproduction) de la majorité de plantes fleurs, dont de nombreux fruits et légumes de notre alimentation quotidienne.

Au niveau européen, 84% des espèces végétales cultivées dépendent ainsi directement des insectes pollinisateurs.

Information Spipoll

Le SPIPOLL (suivi photographique des insectes pollinisateurs) a été créé par l’Office pour les insectes et leur environnement et le Muséum national d’histoire naturelle en 2010. Peu connu du grand public jusqu’ici, il se déploie dans l’agglomération bordelaise. Il permet à tous les citoyens de contribuer à produire des données sur les insectes pollinisateurs.

« Les premiers résultats montrent aujourd’hui que Bordeaux Métropole offre des espaces attractifs pour les pollinisateurs », indiquent le SPIPOLL, grâce à une variété de plantes et d’espaces verts entre jardins privés et parcs publics.

Déclin

Localement, le projet est mené par trois scientifiques : Frédéric Revers, chercheur à Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), Frédéric Barraquand, chercheur au CNRS et l’Institut de mathématiques de Bordeaux et Samantha Février, ingénieure en médiation des sciences à Biogeco, unité mixte de recherche de l’Université de Bordeaux et de l’Inrae.

L’urbanisation, la destruction des habitats naturels, l’usage d’insecticides, le réchauffement climatique… Autant de facteurs qui expliquent le déclin des insectes pollinisateurs. Les zones rurales, du fait de l’agriculture intensive, y sont plus exposées. En ville, grâce au désherbage manuel et au bannissement des produits phytosanitaires, il y a, par exemple une plus grande diversité d’espèces d’abeilles.

Pourtant, il existe des moyens pour contrer et limiter la disparition des espèces, comme le décrit Frédéric Revers :

« Il faut accroître les diversités florales mais aussi les espaces pour la nidification des pollinisateurs en laissant des sols nus par exemple. Il faut aussi diminuer la densité ruches d’abeilles domestiques favorise la compétition entre les insectes. »

Frédéric Revers en observation au Jardin Botanique Photo : VB/Rue89 Bordeaux

Le chercheur à l’Inrae a déjà observé une évolution dans les pratiques en zone péri-urbaine avec, notamment, une fauche plus tardive des espaces verts. Le fauchage tardif permet de respecter le « cycle de la nature » en coupant le moins possible la végétation afin de favoriser la pollinisation.

Sensibiliser

Photographier, classer, analyser… « L’objectivation de ces données viendront en appui aux politiques publiques pour une meilleure prise en compte des pollinisateurs et de leur environnement », décrit Frédéric Revers :

« En faisant appel à des citoyens, le but est d’objectiver des données. Nous comptons ensuite formuler des recommandations qui viendront en appui de politiques pour une meilleure prise en compte de ces pollinisateurs. »

Information Spipoll

Pour maintenir le lien et faire perdurer le projet, les scientifiques escomptent réunir les participants lors de séminaires afin de montrer les avancées de la cartographie.

20 minutes d’observation

Nul besoin d’être naturaliste ou d’avoir des connaissances scientifiques pour participer au projet. Aller dans son jardin ou dans un parc et prendre des photos suffit. L’observation doit durer une vingtaine de minutes. À chaque pollinisateur, il est recommandé de réaliser trois plans : un plan serré sur l’insecte et la plante, un plan plus large et un plan de l’environnement. Les pollinisateurs sont observables entre mars et octobre, en dessous de 30 degrés.

Information Spipoll

Le participant dépose ensuite sa collection de clichés sur le site internet du SPIPOLL. À Bordeaux, les chercheurs travaillent également avec les élèves du rectorat. L’ensemble des données est ensuite étudiée et analysée par les chercheurs. Ces derniers estiment qu’il faudra plusieurs années (4 ou 5 ans) de collectes afin d’établir un « état initial » et émettre des recommandations.

Plus d’informations sur le site internet du Spipoll et sur la page Facebook


#biodiversité

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