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Lourde sanction pour les Girondins de Bordeaux, condamnés à une saison de plus en Ligue 2

Ce lundi 12 juin, la commission de discipline de la LFP (ligue du football professionnel) a livré son verdict sur l’incident et l’interruption du match du 2 juin entre Bordeaux et Rodez : les Girondins perdent le match sur tapis vert et restent en Ligue 2.

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Lourde sanction pour les Girondins de Bordeaux, condamnés à une saison de plus en Ligue 2

Lors de la 38e et dernière journée de la saison 2022-2023 de la Ligue 2, vendredi 2 juin, Bordeaux jouait à domicile la montée en Ligue 1 face à Rodez. Après un premier but signé par les visiteurs et l’agression de son auteur par un supporter, l’arbitre nîmois Nicolas Rainville a décidé l’arrêt de la rencontre à la 22e minute. Depuis, le sort des Girondins était suspendu à une décision de la commission de discipline de la LFP (ligue du football professionnel).

Celle-ci vient de tomber ce lundi 12 juin. Elle annonce la perte par pénalité de la rencontre Bordeaux-Rodez, le retrait d’un point ferme pour la saison 2023-2024, et la fermeture pour deux matchs fermes et deux matchs avec sursis de la Tribune Sud du Matmut Atlantique.

La décision est jugée « aussi incompréhensible que disproportionnée » par le FC Girondins de Bordeaux qui a décidé de « saisir dans les plus brefs délais le CNOSF pour défendre ses droits et l’équité sportive ».

Plus compliqué que prévu

Si l’objectif de cette dernière rencontre était de gagner et de prendre la deuxième place derrière Le Havre pour espérer la montée en Ligue 1, le sort des Girondins pouvait être scellé depuis la 37e journée, lors du match à l’extérieur contre Annecy le vendredi 26 mai. Les Bordelais, alors second à 2 points derrière Le Havre et avec 3 longueurs d’avance sur Metz, avaient remporté le match aller 1 à 0 et se déplaçaient favoris pour affronter l’équipe alpine qui pointait à la 15e place au match retour.

A la 9e minute, Annecy a marqué le seul but de la rencontre. L’avenir des Girondins s’est ainsi compliqué, il leur fallait obligatoirement gagner contre Rodez et espérer dans le même temps un faux pas de Metz passé deuxième.

La 38e journée était devenue plus cruciale que jamais dans la montée en Ligue 1 pour Bordeaux. Elle l’était aussi pour son adversaire, Rodez, à la 16e place et faisant partie des quatre clubs relégables. Il fallait alors pour ce dernier un résultat positif sur la pelouse du Matmut, ou espérer un mauvais résultat de ses concurrents Laval et Dijon.

Prêts pour la fête

Le vendredi 2 juin, la capitale girondine s’était mobilisée derrière les Marine et Blanc. Les supporters aussi. La rencontre s’annoncait comme une fête avec un stade plein à craquer : 42000 supporters, plus le soutien des élus politiques de tout bord. La mairie de Bordeaux avait sorti le grand jeu et, à défaut d’un écran géant en ville (demandé par l’opposition Bordeaux Ensemble), pavoisait le Palais Rohan aux couleurs des Girondins.

21h, le match démarrait dans une folle ambiance. Sauf qu’à la 22e minute, c’est Rodez qui a ouvert le compteur devant un public KO qui voit la montée de son club se compliquer. Lucas Buades est venu fêter son but côté Ultras. Un certain Marc, 45 ans, a alors trompé le service d’ordre pour aller bousculer le buteur.

https://twitter.com/TheZokerChannel/status/1664833843814187008

Ce but inscrit par Rodez ne faisait certes pas les affaires des Girondins, mais l’intrusion de ce supporter des Ultramarines les a définitivement ruinées. Les deux équipes ont quitté la pelouse et, une demi-heure plus tard, l’arbitre du match Nicolas Rainville a annoncé dans une conférence de presse que la rencontre était définitivement arrêtée.

Accusations de tricherie

De son côté, Annecy, défait 1-0 sur la pelouse du Paris FC pour son dernier match du championnat Ligue 2, voyait son maintien menacé et suspendu à la décision de la commission de discipline pour Bordeaux. Dès lors, l’affaire prenait de drôles de tournures.

Le FC Annecy a soupçonné Rodez d’avoir tiré profit de l’incident en accusant Lucas Buades de simulation comme on peut le lire dans un communiqué du 5 juin :

« Le joueur Lucas Buades n’est pas sorti sur civière et ne s’est jamais rendu à l’hôpital. Il n’a pas subi de commotion cérébrale et est rentré en bus avec les autres joueurs. Les propos du Procureur de la République adjoint, Monsieur Olivier Etienne, confirment cette version : “il (le médecin légiste) n’a constaté aucune lésion et a établi une incapacité totale de travail d’un jour au vu des doléances exprimées par la personne examinée“. »

En cas de relégation en National, le club annécien avait fait savoir sa volonté de déposer plainte « pour des faits délictuels de corruption sportive et d’escroquerie ».

https://twitter.com/FCAnnecy/status/1665797865804009472

Le 10 juin, le club des Girondins remettait une couche et annoncait une réclamation contre le club ruthénois pointant à son tour, dans un communiqué de presse, « différents éléments qui se sont avérés faux et contraires à l’éthique sportive, notamment concernant l’hospitalisation du joueur ». En s’appuyant sur le médecin légiste mandaté par le procureur, il a souligné l’absence de lésion et donc de commotion.

Ligue 2 saison 2

Avec ces nouveaux éléments, le club bordelais avait espéré influencer la décision du jour pour rejouer la rencontre et éviter un retrait de points ferme au classement. De plus, les Girondins estimaient que le match pouvait continuer puisque l’incident, considéré isolé, avait été maitrisé et le public demeurait calme.

La décision de la commission de discipline n’a pas tenu compte de ces arguments et la sanction est sévère. Elle oblige les Bordelais à rester une saison de plus en Ligue 2, permet à Rodez de s’y maintenir, et à Annecy de plonger en National.

Les ennuis ne sont pas finis pour les Girondins qui seront auditionnés le 22 juin par la direction nationale du contrôle de gestion (DNCG). L’organisme financier doit une nouvelle fois se pencher sur les comptes du club. Son dernier rapport de la saison précédente avait confirmé les difficultés financières des Girondins, avec une dette de 13,5 millions d’euros, qui s’est toutefois drastiquement réduite.

Même si la situation semble s’améliorer, la promesse d’un résultat positif pour la saison 2022-2023 est difficile à tenir. Il reste à convaincre la DNCG de voir le verre à moitié plein car l’émission d’un avis négatif enverrait Bordeaux en National.


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