Construit en mémoire « des 1,5 million d’arméniens victimes du génocide de 1915 » et des « martyrs du Haut-Karabagh », le Katchkar inauguré ce dimanche rend aussi hommage aux « arméniens morts pour la France ». Symboliquement très éloquent, ce geste de soutien a rassemblé Pierre Hurmic ainsi que plusieurs membres de la communauté arménienne en France, dont Nariné Nikolyan, consule générale d’Arménie à Lyon.
Le maire de Bordeaux a tenu à rappeler l’importance des commémorations du génocide arménien au cours de la cérémonie :
« Oui, le génocide arménien a eu lieu. Oui, c’est un crime contre l’humanité. Aucun faussaire de l’histoire ne sera tranquille tant que nous raconterons inlassablement les faits », a-t-il déclaré, rapporte Sud-Ouest de lundi.
« Solidarité avec les souffrances actuelles des arméniens »
En amont de cet évènement, Bordeaux Ensemble a réclamé la « suspension du jumelage entre Bordeaux et Bakou » dans un courrier à Pierre Hurmic envoyé vendredi dernier. Le groupe d’opposition à la mairie, mené par Nicolas Florian, juge que « notre ville doit affirmer sa solidarité avec les souffrances actuelles des arméniens ».
Ces déclarations surviennent dans un contexte de reprise des hostilités entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, autour des territoires du Haut-Karabagh, enclave à large majorité arménienne rattachée à la seconde république ex-soviétique par Staline en 1921. Revendiquée par les deux Etats, la région a pris son autonomie après la chute de l’URSS, et est l’objet d’un conflit larvé.
Mais la mairie ne compte pas donner suite à cette demande, a indiqué Pierre Hurmic lors de l’inauguration de la stèle, Pierre Hurmic qualifiant de « jumelage dormant » la relation avec Bakou et espérant « que l’Histoire nous donnera l’occasion de jours meilleurs. »
Céline Papin, adjointe aux relations internationales, explique que ce partenariat est « déjà suspendu, il n’y a pas d’activité depuis de nombreuses années », « bien avant l’arrivée » de la mairie actuelle. Cela relèverait plutôt d’une difficulté à faire fonctionner le partenariat que d’une décision (géo)politique.
Bakou, Saint Pétersbourg : même demande, même réponse
Céline Papin affirme que la suspension officielle du jumelage n’est pas au programme, pas plus que celui avec Saint-Pétersbourg, également réclamé par Bordeaux ensemble après le déclenchement de la guerre en Ukraine. La mairie avance une vision des jumelages tournée vers la « réconciliation » et la « paix entre les peuples ».
En cas « d’opposition géopolitique », elle préfère donc interrompre les échanges concrets entre les villes, sans officialiser la suspension. Le but est de faciliter un retour à la coopération, une fois la paix retrouvée.
La Ville renouvelle également son soutien au peuple arménien, déclarant apporter « une participation financière » à certains convois humanitaires sur place.
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