Tous drapeaux dehors, une cinquantaine de militants et syndicalistes (NPA, AG Féministe de Gironde, Révolution permanente, CGT, Solidaires, CNT…) était ce matin à 10h devant le tribunal judiciaire de Bordeaux. Maître Gabriel Lassort venaient de déposer leur plainte collective, et ils s’apprêtaient à rejoindre les cortèges de la manifestation contre la réforme des retraites à midi.
« Enfer » du 1er mai
La plainte fait suite à une charge policière et aux interpellations du 1er mai. Dominique, 55 ans, secrétaire adjoint de l’union syndicale Solidaires 33, raconte :
« On a tous vécu un enfer. La police a coupé la manif, avec le camion on s’est retrouvés bloqués place Gambetta. La police a lâché la circulation, les voitures sont arrivées alors qu’il y avait plein d’enfants, des personnes en fauteuil roulant… Ça ne se fait jamais d’habitude et ce n’est pas normal. »
Même constat pour Chloé, 29 ans, membre de l’Assemblée Générale (AG) Féministe de Gironde qui estime que le cortège féministe « a été gazé sans motif ».
Outre les événements du 1er mai, la plainte est motivée par les interpellations de militants les 2, 11 et 24 mai, lors de rassemblements ou en marge de ceux-ci. Pour les organisations, il s’agit d’alerter sur un système jugé abusif de maintien de l’ordre :
« Aujourd’hui on voit des tentatives d’intimidation, de criminalisation de la jeunesse et des travailleurs mobilisés. La répression policière, les poursuites judiciaires mises en place servent en réalité à une seule chose : à faire peur à tous ceux qui se mobilisent et qui contestent le gouvernement », affirme Petra, 23 ans, membre de Révolution Permanente.
Incertitudes et détermination
Quant aux effets de cette plainte, les avis restent mitigés, mais tous les militants pensent qu’elle servira à construire la lutte :
« Ils n’en feront rien on le sait bien, malheureusement. Mais la prochaine fois on pourra passer à une étape suivante, et ça pourrait être le droit européen », suggère Dominique
Seul Maître Lassort déclare avoir « totalement confiance dans l’institution judiciaire sur cette plainte ».
Après un appel à tracter lancé sur les coups de 11h, les militants se dispersent pour préparer la manifestation de l’après-midi. Certains craignent toujours des incidents, ainsi qu’un découragement des personnes mobilisées face aux risques de violence et d’interpellation :
« On est plus en danger aujourd’hui qu’avant », estime Chloé, « On espère que ça n’empêchera pas les gens de manifester avec nous, mais c’est possible que ça soit le cas. «
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