Après le Département de la Gironde, c’est désormais au tour de la Région Nouvelle-Aquitaine. Lundi 3 juillet, à l’occasion de sa commission permanente à Poitiers, le conseil régional a « accordé des aides pour que les lycées puissent se doter de distributeurs de protections périodiques ». L’annonce a été faite dans un communiqué par le groupe écologiste, solidaire et citoyen, rappelant que cette décision a été prise suite à son initiative.
C’est une enveloppe de 190 000 euros qui a été votée. « Concrètement, cela représente entre 400 et 600 euros par distributeurs avec un approvisionnement en protections périodiques (serviettes et tampons avec et sans applicateurs, fabriqués en France et bio) », précise la Région Nouvelle-Aquitaine à Rue89 Bordeaux :
« L’aide sera attribuée dès lors que l’établissement en fera la demande à la Région à partir de la rentrée de septembre. Des webinaires d’information seront organisés à la rentrée afin d’informer les établissements intéressés de la procédure de demande. Un certain nombre ont déjà engagé une démarche volontaire sur ce thème et se sont déjà équipés en interne. »
Gratuité
Katia Bourdin, conseillère régionale de Charente-Maritime du groupe écologiste, solidaire et citoyen, note toutefois un point d’attention :
« Les établissements seront approvisionnés seulement une fois en protections. Après ça sera à eux de prendre sur leur budget pour réapprovisionner. Notre vigilance, c’est que ça reste gratuit. »
En mars 2023, le groupe a déposé une motion baptisée « Pour la gratuité des protections périodiques durables et l’éducation à la santé menstruelle pour les jeunes », adoptée à la quasi-unanimité des groupes politiques de la Région.
« Nous sommes extrêmement satisfaits que le projet d’installation de distributeurs de protections périodiques durables et gratuites dans les lycées voit le jour, se félicite Thierry Perreau, élu régional de Vienne dans un communiqué. Il s’agit d’une étape cruciale vers la construction d’une société éducative totalement engagée pour sa jeunesse, où personne ne sera laissé de côté quelque soit son capital social, économique ou en raison de son genre. »
Éducation
En France, le nombre de femmes en difficultés financières pour se fournir en protection périodiques a doublé depuis 2021, portant à 4 millions le nombre de personnes en précarité menstruelle. Chaque année, ce sont 130 000 élèves qui ratent les cours à cause de leurs règles.
« D’un côté il faut mettre des distributeurs, de l’autre il y a aussi la question de l’éducation à la vie sexuelle et affective » abonde Katia Bourdin :
« Ce sont souvent les infirmières qui font la demande et cela peut passer aussi par des associations comme le Planning Familial. On peut aussi imaginer que le domaine de l’ESS crée des emplois dans ce domaine. »
« Un travail partenarial avec les rectorats est engagé afin d’associer le réseau des infirmières des lycées pour favoriser un accompagnement des élèves autour de cette thématique et plus largement autour de la santé, de la sexualité et de l’hygiène féminine », confirme la Région.
Les écologistes souhaitent que le dispositif concerne également les autres établissements de formation à l’instar des Centres de formation des apprentis (CFA) ou des Maisons familiales rurales (MFR).
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