
Avec une livraison prévue au printemps 2024, l’ouvrage doit permettre une meilleure connexion entre les quartiers des deux rives. Il laisse une large place aux modes doux grâce à une piste bidirectionnelle pour les vélos et une voie de 16 mètres de large pour les piétons.
C’est le huitième franchissement de la Garonne et le sixième routier. Le pont Simone-Veil est « l’une des plus importantes opérations d’aménagement urbain en France ». Celui-ci enjambe le fleuve entre Bègles, Bordeaux et Floirac dans le cadre du développement d’Euratlantique.
Après la charpente métallique, posée en janvier, la couverture du tablier par du béton coulé est en cours. Suivront les aménagements routiers, l’installation de l’éclairage et du mobilier urbain, en vue d’une livraison « pour ce printemps 2024 » confirme Pierre Hurmic, maire de Bordeaux.
C’est donc la dernière ligne droite pour ce chantier qui a débuté au printemps 2017. Il a pris du retard après un arrêt forcé de plus d’un an suite à un litige technique entre la Métropole et Fayat (Bouygues et Profond avaient ensuite repris le marché). Le budget global finit par s’élever à 151 millions d’euros TTC, contre 70 millions d’euros estimés initialement.
Modes doux
Parmi les objectifs de cette nouvelle construction : améliorer le lien entre les deux rives du fleuve et compléter le réseau de voirie, accompagner le développement de la gare Saint-Jean et rééquilibrer les déplacements sur les deux rives.
Le futur pont Simone-Veil se veut un « espace public sur l’eau ». Bordeaux Métropole, maître d’ouvrage, a choisi en 2013 OMA – Architecte, agence basée à Rotterdam et dirigée par Rem Koolhaas, lauréat du prix Pritzker en 2000.

De 545 mètres de long et 44 mètres de large, la dalle est portée par une structure en caissons métalliques à 9 travées. La voie pourra être traversée par les voitures (2×2 voies), les vélos (1 piste bidirectionnelle de 4 mètres de large), et 2 voies seront réservées aux transports en commun. Les piétons profiteront d’une voie de 16 mètres de large qui pourrait accueillir tout aussi bien des marchés que des manifestations culturelles.
Aménagement des têtes de pont
Des aménagements spécifiques vont également voir le jour des deux côtés du pont. Rive droite, au niveau du carrefour, il s’agira d’une esplanade végétalisée et plantée d’environ 600 arbres, accompagnée d’une œuvre d’art (La carte du ciel par Luigi Beltram). Au niveau de l’Arena, un accès sera réservé au futur bus express et aux piétons.
Rive gauche, la circulation automobile à double sens passera sous le pont et une grande esplanade piétonne et cyclable sera créée en remplacement de la voie autoroutière existante. Avec 550 arbres plantés au niveau du carrefour, le pont Simone-Veil se veut une continuité logique des aménagements des quais des deux côtés de la rive.
évidemment aucune info sur le niveau de vitesse autorisée - et observée, puisqu'on peut parier qu'elle ne sera jamais contrôlée… - sur l'ouvrage pour les accros à la motorisation individuelle :
ça risque d'être particulièrement pénible d'y évoluer à pied (idem à vélo, avec des efforts physiques en atmosphère polluée, comme sur la piste des quais…) au vu du bruit attendu d'une circulation routière sur un axe à deux fois deux voies :
au reste on peut parler d'un segment d'autoroute urbaine sur un pont…
quant au tram, que certaines "vues d'artiste" nous présentaient, à certaines étapes du projet de construction de cet ouvrage, on risque d'attendre longtemps…
bref un beau gâchis financier, équivalent à dix kilomètres de ligne nouvelle de tram, presque la longueur de celle qui aurait pu équiper les boulevards, de pont à pont, pont levant pont Simone Veil...
Une fois de plus, les promesses n'engagent que celles et ceux qui y croient, et l'image n'est toujours pas contractuelle...
sur le lien précédent on peut admirer une vue d'artiste où sont représentées deux rames de tram à cinq caisses : il s'agit de la seconde illustration dans la revue Le Moniteur du 28 mai 2021…
concernant "les grands arbres" de la plaquette d'illustration on peut s'illusionner sur une reconstitution de la ripisylve, comme la capture d'écran de Google Street View d'octobre 2022 nous le montre, rive gauche un peu en aval du chantier du pont :
https://www.google.fr/maps/@44.8228134,-0.5418899,3a,47y,109.61h,85.48t/data=!3m7!1e1!3m5!1srEj4vcJsOslS_VBY91wASQ!2e0!5s20221001T000000!7i16384!8i8192?entry=ttu
le développement de ces essences est très rapide : voir la progression entre 2022 et 2018...
sur le lien précédent la seconde illustration représente une piste cyclable bidirectionnelle, annoncée faisant trois mètres de large, coincée entre la voie bus et un trottoir de dix-huit mètres de large, lequel se rétrécit avant que le pont débouche sur la rive gauche, faisant disparaître la piste cyclable...
Dans un premier temps, on aurait facilement pu reporter le terminus de la ligne D de Carle Vernet à l'Arena, en desservant les 2 rives d'Euratlantique (une opération surdimensionnée à bien des égards mais pas au niveau transports en commun - ni végétalisation d'ailleurs). Au passage, une belle amélioration de l'accessibilité à la gare St Jean d'une part et de l'autre, la possibilité de mettre un parc-relais pour capter une partie de l'immense besoin depuis/vers l'Entre-2-Mers.
A terme, plutôt qu'un "bus express" qu'on nous sert à toutes les sauces, il semble opportun de créer une ligne de tram E (pour "Entourant" Bordeaux?), de Carbon-Blanc au Nord-Est à la gare de Pessac à l'Ouest, en passant par Buttinière (les voies reliant les 2 antennes de la ligne A existent et peuvent être équipées de quais), les hauts de Floirac, l'Arena, Carle-Vernet puis la gare de Bègles et le Campus. L'option tram tient la côte par opportunisme, car environ la moitié de cet itinéraire se fait sur des portions déjà existantes et non saturées.
ce n'est pas la "politique des petits pas" que l'histoire locale retiendra mais plutôt les actions sans envergure : "jouer petit bras"...
des agglos quatre à cinq fois plus petites, comme Angers ou Caen, ont déjà trois lignes de tram (bientôt quatre à Caen), avec un retour de cette technique de transports en commun une décennie après Bordeaux !
ne cherchez pas l'erreur : ça date d'au moins 2014, où un jeu de rôle stupide a renversé la bourse aux valeurs, où l'on n'a pas cessé à gauche dans l'interco de dénigrer le tram pour vanter les plus grands mérites du bus, même sous-capacitaire, bondé, sans site propre et priorité aux feux, non attractif et à l'exploitation beaucoup plus onéreuse…
pour l'éclairage historique de la genèse de l'idéologie anti-tram, d'une certaine gauche bordelaise, je renvoie à mes commentaires après l'article de Rue89Bx du 17 juillet
"Ils se lèvent tous pour la traversée en tramway du pont Chaban-Delmas de Bordeaux" :
lien en réaction suivante pour ne pas bloquer mon commentaire…
https://rue89bordeaux.com/2023/07/ils-se-levent-tous-pour-la-traversee-en-tramway-du-pont-chaban-delmas-de-bordeaux/#comment-10169