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Recours contre le nouvel arrêté ministériel sur les « espèces nuisibles », la Gironde en compte six

La Ligue de protection des oiseaux (LPO) attaque en justice l’arrêté ministériel publié ce jeudi établissant l’inventaire des animaux appartenant à la catégorie ESOD, soit des « espèces susceptibles d’occasionner des dégâts ». En Gironde, le renard, la fouine, la corneille noire, la pie bavarde, et l’étourneau sansonnet sont sur cette liste qui fait polémique depuis sa mise en concertation.

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Recours contre le nouvel arrêté ministériel sur les « espèces nuisibles », la Gironde en compte six

Au stade de projet, il avait déjà provoqué la polémique qui s’est poursuivie ensuite au lancement de la concertation le 15 juin 2023. L’arrêté doit établir la liste des animaux que l’on peut tuer toute l’année, les « espèces susceptibles d’occasionner des dégâts » (ESOD). Celui-ci vient d’être validé et publié ce vendredi 4 août 2023 par le Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.

Sa liste détaillée par département français, pour la période 2023-2026 et renouvelable tous les trois ans, compte un total de neuf espèces sur l’Hexagone (quatre mammifères et cinq oiseaux). La Gironde en affiche six : le renard roux, la fouine, la corneille noire, la pie bavarde, et l’étourneau sansonnet sur l’ensemble du département, et le corbeau freux dans une vingtaine de ses communes. La martre des pins, la Belette, et le Geai des chênes s’y ajoutent sur d’autres territoires.

Dans un communiqué de presse, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) a aussitôt annoncé le dépôt d’un recours juridique contre cet arrêté. Selon elle, le bilan de la concertation est sans appel :

« Plus de 49 000 citoyens se sont prononcés, dont près de 71% contre le projet d’arrêté, soit 5 points de pourcentage de plus qu’en 2019 », écrit l’association.

Elle fait valoir également son sondage IFOP commandé en mai : 65% des interrogés n’approuvaient pas le classement ESOD des animaux sauvages du groupe 2 dans lequel figurent les animaux cités plus haut.

« Une liste absurde »

« Nous attendons désormais de la justice qu’elle mette fin au massacre », a réagi Philippe Dubourg, président de la LPO :

« Les problèmes de cohabitation entre les humains et la faune sauvage existent depuis toujours mais ont été exacerbés par l’intensification des modes de production agricole depuis les années 1950. Sur la même période, la population humaine a triplé tandis que 75% des vertébrés sauvages ont disparu sur Terre. »

Le sujet avait aussi provoqué une levée de boucliers dans la classe politique. En avril dernier, la député Nupes de la Haute-Vienne, Manon Meunier, interpellait le gouvernement dans l’hémicycle sur la destruction d’espèces qui « contribuent à l’équilibre naturel de nos écosystèmes ». « Dans une période de chute massive de la biodiversité, continuer à élaborer une liste large d’ESOD semble absurde », soulevait La France Insoumise dans un communiqué. 30 députés Nupes avaient ainsi interpellé Christophe Béchu afin que l’arrêté « revoie à la baisse cette liste des ESOD ».

Le 13 juin dernier, le préfet de la Gironde Etienne Guyot avait déjà publié un arrêté sur la liste, les périodes et les modalités de destruction des animaux susceptibles d’occasionner des dégâts du groupe 1 et du groupe 3. Le sanglier, le pigeon ramier, le rat musqué et le ragondin sont concernés sur l’ensemble du département pour une période allant du 1er juillet 2023 au 30 juin 2024. Il en va de même pour le lapin de garenne sur une quinzaine de communes.


#biodiversité

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