Dans la foule, partagée entre colère et chagrin, certains ont recouvert leurs épaules du drapeau israélien. « Depuis ce week-end, je vois défiler des vidéos horribles sur les réseaux sociaux, je n’arrive pas à décrocher », décrit Judith, la vingtaine, venue montrer son « soutien » à la communauté juive.
Sous la surveillance de policiers placés de chaque côté de la rue du Grand-Rabbin-Joseph-Cohen, environ 300 personnes ont participé au rassemblement initié par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Bordeaux-Aquitaine et le Consistoire israélite de Gironde. Des élus locaux étaient présents à l’instar du maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, du président du Département, Jean-Luc Gleyze, et du président de la Région, Alain Rousset.
« Aucune lutte ne justifie ce terrorisme »
« Il y a deux jours nous fêtions la fête de la Torah, ciment de toutes les femmes et les hommes épris de justice et de paix », s’est exprimé au micro Erick Aouizerate, président du Consistoire de Bordeaux, visiblement ému :
« Ce soir comme beaucoup je pleure et j’enrage. Je pleure pour les familles qui vont pleurer les morts et les disparus, qui cherchent avec effroi leurs enfants kidnappés. Aucune lutte ne justifie ce terrorisme, le peuple palestinien mérite mieux que ce soutien ignoble à cette organisation assassine qu’est le Hamas. »
« Secoué depuis deux mois par une crise politique majeure, l’État est apparu fragilisé mais le peuple israélien est résilient », a réagi Albert Massiah, président du Crif Bordeaux-Aquitaine, qui a comparé le massacre du Hamas contre une rave-party près du kibboutz Réïm (plus de 250 morts) à la « tragédie du Bataclan en 2015 » :
« Ce qui s’est passé ce 7 octobre est sans précédent dans l’histoire d’Israël. Ce soir nous pleurons avec ceux qui souffrent, nous sommes aux côtés de ceux qui combattent. »
Hatikvah et Marseillaise
« La grande synagogue a été le théâtre de la Shoah. Nous avons survécu à bien pire que cela. Le peuple juif est vivant et il le restera », a déclaré Didier Guedj, président de l’Amitié judéo-chrétienne. Une minute de silence a été observée à la fin de la cérémonie, avant l’Hatikvah, l’hymne national israélien, et la Marseillaise.
Selon un dernier bilan dressé par le ministère des Affaires étrangères, quatre Français ont été tués dans les attaques et treize sont portés disparus (dont un mineur).
Plus de 900 personnes ont été tuées et 2616 blessés par l’attaque sur le sol israélien. D’après les autorités locales palestiniennes, 687 personnes ont été tuées et 3 727 ont été blessées depuis la riposte de l’État hébreu. Selon l’ONU, la bande de Gaza, pilonnée par Tsahal, compte 187 500 déplacés depuis samedi.
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