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Civitas, mouvement catholique intégriste actif à Bordeaux, a été dissout par le gouvernement

Gérald Darmanin a annoncé la dissolution de Civitas ce mercredi matin en conseil des ministres. L’association est notamment accusée « d’appeler à entrer en “guerre” contre la République » et de promouvoir « l’infériorité des communautés juive et musulmane ».

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Civitas, mouvement catholique intégriste actif à Bordeaux, a été dissout par le gouvernement

« L’association Civitas a été dissoute ce matin en conseil des ministres » a twitté ce mercredi matin le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, information ensuite rapportée par le porte-parole du gouvernement Olivier Véran.

Le mouvement catholique intégriste est accusé dans le décret publié, « d’appeler à entrer en “guerre” contre la République pour rétablir une monarchie, et incite à recourir à la force ». Le décret relève également « que pour cette association, les Droits de l’Homme ne sont pas autre chose que “des outils de destruction de la civilisation chrétienne“ ».

Il rappelle également ses « rassemblements en hommage ou en soutien à des personnalités emblématiques de la collaboration » comme Charles Maurras ou Robert Brasillach, son idéologie qui « promeut l’infériorité des communautés juive et musulmane », ainsi que son discours homophobe.

Division des extrêmes droites

Proche de l’extrême droite, Civitas a récemment essuyé des critiques d’élus du Rassemblement national (RN), en quête de dédiabolisation. La députée de Gironde Edwige Diaz a ainsi déclaré sur FranceInfo, le mardi 8 août, que « dès lors que quelqu’un tient des propos qui relèvent du racisme, de l’antisémitisme, ou constitutifs de tout autre délit, ce groupement n’a pas sa place dans notre République ».

Le RN a pris ses distances avec l’association intégriste en 2012 notamment en raison de sa position hostile au mariage pour tous et de ses manifestations violentes, qui voyaient parfois la participation de Bruno Gollnisch, ancien eurodéputé et toujours membre du conseil national du parti.

Le bureau girondin du RN comptait dans ses rangs un conseiller municipal à Libourne, Gonzague Malherbe, auparavant très actif à Civitas Bordeaux et responsable de France Jeunesse Civitas Bordeaux. Cet ancien cadre du RN est depuis l’an dernier parti chez Reconquête, le parti d’Eric Zemmour, pour lequel il a été l’an dernier candidat aux législatives.

Complotisme

Lors de la crise sanitaire, Civitas a par ailleurs affiché des points de vue complotistes et critiqué ouvertement les mesures sanitaires, notamment le confinement. Elle avait saisi le Conseil d’Etat fin novembre pour « faire cesser l’atteinte grave et manifestement illégale portée à la liberté d’exercice du culte » et « d’ordonner la suspension de l’exécution de l’article 47 du décret n° 2020-1310 du 29 octobre 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l’épidémie de covid-19 dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire ».

A Bordeaux, répondant à un appel relayé par Civitas, plus de 300 personnes s’étaient réunies le dimanche 15 novembre devant l’entrée de la cathédrale de Bordeaux pour demander le retour des messes. Le 29 novembre, c’est à l’appel de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X que 300 personnes avaient célébré une « Grande Messe » au Jardin Public, déclarée comme « manifestation revendicative » à la préfecture.

Fondé en 1999 sous forme d’association, Civitas est devenu un parti politique d’extrême droite intégriste en 2016. Il est proche de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X dont les fidèles bordelais se retrouvent à l’église Saint-Eloi.


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