Alors qu’à la rentrée le gouvernement a présenté son plan de lutte contre le harcèlement scolaire, le Département de Gironde a mis en place un livret dédié à la problématique. Elaboré par par le Conseil départemental des jeunes (CDJ), il est distribué progressivement dans les 111 collèges girondins.
Pendant un an, 23 jeunes, impliqués dans la commission Solidarité et lutte contre les discriminations, ont planché sur ce guide « de survie » baptisé « Harcèlement scolaire, comment s’en sortir ?« .
La publication a été imaginée avec l’appui d’une agence de communication qui a orienté les collégiens dans la conception du chemin de fer et les contenus. Pour la rédaction des textes, les jeunes ont successivement rencontré la référente harcèlement au rectorat de Bordeaux, la directrice de la Maison des Adolescents départementale, et une médecin psychiatre.
Prévention
Le guide s’adresse autant aux jeunes qu’aux adultes. Il permet d’identifier les signes et les conséquences du harcèlement chez un jeune : décrochage scolaire, anxiété, conduite autodestructrices… Et surtout, il donne des clés de prise en charge en explicitant des solutions selon la position : parent, victime, témoin ou professionnel de l’éducation. À la fin du livret, un carnet d’adresses renvoie aux différentes structures d’aide existantes.
Après avoir siégé au sein du CDJ, Victor est devenu référent harcèlement dans son établissement, le collège Gérard-Philippe, à Pessac :
« Nous sommes une vingtaine de référents dans le collège. Si des élèves sont confrontés à des situations de harcèlement, ils peuvent venir nous en parler. On fait le lien entre les élèves et les adultes. Ce n’est pas facile pour les élèves harcelés parce qu’ils peuvent avoir peur d’une vengeance. Mais plus vite on parle, plus vite le problème peut être pris en charge. »
Jeudi 9 novembre, plusieurs actions vont se dérouler au sein du collège Gérard-Philippe à l’occasion de la journée nationale de lutte contre le harcèlement. Des collégiens proposeront un flash-mob dans la cour de l’établissement, suivi de prises de parole. Une lecture du texte Fragile de l’artiste Soprano, qui évoque l’histoire d’une jeune fille victime d’harcèlement et de cyberharcèlement, est également au programme.
« On devrait en parler plus »
La commission Médias et usages numériques du CDJ a, elle, créé un « cyber-harcèlomètre » afin de repérer tout comportement violent ou malsain sur internet. Lola, 14 ans, scolarisée en troisième au collège Noès à Pessac, a participé à l’élaboration de cet outil sur une thématique qui « touche tout le monde » :
« Au début, nous voulions développer une application pour téléphone. Et puis, nous sommes partis sur l’idée du cyber-harcelomètre. Nous avons été aidés par une graphistes et deux médiatrices qui travaillent sur le cyber-harcèlement dans des collèges. »
Par choix, Lola n’a pas de téléphone portable et n’est inscrite sur aucun réseaux social :
« En cinquième, il y a deux heures consacrées au sujet du cyberharcèlement avec la venue de policiers. Mais je crois que ce n’est pas assez, on devrait en parler plus, tout au long du collège. Le meilleur conseil que je pourrais donner à une personne harcelée, c’est d’en parler à ses parents. »
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