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Des parents vont occuper l’école de la Benauge pour soutenir deux familles sans toit

Le collectif « 1 enfant 1 toit » occupera l’école élémentaire de la Benauge, à Bordeaux, dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre pour enjoindre les pouvoirs publics à mettre à l’abri deux familles dont les enfants sont scolarisés dans l’école. Menacées d’expulsion, elles sont sans abri depuis des mois.

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Des parents vont occuper l’école de la Benauge pour soutenir deux familles sans toit
Deux familles, l’une albanaise et l’autre géorgienne, avec leurs enfants scolarisés à La Benauge, sont sous une OQTF

Le collectif de parents d’élèves « 1 enfant 1 toit » annonce l’occupation de l’école élémentaire de la Benauge dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre 2023. L’objectif est d’interpeller les pouvoirs publics et les enjoindre à mettre à l’abri deux familles à la rue dont les enfants sont scolarisés dans l’école.

« C’est pas possible que nos enfants jouent au parc du quartier et qu’une famille de cinq personnes y dorment. Que nos enfants rentrent à la maison à la tombée de la nuit et laissent leurs copains dormir sur place sous une tente », s’emporte Florent Lasserand.

5 familles se relayent pour héberger une famille SDF

Il s’agit de deux familles, l’une Géorgienne et l’autre Albanaise, toutes les deux sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF).

« Actuellement, ces familles sont hébergées par des parents d’élèves et des habitants du quartier, qui se relaient depuis plusieurs semaines. Mais cette chaine de solidarité s’épuise et l’hiver est là », écrit le collectif « 1 enfant 1 toit ».

Formé par des parents d’élèves et habitants du quartier, ce collectif existe depuis plus de 10 ans et revendique quelques victoires à son actif. « Nous nous sommes déjà mobilisés pour des familles et nous avons réussi à trouver des solutions », précise Florent Lasserand.

Ce dernier, et sa compagne Caroline Laurans, hébergent avec leurs deux ans de 6 et 8 ans, une famille d’origine albanaise et ses 3 enfants âgés de 8 ans à 22 mois (le dernier est né en France).

« Nous sommes 5 familles à alterner pour accueillir chacun deux semaines Etleva et Klevis, et leurs enfants. »

Florent Lasserand et sa compagne hébergent une famille albanaise de 5 personnes Photo : WS/Rue89 Bordeaux

Menacés dans leurs pays

Lors de notre rencontre, la famille était hébergée chez eux pour la deuxième fois. Klevis, la trentaine, raconte qu’il avait déjà travaillé à Bordeaux en 2021 sur des chantiers de construction. Sa famille ayant subi des menaces en Albanie, et après l’assassinat de son frère en Italie par un groupe mafieux, il est venu en France en 2022 avec sa femme et ses enfants munis d’un visa touristique. Après une demande d’asile déboutée et un appel rejeté, l’OQTF est tombée.

De son côté, Stéphanie Lampert accueille la famille d’origine géorgienne avec deux parents, la trentaine, et 2 filles de 5 ans et une fille de 15 mois née en France. La famille, qui préfère garder l’anonymat par peur des mêmes pressions qui l’ont poussée à quitter son pays, a été déboutée de sa demande d’asile.

« Ils sont arrivés en juin 2022 à Bordeaux, indique Stéphanie Lampert. Après leur demande d’asile, ils ont eu une procédure accélérée souvent réservée aux personnes venant d’un pays sans problèmes majeurs comme une guerre, par exemple. Sauf que cette famille a fui la mafia. La première demande d’asile a été refusée en janvier 2023. Ils ont fait appel, sans succès. Aujourd’hui ils sont arrivés au bout de tous les recours et sont aujourd’hui sous une obligation de quitter le territoire. »

« C’est difficile pour nous d’assurer l’hébergement de ces familles »

Depuis août dernier, et après avoir vécu dans des squats qui ont été évacués, la famille est sans domicile.

« Ma gamine est une amie de leur fille, je ne pouvais pas rester les bras croisés. Je les ai eu une première fois pour les vacances de la Toussaint et à nouveau maintenant. C’est difficile pour nous de continuer à les prendre en charge et c’est aussi difficile de les remettre à la rue ! L’Etat doit les mettre à l’abri. Et là, l’hiver arrive. »

Une première mobilisation a eu lieu en septembre Photo : remise

Une première mobilisation a eu lieu en septembre dernier. Devant l’école, trois tentes étaient installées pour alerter sur le sort de ces deux familles, « rien n’a été fait depuis ». Ce jeudi, l’occupation, qui se veut symbolique, voudrait tirer une nouvelle fois la sonnette d’alarme sur le cas de ces deux familles.


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