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Féminicide de Catherine Martin : enquête sur un fiasco des autorités resté très discret

Le 3 mars dernier, René Corjial assassinait sauvagement Catherine Martin à Saint-Laurent-d’Arce, en Haute Gironde. Ce féminicide est passé sous les radars malgré plusieurs défaillances, du suivi judiciaire du meurtrier aux plaintes de la victime avant sa mort, non transmises par la gendarmerie au parquet. Il interpelle sur le suivi des violences faites aux femmes dans les zones rurales.

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Féminicide de Catherine Martin : enquête sur un fiasco des autorités resté très discret
Catherine Martin s’est rendu plusieurs fois à la gendarmerie de Saint-André-de-Cubzac pour porter plainte contre son futur meurtrier

Il faut dépasser la zone industrielle de Saint-André-de-Cubzac et ses boites à chaussures puis rouler 6 kilomètres sur la D137 en direction de Blaye pour atteindre Saint-Laurent-d’Arce.
Dans ce petit village paisible de Haute Gironde, on doit ensuite passer devant la mairie, la devanture d’une boulangerie définitivement fermée puis emprunter un long chemin bordé de vignes avant d’arriver devant la maison de Catherine Martin et de sa sœur, à la lisière de la commune voisine de Prignac-et-Marcamp. 
C’est dans cette maison de campagne que le 3 mars dernier, Catherine Martin, 54 ans, a été assassinée en pleine journée par René Corjial, 62 ans. Personne n’a rien entendu : ni les coups, ni les cris, ni la fenêtre brisée par le meurtrier qui s’est introduit par l’arrière de la maison et s’est caché, armé d’un couteau à viande, dans le recoin sombre de la cuisine pour surprendre sa victime.

« Jamais vu », « rien entendu »

Ex-compagnon de la victime, René Corjial se pend dans le garage attenant à la maison. Son corps est découvert par les gendarmes peu après.

« On est tombés des nues, nous étions à la maison ce jour-là avec mon mari. Nous n’avons rien entendu, confie une voisine proche, amie de la famille Martin. Catherine était une femme discrète, je n’aurais jamais pu imaginer qu’il lui arrive une horreur pareille, c’est impensable. »

Les voisins, visiblement choqués, ont utilisé les mêmes mots pour décrire leur douleur, leur incompréhension mais aussi, leur étonnement. René Corjial ? « Jamais vu », « jamais aperçu ». Un fantôme, ou presque. 
Non loin de la rue, quelqu’un se souvient pourtant parfaitement de la présence du sexagénaire. Il s’agit de Madeleine, 73 ans, qui a pris sous son aile la fratrie Martin après le décès de leur mère dans un grave accident de la route en 1988. Sur le miroir de la cuisine, elle a accroché des photos de Catherine. 

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