« Sortez de vos labos, allez dans la rue. » Pour avoir interrompu une conférence de l’Union américaine de géophysique en brandissant cette banderole, le 15 décembre 2022, Rose Abramoff a été licenciée de son laboratoire.
Relectrice du dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), en 2019, cette biogéochimiste avait ensuite rallié Scientist Rebellion, un groupe de scientifiques émanant du mouvement Extinction Rebellion. Elle a mené des actions de désobéissance civile, dont une tentative de blocage d’un aéroport de jets privés.
Depuis une tribune signée en 2020 par 1000 scientifiques, affirmant notamment que « l’inertie ne peut plus être tolérée » face au réchauffement climatique et à la sixième extinction massive des espèces, le mouvement s’est déployé en France, sous le nom de Scientifiques en rébellion. Il revendique 400 membres, et plusieurs milliers de sympathisants qui suivent les actions.
Avions en papier
Ceux-ci ont déjà fait parler d’eux : en novembre 2022, Sylvain Kuppel a fait 7 jours de garde à vue à Munich pour avoir perturbé un showroom de BMW. Cela n’a pas douché cet hydrologue toulousain, chercheur l’IRD (institut de recherche pour le développement) : dans la foulée, il participait à un happening visant le siège de Dassault à Paris, avec envoi sous forme d’avions en papier d’articles scientifiques sur l’impact environnemental de l’aviation.
En décembre prochain (le procès prévu en octobre a été repoussé), 7 chercheurs et activistes comparaitront devant le tribunal de Paris pour avoir tenu une « conférence-occupation » au Museum national d’histoire naturelle, en avril 2022. Cette action, totalement pacifique mais qui vaut des poursuites à leurs participants, était la première des Scientifiques en rébellion.
Les prochaines en date auront lieu à Bordeaux, sans bien sûr que les cibles ne soient révélées. Après une série de mini-COP alternatives partout en France, ces chercheurs révoltés tiendront en effet un « sommet » de leur mouvement à la Base sous-marine du 30 novembre au 2 décembre (programme sur ce lien), au moment où débutera la 28e conférence des parties (COP28) sur le changement climatique à Dubaï.
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