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Contre la loi immigration, « xénophobe et raciste », des étudiants font entendre leur voix à la Préfecture

A l’appel du collectif d’étudiants « Loi immigration Darmanin, non merci », une soixantaine de personnes se sont rassemblées ce jeudi 28 décembre devant la Préfecture. Une délégation a ensuite été reçue et a eu la promesse de transmettre au ministère de l’Intérieur son opposition à la loi votée 19 décembre dernier.

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Contre la loi immigration, « xénophobe et raciste », des étudiants font entendre leur voix à la Préfecture
« Nous sommes tous des enfants d’immigrés, première, deuxième et troisième générations »

Une quinzaine d’associations d’étudiants étrangers, ainsi que diverses organisations dont l’Unef Bordeaux (Union nationale des étudiants de France), se sont réunies sous la bannière « Loi immigration Darmanin, non merci » et ont organisé un rassemblement ce jeudi 28 décembre devant la préfecture de la Gironde. Une soixantaine de personnes ont répondu à l’appel pour demander l’abrogation de la loi.

« Nous sommes ici pour dénoncer une loi xénophobe et raciste, déclare Clémence Delfaud, étudiante à Sciences Po Bordeaux et membre de l’Unef. Cette loi affecte particulièrement les étudiants étrangers en dehors de l’Union européenne qui doivent présenter une caution de retour et subir une augmentation des frais d’inscription, déjà en place depuis 2019 mais que les universités pouvaient exonérer sur dossier. Elle durcit l’obtention d’un titre de séjour et le conditionnement des APL, et pousse les étudiants étrangers à la précarité. »

Loi « contraire à la constitution »

« Etudier ne devrait pas être un luxe » affiche un pancarte. « C’est une atteinte aux Lumières, aux universités libres, gratuites et accessibles à tous », mentionne un tract. « Nous sommes tous des enfants d’immigrés, première, deuxième et troisième générations », tonne une étudiante dans le mégaphone.

« Je n’ai jamais vu ça dans aucun pays du monde, s’indigne David Aloco, de la Fédération des Associations d’étudiants et stagiaires ivoiriens en France. Ça veut dire qu’un étudiant qui n’a pas d’argent ne peut pas venir en France. Ça veut dire que tout le monde ne peut pas accéder à une éducation comme le prévoient les lois de la République. C’est contraire à la constitution. »

« 7000 euros de caution, si on m’avait demandé ça, je ne serais pas là », témoigne de son côté Boubacar Bah, de l’Association guinéenne des élèves et étudiants de Bordeaux. Tandis que Lamine Barry, de l’Association bordelaise des étudiants et sympathisants sénégalais, s’étonne d’une « loi discutée de façon unilatérale sans consulter les présidents des universités ».

Une soixantaine de personnes devant la Préfecture de la Gironde Photo : WS/Rue89 Bordeaux

« Faire entendre nos voix »

Six représentants d’associations ont ensuite été reçus par Pascal Pélissier, chef du bureau de la sécurité intérieur. A l’issue d’un échange qui a duré une heure, la représentante de l’Unef se dit satisfaite « de faire entendre [leur] voix sur deux points » :

« La loi immigration d’abord pour laquelle nous avons eu la promesse de remonter notre position au ministère de l’Intérieur. Et sur les difficultés d’accès au titre de séjour pour les étudiants : des éléments ont été identifiés dans les services de la Préfecture, comme le manque de personnel et des problèmes informatiques, et des dispositions seront prises pour arranger la situation. »

Le collectif maintient cependant la pression et donne un nouveau rendez-vous le samedi 6 janvier à 15h pour un nouveau rassemblement. L’Unef a également mis en ligne une pétition contre cette loi.


#loi immigration

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