La lettre fait dix pages et elle est gratinée. « C’est une plainte contre X déposée hier [jeudi 12 janvier, NDLR] au Parquet et qui sera enregistrée la semaine prochaine par Madame le Procureur », précise Jacques Storelli, président de la Ceba (coordination environnement Bassin d’Arcachon), qui fédère vingt associations.
L’objet de la plainte de la Ceba fait mention de « la pollution des Réserves Nationales Naturelles du Banc d’Arguin et d’Arès, des milieux aquatiques et des espaces naturels du Bassin d’Arcachon », qui a entraîné « l’intoxication des consommateurs de coquillages ». Du fait de cette « mise en danger d’autrui », le parquet de Bordeaux a ouvert une enquête pour « écocide ».
« Beaucoup savaient »
Outre les explications sur la pollution, cause fortement probable de la contamination par le norovirus des huîtres arcachonnaises, la CEBA révèle dans sa plainte que celle-ci a « commencé au cours du mois de novembre 2023 » : « Aucune décision n’a été prise avant le 27 décembre 2023, […] alors que beaucoup “savaient” ». Contacté par Rue89 Bordeaux, Jacques Storelli explique :
« Des pompages et rejets sauvages ont été constatés à Bélisaire et à Audenge, des débordements du bassin de Titoune à Lanton… des secteurs naturels ont ainsi été souillés. Les pollutions ont été observées dès le mois de novembre 2023. Tout le monde était au courant et par endroits, ça sentait autre chose que l’air de la mer ! Comment, dans ces cas, peut on laisser venir la période de Noël où la vente des huîtres atteint un pic sans prendre des mesures de précaution ? »
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