Comme partout en France, une manifestation contre la loi asile et immigration s’est déroulée à Bordeaux. Le collectif Antifara, qui réunit une soixantaine d’organisations locales, a relayé l’appel national de la Marche des solidarités.
Le cortège, parti de la place de la Bourse, s’est densifié au niveau des quais pour réunir 4000 personnes selon les organisateurs. Après avoir emprunté le cours Victor-Hugo puis le cours Pasteur, il a atteint la place de la Victoire vers 16h.
Tremplin pour l’extrême droite
« En son essence, c’est bien le logiciel de l’extrême droite qu’a inscrit le ministère de l’Intérieur dans cette loi », a commenté Pierre-Antoine Cazau, président de la Ligue des droits de l’Homme à Bordeaux :
« Ce projet de loi est bien un projet de loi raciste et xénophobe. Ce texte a été fortement amendé et durci reprenant des mesures du Rassemblement national : la préférence nationale, l’intégration du quota migratoire, la remise en cause du droit du sol, le rétablissement du délit de séjour irrégulier et le durcissement du regroupement familial. Le Président a menti ouvertement pendant sa campagne présidentielle. Il s’est présenté comme le rempart aux idées de l’extrême droite. Avec cette loi, il leur sert de tremplin. »
Laurence Laborde, co-secrétaire de la FSU 33, a dénoncé l’impact de la loi dans les écoles. « Dans une même classe certains élèves seront considérés comme Français, d’autres non », a t-elle décrit :
« Certains pourront bénéficier d’aides au logement pour se nourrir et se vêtir. D’autres n’y auront pas droit. Nous n’acceptons pas que ce gouvernement trace des frontières dans nos classes, dans nos quartiers, dans nos métiers et dans nos vies. Nous appelons tout le monde à défendre une autre société, pour l’accueil et la dignité de tous et toutes. »
Nouvelle mobilisation le 21 janvier
La suppression de l’Aide médicale d’État (AME), souhaitée par une majorité de parlementaires de droite au Sénat, ne figure finalement pas dans le texte de loi. Pour autant, le gouvernement a prévu de réformer ce dispositif au début de l’année 2024. Actuellement, pour bénéficier de l’AME, il faut prouver une résidence régulière en France depuis au moins trois mois consécutifs.
« On sait que cette refonte se fera dans un sens toujours plus restrictif », a réagi Alison, militante chez Nous Toutes 33 :
« Elle impactera particulièrement les femmes et les enfants en s’attaquant à l’accès aux soins, au droit à la contraception, au droit à l’avortement, au suivi de grossesse. Ce sont des femmes qui ne se soigneront pas. Ce sont des cancers et des problèmes à l’accouchement qui ne seront pas détectés. »
Les organisateurs appellent à une nouvelle mobilisation contre la loi asile et immigration dimanche 21 janvier, avant la décision du Conseil constitutionnel qui doit être connue le 25 janvier.
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