C’est un nouveau « coup de pression » pour la vingtaine de familles qui occupent les péniches du bassin n° 1 dans le conflit qui les oppose au Grand Port Maritime de Bordeaux (GPMB). Elles ont reçu, dans un courrier en date du 15 février, la requête et le mémoire présentés au tribunal administratif de Bordeaux par le Port.
Ce dernier souhaite l’expulsion des habitants des péniches, les considérant comme « occupants sans droit ni titre du domaine public ». Si le tribunal lui donne raison, et à compter de la notification du jugement à intervenir, les habitants auront huit jours pour quitter les lieux, sous astreinte de 500 euros d’amende par jour de retard.
Assignations en justice
Cette assignation est la réponse au refus des habitants, réunis sous la bannière de l’association Le village des péniches, de signer la nouvelle convention d’occupation proposée par le port. Depuis plusieurs mois, ils s’élèvent contre le projet de réhabilitation du bassin à flot et rejettent cette convention qui prévoit leur déménagement du bassin n° 1 au bassin n° 2 en septembre 2023.
Le site proposé est, selon eux, sous-dimensionné pour leurs embarcations et entraîne un doublement de la redevance. Ils ont finalement décidé de porter l’affaire en justice.
Les pénichiers demandent des indemnités au titre de divers préjudices et ont porté trois assignations en justice contre leur bailleur. La première, qui doit être examinée ce 28 février devant le tribunal judiciaire, porte sur la négligence et « l’absence d’entretien ».
« Le port est en train de bouleverser nos vies »
Le 15 février dernier, le même jour que l’envoi de l’assignation pour l’expulsion, les habitants ont reçu une mise en demeure pour « stationnement abusif » de leurs véhicules, avec recours à la fourrière s’ils ne déplacent pas leurs voitures. Une situation vécue comme du « harcèlement » par les habitants des péniches. « Il ne se rend pas compte, le Port est en train de bouleverser nos vies », réagit Sara Cagol, qui vit au bassin n° 1 :
« La semaine passée, trois personnes se présentant du port de Bordeaux sont venues toquer à nos portes. Sans prévenir et sans rendez-vous. Elles voulaient voir si nos papiers étaient en règle, mais nous avons une avocate pour cela. Il y a des enfants en bas âges, des personnes âgées, on vit ici depuis 20 ans. Depuis cette visite, je vis dans un stress permanent. »
Contacté, le GMPB confirme avoir « assigné pour occupation sans titre du domaine public tant sur le domaine fluvial que terrestre » les pénichiers. Il indique, par ailleurs, qu’il ne « fera pas d’autres commentaires sur la procédure en cours ».
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