Tôt ce jeudi matin, les lieux sont déserts. Les caravanes et leurs occupants sont partis pendant la nuit. À l’entrée de l’ancien site des assurances Gan, rue du Vergne, à côté du Matmut-Atlantique, une dizaine de camions de CRS. La sécurisation du site, propriété de la société Groupama Gan Vie, a commencé. Une tractopelle s’attelle à déblayer les dernières traces de l’occupation : des abris de fortune, des carcasses de voitures et de la ferraille.
La veille encore, le terrain était occupé par plusieurs centaines de Roms de Roumanie arrivés en février. Ils ont rejoint une cinquantaine de Bulgares, installés depuis novembre 2023. Les occupants ont trouvé refuge ici suite à une précédente expulsion sur un terrain de la Métropole, rue Dangeard. Encore avant, les familles vivaient dans le plus grand bidonville de l’agglomération, à Villenave-d’Ornon, évacué en août.
Errance
Une situation d’errance perpétuelle, connue des services de l’État. La plupart des occupants sont des travailleurs saisonniers dans les vignes.
« Une réflexion est conduite avec les collectivités locales pour trouver des solutions, principalement d’habitats, quitte à ce qu’ils soient temporaires. Il faut réfléchir à des dispositifs nouveaux, en responsabilisant les employeurs. Chacun doit prendre sa part de responsabilité », indique Justin Babilotte, directeur de cabinet du préfet de la région Nouvelle-Aquitaine présent sur place.
Un diagnostic social, effectué en amont de l’évacuation, a recensé 200 personnes, dont une trentaine d’enfants. Aucun n’est scolarisé et aucune famille n’a accepté une prise en charge sociale.
Proximité d’un site olympique
La préfecture a été saisie d’une demande de concours de la force publique en exécution d’une ordonnance d’expulsion du tribunal judiciaire de Bordeaux, en date du 28 novembre 2023. Le bâtiment a été entièrement désossé de ses câblages électriques par les occupants. Les services de la Ville devront se prononcer prochainement sur la mise en application d’un arrêté de péril.
« Au-delà de l’exécution d’une décision de justice, une autre motivation pour nous à agir est la sécurisation du stade Matmut-Atlantique, qui va devenir un site olympique dans les prochaines semaines », complète Justin Babilotte.
Alors que les travaux de sécurisation vont se poursuivre toute la journée, les familles, elles, tentent de trouver un nouveau point de chute dans la métropole.
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