« Cet aménagement a plusieurs objectifs : la réduction des émissions de gaz à effet de serre de nos bateaux, mais aussi de la pollution de leur motorisation, et du bruit occasionné sur le quai par leur stationnement », a détaillé ce mardi Pierre Hurmic sur la quai des Chartrons.
Pour le maire de Bordeaux, l’électrification du port répond à la fois « à une demande des filières du tourisme de s’engager dans la réduction de leurs émissions » et la volonté de la Ville d’exploiter les atouts de la Garonne en tant qu’ »alternative concrète, économique et touristique, pour décongestionner nos routes des camions, et même des voitures pour ceux qui viennent travailler et visiter. »
L’équipement des quatre embarcadères et pontons du quai des Chartrons par des bornes électriques signe la fin des travaux de raccordement électrique du port de la Lune, après celui de l’embarcadère Albert Londres en 2020, du ponton Ariane en 2022, ainsi que des embarcadères Jefferson et Lafayette.
Le projet a été financé en majorité par Bordeaux Métropole à hauteur de 6 millions d’euros, avec le soutien de subventions de 2,1 millions accordées par l’Union européenne, à travers le FEDER, fonds européen géré par la Région Nouvelle-Aquitaine. Enedis finance le projet à hauteur de 602 340 €.
Des postes de transformation « nouvelle génération »
En quoi consistent ces installations ? Un poste de transformation est raccordé au réseau de distribution public qui alimente chaque ponton, en commutant l’énergie de haute à basse tension.
Ce nouveau modèle, d’une puissance d’un mégawatt, est intégré à des coques semi-étanches qui permettent, notamment, de gérer la proximité avec la marée. Enfin, un système de palplanches descend à quatorze mètres de profondeur, le poste de transformation est quant à lui enfoui à cinq mètres sous terre.
Le tout permet d’alimenter les embarcations à l’arrêt – et leurs infrastructures présentes à bords – dans le port de la Lune, sans utiliser leur motorisation interne. Ces aménagements seront utilisables par les navires de fret et de tourisme fluvial, dont les retombées économiques sont estimées à 20 millions d’euros par an.
Mais ils serviront aussi aux transports en commun, les Bat3 , dont le déploiements prévu dans le schéma directeur des équipements fluviaux, adopté par Bordeaux Métropole au printemps 2022, se poursuit. Au début du mois, un nouveau ponton a été mis en service près de Darwin sur la rive droite. Six sont desservis – Stalingrad, Quinconces, Bastide Darwin, Les Hangars, Cité du vin et Lormont Bas-, et deux autres seront opérationnels en 2024 – Benauge et Port Garonne
Des investissements dans la décarbonation
Si la question de la décarbonation et du respect de l’environnement constituent les axes principaux motivant ces nouvelles installations, l’amélioration du cadre de vie à Bordeaux est également un aspect mis en avant par Christine Bost pour une de ses premières sorties officielles en tant que présidente de la métropole.
« Ces éléments témoignent de l’engagement de la métropole, qui conjuguent ici deux enjeux majeurs : la question de la décarbonation et du respect de l’environnement , mais aussi du patrimoine historique. J’ajouterai même un troisième enjeu qui est le respect des habitants, de celles et ceux qui vivent dans ce territoire. » déclare Christine Bost, présidente de la métropole de Bordeaux.
Seuls les navires de tourisme et de fret fluviaux sont concernés par l’utilisation de ces nouveaux équipements – l’extension de leur usage aux paquebots de croisière qui font escale à Bordeaux n’est pas envisagée pour le moment.
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