Ahmad Saboor Hamraz, né le 5 novembre 1998 à Ghazni en Afghanistan, est l’individu qui a poignardé deux hommes sur les quais de Bordeaux mercredi 10 avril, tuant l’un d’eux et blessant grièvement le deuxième.
Dans un communiqué de ce vendredi, la procureur de la République, Frédérique Porterie, a fait savoir que l’assaillant, abattu de trois balles par un policier quelques minutes après sa sortie meurtrière, a bien été identifié via le fichier Eurodac, une base de données biométriques à l’échelle de l’Union européenne contenant les empreintes digitales des demandeurs d’asile et des ressortissants de pays qui ne sont pas membres de l’union.
« Une médaille de boxe »
Ahmad Saboor Hamraz « a obtenu le statut de réfugié par l’Ofpra [Office français de protection des réfugiés et apatrides, NDLR] le 14 septembre 2021 après une première demande d’asile effectuée en Grèce le 27 février 2019 », précise la procureur.
Le communiqué ne précise pas cependant sa date d’arrivée dans la région bordelaise. Mais les investigations ont permis de localiser son logement, un appartement de 22 m2 « bien rangé et meublé sommairement », et une perquisition a permis de découvrir « une médaille de boxe, deux corans, un tapis de prière, et un téléphone ».
La procureur indique que « les analyses toxicologiques des prélèvements effectués démontrent qu’il n’était pas sous l’influence de cannabis ni sous alcool lors de la commission des faits criminels ». D’autres analyses (toxicologiques et anatomopathologiques) complémentaires sont en cours, ainsi que l’ensemble des vidéosurveillances saisies depuis mercredi soir, tout comme le contenu du téléphone retrouvé au domicile du meurtrier.
« Nous restons en lien avec le Parquet national anti-terroriste dans l’optique d’une évaluation complète de la situation », conclut la procureur.
Boire de l’alcool
Le réfugié afghan, avait tué de neuf coups de couteau Rachid Bouach, 37 ans, et blessé de trois coups Saleh Kharat, 26 ans. Les deux hommes d’origine algérienne étaient installés sur la pelouse des quais à proximité du miroir d’eau. Le tueur leur avait reproché de boire de l’alcool le jour de la fête du Aïd el-Fitr qui marque la fin du ramadan, avant de les poignarder.
Ahmad Saboor Hamraz a ensuite été abattu par le policier d’une équipe de la CDI (Compagnie Départementale d’Intervention) en bas du pont de pierre, rive gauche à Bordeaux. Lors d’une conférence de presse du parquet ce jeudi, la procureur avait précisé que rien ne permettait à ce stade de confirmer la thèse d’un acte terroriste.
Le meurtrier ne connaissait pas les deux Algériens et, toujours selon la procureur, il aurait eu une première altercation suivie de violences avec deux autres individus parce qu’ils buvaient du vin rosé. Après des coups de poing, l’agresseur aurait exhibé son couteau à cran d’arrêt, l’arme du crime, avant de poursuivre son chemin en direction du miroir d’eau.
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