Au nom de la « solidarité militante, humaine et internationaliste », Philippe Poutou a choisi son camp pour s’engager dans les élections européennes du 9 juin prochain. Il est en troisième position de la liste de l’organisation politique belge marxiste et trotskiste : la Gauche anticapitaliste.
Celle-ci, qui se présente pour la première fois aux élections sous l’appellation Anticapitalistes, a publié un communiqué où elle entend proposer « un débouché politique aux luttes sociales et écologiques ».
« C’est pour faire entendre cette idée toute simple qu’il peut y avoir une autre Europe que celle qu’on nous impose, une Europe fraternelle, une Europe solidaire entre les peuples, entre les travailleurs et les travailleuses », a déclaré Philippe Poutou ce samedi 13 avril où il a rejoint Bruxelles jusqu’à dimanche.
« Etant dispo, j’ai préféré aider des camarades d’un pays voisin »
L’envie de fraternité et de solidarité n’a pas empêché le Nouveau parti anticapitaliste français de se scinder fin 2022 en deux groupes distincts : le NPA-B, qui compte dans ses rangs Philippe Poutou et Olivier Besancenot, est partisan d’un rapprochement avec LFI ; et le NPA-C refuse quant à lui tout accord avec des partis.
Est-ce cette division qui a poussé l’ex-candidat NPA à l’élection présidentielle, âgé aujourd’hui de 57 ans, d’aller voir ailleurs ? A Rue89 Bordeaux, il répond :
« Pas du tout ! Ce sont les camarades belges qui ont fait appel à nous et à moi pour les aider dans leur première campagne. Notre NPA ne présente pas de liste. On avait essayé d’avoir un accord avec la LFI et on a échoué parce qu’ils ne voulaient pas mener une campagne radicalement à gauche. On n’avait pas de plan B, et pas l’envie de se présenter seuls : cela ne nous semblait pas utile et constructif. Etant dispo, j’ai préféré aider des camarades d’un pays voisin. »
Pas de « sauveur suprême »
Le mouvement belge, né en 1971 sous le nom de la Ligue révolutionnaire des travailleurs, porte le nom de Gauche anticapitaliste du côté francophone de la Belgique. En Flandre, il porte le nom de Stroming voor een Antikapitalistisch Project (Courant pour un projet anticapitaliste), le SAP.
La Gauche anticapitaliste/SAP a la particularité de fédérer des tendances militantes dans diverses organisations (syndicats, associations…) :
« Il n’y a pas de “sauveur suprême” : c’est en nous organisant ensemble, consciemment, avec des centaines et des milliers d’anonymes, que l’on pourra y arriver », peut-on lire sur son site internet.
Au niveau européen, la Gauche anticapitaliste européenne fédère plusieurs partis et organisations politiques de la gauche radicale implantées dans plusieurs pays du continent.
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