Entre chienne et louve de Sarah Perrin : « Ce n’est pas douloureux d’écrire sur des violences. Ce qui l’est, c’est de les vivre. »
La sociologue bordelaise publie aux éditions Le Bord de l’eau un récit autobiographique. Sans fard, elle y raconte les mécanismes de l’emprise et le parcours judiciaire, aride, pour les victimes de viol.
« La première fois que je compris ce que cela voulait dire “être une femme”, je crois que j’avais douze ans. J’étais au collège, en cinquième. Ce jour-là, j’étais en jupe, et je passais devant des garçons, certains plus âgés que moi, et des filles pour rentrer chez moi quand j’entendis le premier : “Eh sale pute !” […] Les garçons seulement m’insultaient, les filles riaient, collées à eux sur ce muret sale. »
Cette première expérience de harcèlement de rue, au sortir de l’enfance, marque le début d’un continuum de « violences ordinaires et partagées », commun à de nombreuses femmes, confrontées aux violences sexistes et sexuelles. À 28 ans, Sarah Perrin, sociologue et chercheuse associée au Centre Émile Durkheim, publie, non sans courage, Entre chienne et louve, un récit autobiographique.
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