Connus de tous les Bordelais et Bordelaises, les abords de la cathédrale Saint-André recèlent nombre de secrets d’Histoire. Certains semblent presque s’effacer au fil des aménagements de l’espace public. Entre la rue des Frères-Bonie et celle du Maréchal-Joffre, on peut toutefois apercevoir une plaque mémorielle discrète, presque invisible dans le renfoncement d’un vieux mur en pierre pâle.
« Au-delà de ce mur, vestige du Fort du Hâ, forteresse médiévale devenue lieu d’internement, un mémorial en granit érigé en 1985 à la mémoire des déportés, internés et aux résistants de la Gironde abrite des cendres recueillies dans les camps de concentration », peut-on y lire.
Lors de l’offensive éclair menée sur la France par l’Allemagne nazie au printemps 1940, Bordeaux fait de nouveau office de « ville refuge » pour le pouvoir politique en déroute. C’est ici que le 16 juin, l’Assemblée nationale vote les pleins pouvoirs à Philippe Pétain. Puis, à partir du 28 juin 1940, et de la capitulation, la cité vit à l’heure allemande.
Comme partout ailleurs en « zone occupée », l’appareil répressif nazi prend ses quartiers. La Sipo-SD installe ses services au Bouscat, dans le Château des Tours. Sa section IV, tristement connue sous le nom de « Gestapo », y est dirigée par le SS Friedrich Dohse, à partir de janvier 1942. Elle est responsable de l’arrestation, de l’assassinat et de la déportation de centaines de détenus politiques et de victimes du régime nazi, dont une grande partie fut internée au Fort du Hâ.
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