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Un « front populaire de l’énergie solaire » déployé en Gironde

Ce mardi 11 juin, une « Alliance pour l’énergie solaire » a été signée entre les collectivités locales de Gironde, des acteurs publics et privés. Elle vise à accélérer le déploiement de panneaux photovoltaïques sur le territoire girondin.

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Un « front populaire de l’énergie solaire » déployé en Gironde
Signature de l’Alliance pour le solaire au Parc Lescure

La signature est présentée comme un « engagement collectif et une ambition politique forte » pour le développement du solaire en Gironde. Un lancement effectué ce mardi 11 juin, au Parc Lescure, où une ombrière de panneaux solaires de 1600 m² qui pourrait produire 454 Mégawattheure (MWh), va être posée au-dessus des trois courts extérieurs de tennis.

Ce lancement, portant l’ambition de déployer du photovoltaïque sur des surfaces déjà artificialisées ou polluées, s’est fait sans le préfet Étienne Guyot, absent en raison de la réserve électorale à l’approche des législatives anticipées.

« Face à l’urgence climatique »

« Nous faisons aujourd’hui le choix du bon sens », a déclaré Pierre Hurmic, le maire de Bordeaux. Pour rappel, la collectivité écologiste vise la pose de 60 000 m² de panneaux solaires et les 41% d’autonomie énergétique d’ici la fin de mandat, en 2026.

Outre l’équipement de bâtiments municipaux, la Ville porte un projet de rocade solaire au-dessus du périphérique bordelais, permettant de produire 1 Giga d’électricité. Après le feu vert de l’État en janvier, un Appel à manifestation d’intérêt (AMI) doit être lancé avant la fin de l’année pour trouver un opérateur permettant d’expérimenter, sur 1,5 km de boulevard au nord de la ville, une installation photovoltaïque en condition de circulation. Autre projet emblématique porté par la mairie, une centrale solaire sur le toit de la Base sous-marine.

« Faut-il rappeler ici que le soleil produit en une heure l’énergie que l’humanité consomme en un an ? », a poursuivi Pierre Hurmic :

« Propriétaires de foncier, entreprises, collectivités, institutions, nous faisons ce matin le choix de faire front face à l’urgence climatique. Pas chacun dans son coin, pas chacun pour soi, mais collectivement, avec humilité et détermination. Partageons nos projets, n’hésitons plus, expérimentons, lançons-nous, faisons-nous confiance, agissons en équipe. »

« Transformer le paysage énergétique »

De son côté, Bordeaux Métropole vise les 312 Mégawatt-crête en 2028 (contre 155 MWc aujourd’hui), soit l’équivalent de 48 000 foyers. Elle compte atteindre cet objectif via son opérateur Bordeaux métropole énergies (BME), qui va investir 100 millions d’euros d’ici 2028 en faveur de la transition énergétique. Pour Christine Bost, présidente de la collectivité, cet accord doit « transformer le paysage énergétique » :

« Notre stratégie de développement se porte sur le foncier public, mais elle regarde aussi la
mise en service de tous les projets de centrale, comme le secteur de Labarde, ou la solarisation des parkings. Car le solaire, c’est aussi du travail pour nos entreprises locales. »

À Captieux, BME travaille à une « société à contrôle étroit de la collectivité ». « Un modèle de montage juridique tout à fait particulier pour une installation photovoltaïque », a indiqué Jean-Luc Gleyze. Dans cette commune du Sud-Gironde, une ferme solaire est en projet sur le site d’une ancienne décharge.

« Front populaire de l’énergie solaire »

Rebondissant sur l’actualité politique, le président du Département en a profité pour saluer un « front populaire de l’énergie solaire » et une alliance qui permet « d’aller plus loin ». L’élu a mis sur la table la question des économies d’énergie, alors que le prix du gaz augmentera de près de 12% au mois de juillet.

Pour l’heure, cette signature d’engagement collectif par des acteurs publics et privés est un « début », a précisé Pierre Hurmic, qui espère « voir d’autres acteurs rejoindre l’alliance » :

« À charge pour nous de lui donner de la consistance. Nous ferons un bilan d’étape d’ici un an, avec tous les partenaires de l’alliance. »

Parmi les vingt partenaires, l’alliance compte des bailleurs sociaux (Aquitanis, Domofrance, Clairsienne, Gironde Habitat), l’Université de Bordeaux, le Port, le CHU, le Medef, la Banque des territoires, la Poste, ou encore la Chambre de commerce et d’industrie et la Chambre des métiers et de l’artisanat.


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