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Ruée sur les demandes de vote par procuration en Gironde pour les législatives 2024

Jusqu’à 800 demandes de vote par procuration ont été reçues ce dimanche au commissariat central de Bordeaux qui a installé un bus dédié à ce service devant le bâtiment. Plusieurs facteurs semblent expliquer cette ruée : l’annonce inattendue des élections, la période des vacances, et sans doute l’importance de l’enjeu du scrutin.

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Ruée sur les demandes de vote par procuration en Gironde pour les législatives 2024
Le bus de la Police Nationale affrété pour la gestion des procurations à l’hôtel de police de Mériadeck

La dissolution de l’Assemblée nationale inattendue, la possibilité d’une accession au pouvoir de l’extrême droite, et les dates des premier et second tours coïncidant avec la fin de l’année scolaire et les départs en vacances pour beaucoup dans l’Hexagone : ce cocktail se traduit par l’explosion des demandes de procurations. Mairies et commissariats de police sont tous d’accord pour confirmer le phénomène.

Au niveau national, entre le 10 et le 16 juin, ce sont plus de 400 000 procurations qui ont été comptabilisées, soit 6,5 fois plus que pour les législatives 2022. La Gironde, comme partout ailleurs, n’échappe pas à ce phénomène. 

A Mérignac, le nombre de procurations a déjà doublé par rapport aux élections européennes. Concernant Lormont, leur nombre ne va pas tarder à dépasser celui de ce dernier scrutin. A Bordeaux, 4676 procurations ont déjà été traitées, un chiffre en constante augmentation qui pourrait bientôt dépasser les 5075 procurations des dernières élections européennes. De son côté Bègles en comptabilise plus de 400… et pourtant, il reste encore 12 jours avant le scrutin. 

Un sursaut républicain ? 

« Chaque voix peut compter pour empêcher l’arrivée du RN au pouvoir », commente Chloé.

Selon cette électrice bordelaise, la possible arrivée de l’extrême droite au pouvoir est l’un des facteurs importants qui pourrait bien expliquer le phénomène. Romain, à 27 ans, n’a jamais voté, mais pour ces élections, il n’a « pas peur de le dire » : « Ma procuration, c’est pour niquer le RN, ce sont des valeurs contraires aux miennes. » 

Mathilde, 32 ans, a récemment emménagée à Bordeaux. Jeune maman, elle n’avait pas eu le temps de changer son bureau de vote.

« Pour les européennes, je m’étais dit tant pis, mais là, vu le tournant inquiétant, j’ai contacté des personnes de mon village pour leur donner ma procuration », ajoute-t-elle. 

Si pour d’autres, c’est la faute aux vacances, Marie-Ange, 67 ans, parle elle aussi d’ « un tournant inquiétant pour la France ».

« J’ai toujours voté pour toutes les élections, car j’estime que c’est un devoir, alors là comme je ne suis pas là, j’ai demandé à ma voisine. » 

« Pas question de les louper [les législatives NDLR] » surenchérit Sylvaine qui fait une procuration à sa mère. Pierre et Caroline, la cinquantaine, avaient, eux aussi, prévu leurs vacances. 

« Dès que Macron a parlé de la dissolution, on savait déjà qu’on ne serait pas là pour le second tour, alors on s’est empressé de trouver une personne chacun pour la procuration. »

800 procurations ce dimanche

Résultat : les commissariats de la ville enregistrent une affluence record. Uniquement pour le dimanche 16 juin, 800 procurations ont été validées au seul commissariat central de Bordeaux. Ainsi, face aux files interminables, un grand bus « Police nationale » est positionné devant depuis ce lundi. A l’origine « commissariat mobile » pour la Coupe du Monde de rugby, il a désormais une nouvelle utilité : la supervision des procurations.

« Il est ouvert tous les jours de 9h à 20h, y compris le week-end. Ce dispositif a été imaginé par la police nationale de Gironde dans l’objectif de désengorger l’accueil. Avec une file d’attente spécialement dédiée aux procurations, cela permet aux gens de ne plus avoir à patienter pour les faire valider », explique Gilles Largeais, policier chargé de la communication à la Direction interdépartementale de la Police Nationale (DIPN33). 

Pour les procurations dématérialisées, il suffit de venir avec sa pièce d’identité et la référence de la procuration obtenue sur Internet. En moins d’une minute, l’affaire est réglée : depuis leur téléphone, les deux agents sur le trottoir la valide. Si la procuration est en format papier, un agent dans le bus aide à les remplir, avant de les tamponner pour validation.

« Je suis impressionnée par la rapidité, je pensais que ça allait être saturé, mais finalement, je n’ai même eu à faire la queue », témoigne Annie, la soixantaine. 

Le commissariat des Chartrons-Grand Parc a lui aussi adapté son accueil : un bureau est désormais dédié aux procurations et une personne s’occupe toute la journée de les valider. Incontestablement, ces législatives semblent mobiliser au-delà de ce qui était attendu et la participation pourrait être en forte hausse.


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