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« Ce n’est pas le moment d’aller faire du patriotisme de parti »
C’est sous un tonnerre d’applaudissements que Nicolas Thierry arrive au QG du NFP à Bordeaux. L’écologiste rempile pour un second mandat avec 59% des suffrages dans la 2e circonscription. Devant la foule de militants, il est rejoint par Céline Papin. Les résultats ne sont pas définitifs, mais la première circonscription échappe à l’élue municipale au profit de Thomas Cazenave.
« La dynamique était là, nous avons fait un score historique au premier tour, nous en avons refait un au deuxième », retient-elle :
« C’est une circonscription réputée pour être taillée pour la droite. Nous n’avons pas à rougir de notre campagne éclair avec une mobilisation exceptionnelle. Je félicite mon adversaire pour son résultat. Mais je crois aussi que ce dernier l’engage dans le contexte actuel. Je compte sur lui pour qu’il s’engage aux côtés des forces républicaines du pays avec une majorité claire qui est sortie des urnes. Les jours qui viennent vont être déterminants. »
Nicolas Thierry, lui, retient l’importance de « l’union dans la victoire » :
« C’est pour cela que je mets en garde, celles et ceux, à gauche, qui commenceraient à intérioriser l’idée qu’il y aurait des gens au sein du NFP qui ne seraient pas fréquentables. Ça serait une grave erreur. Car ce ce que souhaite la droite et l’extrême droite, c’est que le NFP se divise. Ce n’est pas le moment d’aller faire du patriotisme de parti. Les électeurs veulent une gauche unie, responsable et qui fasse bloc. »
Tout est bien qui finit bien à la Victoire
Sur la place de la Victoire à Bordeaux, le rassemblement spontané suite à l’annonce des résultats du second tour s’achève dans une atmosphère festive, sans aucun incident. Deux heures de liesse des manifestants, partagée par les terrasses des bars voisins comme par les automobilistes, qui klaxonnaient en soutien aux slogans entonnés par la foule.
Les forces de l’ordre étaient sur place dès 20h30 pour notifier l’interdiction du rassemblement, en enfilant casques et boucliers. Plusieurs policiers arboraient des drapeaux français à côté de leur RIO. Les effectifs ont fini par regagner leurs véhicules aux abords de la Victoire tandis que les derniers manifestants quittaient la place.
Réélue, Sophie Mette remercie ceux « qui ont fait le choix de voter contre le RN »
« Je suis forcément très contente d’avoir été réélue. Je n’oublie pas de remercier toutes celles et tous ceux qui ont voté pour moi, qui n’étaient peut-être pas du même bord politique mais qui ont fait le choix de voter contre le RN dans un arc républicain. »
La coalition dont elle fait partie, Ensemble, remporterait entre 150 à 170 sièges. Il va falloir composer avec une gauche et une extrême droite plus importantes qu’à la mandature précédente. La députée réélue reste évasive, affirmant cependant qu’il va « falloir apprendre à travailler ensemble » :
« Je n’ai pas de boule de cristal, je ne sais pas encore comment ça va s’articuler. Nous sommes dans une logique d’ouverture et nous allons devoir travailler ensemble dans le respect et dans la ligne de ce que nous avons fait avec les désistements au second tour », communique-t-elle.
Pascale Got l’emporte sur Grégoire de Fournas : « J’ai fait une belle remontada »
La socialiste investie par le Nouveau Front populaire est repassée devant le député nationaliste sortant et regagnera le palais Bourbon dès la semaine prochaine. Avec seulement 1 009 voix de plus que son adversaire, Pascale Got endosse de nouveau la veste de députée de la 5e circonscription.
« Je pense que j’ai fait une belle remontada ! C’est un peu ma caractéristique mais ce n’était pas gagné. Je suis remontée dans plus de communes que monsieur de Fournas, là où lui a confirmé ses votes dans les communes où il était déjà bien implanté. »
Qu’en sera-t-il du Nouveau Front Populaire, arrivé en tête de ces législatives ? Si l’union s’est faite pour gagner, sera-t-il possible de gouverner ? La socialiste est avant tout « pour l’apaisement » :
« J’ai toujours déclaré que je serai une député modérée qui fera en sorte qu’il y ait une activité sereine au sein du groupe. Il faudra que nous ayons une ligne de conduite pour servir aux français ce qu’ils attendent. Je crois qu’il y a des fondamentaux, peut-être que tout le programme ne sera pas déroulable mais il y a des priorités sur lesquelles nous saurons nous mettre d’accord. »
Retrouvez tous les résultats de la Gironde sur notre carte interactive
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Déception au siège girondin du Rassemblement national, déjà tourné vers la suite
« Déçu ». C’est le mot de la soirée au siège départemental du Rassemblement national, à Bordeaux, peu après l’annonce des résultats. Une cinquantaine de militants et sympathisants sont là, ravalant leur colère face à ce résultat inattendu au vu des sondages. « C’est de la magouille électorale », balance Marine (son vrai prénom, assure-t-elle).
« Le front antirépublicain a bien fonctionné, s’agace Jacques Colombier, ex eurodéputé et toujours conseiller régional de Nouvelle-Aquiaine. L’alliance de la carpe et du lapin a permis ces désistements, qui sont antidémocratiques, on refuse le verdict du suffrage universel. »
Jean-Michel, technicien informatique de 54 ans et sympathisant du RN depuis quelques années, pense que l’électorat potentiel s’est démobilisé entre les deux tours :
« Il y a eu du bourrage de crâne, et beaucoup de gens ont peur ou honte de cette étiquette d’extrême droite qu’on essaye à tort de nous coller. Mais ce ne sont pas eux qui se font violer ou agresser chez eux. »
Cette peur de l’insécurité, selon elle liée à l’immigration, a justement poussé Pascale à s’engager, il y a deux ans. Même si cette habitante de Bruges n’en a pas été directement victime, à part d’une insulte proférée contre elle par une personne racisée à qui elle reprochait de se garer sur la place handicapée de l’immeuble, utilisée par sa mère.
Retraitée mais toujours active en intérim, Pascale, 64 ans, explique ce revirement par l’inquiétude pour leur avenir de certaines franges de la population :
« Ma fille, qui travaille dans la recherche, avait voté RN au premier tour, puis autre chose au deuxième après des discussions avec ses collèges, car ils ont peur qu’on leur supprime leurs subventions. On aurait dû parler de ça. »
Face à cette désillusion nationale, les cadres du parti tentent de trouver des motifs de satisfaction locaux. Jacques Colombier cite la victoire des candidats du RN en Dordogne, où le parti s’empare de trois sièges sur quatre, celle de sa belle-sœur Caroline Colombier en Charente et de Pascal Markowsky en Charente-Maritime, deux départements où le RN n’avait pas dé député.
« S’il y a deux ans, quand on avait 7 députés, on nous avait dit qu’on en aurait ce soir 150, on aurait considéré ça comme une victoire », relativise de son côté Jimmy Bourlieux, délégué départemental du RN en Gironde, où le parti lepéniste pourrait au contraire reculer – aucun député ne devrait rejoindre au palais Bourbon Edwige Diaz, élue la semaine dernière, pas même le député sortant Grégoire de Fournas.
Car tous les cadres du parti prédisent un « pays bloqué ». Comme le dit Jacques Colombier, « les Français ont choisi le fouet, le matraquage fiscal promis par le Duce de gauche », Jean-Luc Mélenchon.
« C’est la démonstration que les sondages sont loin d’être fiables, reprend Jimmy Bourlieux. La constitution du front prétendument républicain a fait son effet, il faut le reconnaître. Nous devons désormais regarder de près là où ça s’est joué à quelques voix pour être prêt en 2027, ou avant. »
Le patron girondin du parti voit aussi dans ce score le résultat de « la faiblesse de l’implantation locale du parti » :
« Nous commençons à travailler sur les élections municipales, pour avoir des élus dans les communes qui sont des relais importants. La sélection de nos têtes de listes a commencé et en 2026, nous aurons beaucoup plus présents qu’en 2020, où nous avions présenté 25 listes ».
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« Comme tout le monde, je m’étais préparée à la victoire du RN »
À 20h, au QG du NFP rue du Chai-des-farines à Bordeaux, ce sont des cris des joie qui retentissent. Militants et militantes se prennent dans les bras, quelques larmes de soulagement coulent sur les joues.
La percée de l’union de la gauche a, pour le moins, créé la surprise. « Comme tout le monde, je m’étais préparée à la victoire du RN », témoigne Marie, 25 ans, militante au sein de LFI :
« J’avais une énorme appréhension. Dans mon cercle proche, j’avais beaucoup d’amis qui ne comptaient pas aller voter. La mobilisation a été bénéfique, au vu du score de participation. »
Son ami Antonin, également militant chez LFI, se dit, lui, soulagé « pour les minorités » :
« La victoire de ce soir envoie un message de sécurité, pour les personnes étrangères, les LGBTQIA+. Et le travail militant a payé. Ça fait trois semaines qu’on est sur le terrain sans relâche. On est parvenu à convaincre parfois. Démontrer que ce qui est dit à la télévision n’est pas toujours la réalité. »
Si l’heure est à l’exultation au QG du NFP, tous les résultats des circonscriptions bordelaises ne sont pas encore tombés. Nicolas Thierry, député sortant, bien placé pour sa réélection, est attendu d’ici peu de temps.
Place de la Victoire, « c’est un soulagement »
Sur la place de la Victoire, l’ambiance est à la fête : une foule d’environ 200 personnes fête la percée du Nouveau Front Populaire. Un rassemblement était initialement prévu contre le Rassemblement national et sa victoire annoncée, mais désormais, l’heure est aux festivités. Des cris de joie résonnent de part et d’autre de la place, des terrasses des bars à l’arrêt de tramway.
Thomas, 18 ans, étudiant à en sciences politiques, est présent avec Alexis, 22 ans et surveillant dans un lycée. Ils ont encore du mal à réaliser :
« C’est une surprise incroyable, pour nous c’est un véritable soulagement. On ne s’y attendait pas du tout, à la base on était venu se mobiliser contre l’extrême-droite. On va enfin pouvoir mettre en place de bonnes idées et de bonnes réformes ! »
Carole, 28 ans et sans emploi, est venu avec Nicolas, 31 ans qui travaille dans le secteur associatif. Ils ont réalisé la victoire du NFP grâce aux applaudissements et en parlant avec des gens dans la rue.
« Pour nous c’est un soulagement. Maintenant on veut rester présent, il faut continuer à se mobiliser pour que le NFP tiennent ses engagements, sur le plan social et écologique. »
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Ambiance festive au QG du Nouveau Front populaire
Arrivé premier selon les premières estimations, le Nouveau Front populaire pourrait avoir 180 à 215 sièges à l’Assemblée nationale. L’annonce fait réagir au QG du NFP à Bordeaux : « La jeunesse emmerde le Front national. »
Place de la Victoire, un rassemblement spontané malgré l’interdiction
« Tous rassemblements revendicatifs non déclarés dans le centre-ville de Bordeaux » sont interdits à ce dimanche jusqu’à lundi 6h par un arrêté pris par le préfet de Gironde. Malgré cette interdiction, un rassemblement se tient actuellement place de la Victoire à Bordeaux avec des manifestations de joie de voir le Rassemblement nation rater son objectif de prendre le pouvoir en France.
Des moyens policiers exceptionnels sont mis en place avec, notamment, la possibilité pour les services de la direction interdépartementale de la police nationale de la Gironde de « recourir à des drones équipés de caméra dans le centre-ville de Bordeaux » précise la Préfecture, qui n’a pas souhaité en dire plus sur les effectifs.
Premières estimations du 2e tour
Les premières estimations donnent au Nouveau Front populaire 180 à 215 sièges, à Ensemble (camp présidentiel) 150 à 180 sièges, au Rassemblement national et alliés 120 à 150 sièges, et aux Républicains, divers droite 60 à 65 sièges.
Les résultats du RN sont donc loin de ce qui était attendu et prévu par les sondages. Le parti lepéniste arrive en trois position. Sur TV7, Julie Rechagneux, candidate RN dans la 4e circonscription, se console cependant de voir « doubler les députés RN à l’assemblée ».
Au QG bordelais du RN, l’ambiance est à la déception.
Soupe à la grimace au QQ de #Bordeaux du #RN à l'annonce des premières estimations sur France3 qui donnent à l'extrême droite 132 à 152 sièges. pic.twitter.com/Y2x1jdf6Li
— Rue89 Bordeaux (@Rue89Bordeaux) July 7, 2024
A Bacalan, « c’est dommage qu’on en arrive à cette division »
Au bureau de vote Point du Jour dans la 1re circonscription de la Gironde, le taux de participation s’élève à 59,01% à 19h. Au premier tour des élections législatives, l’élue écologiste Céline Papin est arrivée en deuxième position derrière Thomas Cazenave, député sortant, et devant Bruno Paluteau, candidat RN.
Cindy, 31 ans et responsable des ressources humaines en entreprise, vient de glisser son bulletin pour le député de la majorité présidentielle. Habituée du vote pour le camp macroniste, elle souligne un choix fait par conviction.
« Je crains surtout que le RN passe, le Nouveau Front Populaire aussi même si ce n’est pas du même ordre. Je pense que ce serait une erreur aussi. »
Yanis, 20 ans et employé dans une banque, vient de voter pour le Nouveau Front Populaire. Poussé par son entourage, il explique avoir avant tout voter pour l’étiquette de l’alliance que pour sa candidate, Céline Papin.
« Je ne m’intéresse pas énormément à la politique, mais je ne suis pas pour l’extrême droite et je n’en peux plus de Macron. Après les résultats, je crains surtout pour les personnes de mon entourage. C’est dommage qu’on en arrive là, cette division et que les gens soient attirés par les idées de l’extrême droite. »
Pour Manel, 22 ans et alternante dans le secteur immobilier, c’est aussi une voix accordée au Nouveau Front Populaire. Elle souligne avoir voté par conviction comme pour faire barrage à l’extrême droite.
« Il y a des choses du programme du NPF qui ont l’air difficilement réalisables, comme le SMIC à 1600€, même si j’aimerais bien que cela se fasse. Après, je ne veux pas que l’extrême droite arrive au pouvoir. On sent le racisme qui monte, les agressions… Le discours de Bardella est hallucinant et inadmissible. J’ai beaucoup de personnes qui ont la double nationalité dans mon entourage, je crains ce qu’il peut arriver sur le RN passe. »
A Bruges, « il faut que les gens ouvrent des livres d’Histoire »
Au domaine du Grand Darnal à Bruges, les électeurs n’en finissent pas de passer la porte. À 18h le taux de participation atteint les 68% dans la commune. Le nom de Thomas Cazenave ressort à de multiples reprises. Marie, 47 ans, architecte d’intérieur, réitère son vote de 2022 :
« Des personnes ont commencé à faire un travail et ça serait bien qu’on les laisse aller jusqu’au bout », justifie-t-elle.
Un vote « raisonnable » pour Claire, 52 ans. Cette hôtesse de l’air avoue cependant avoir voté « un peu comme tout le monde » du fait d’un désintérêt assez marqué de la vie politique. Pour Laurela, juriste de 26 ans, c’est en revanche un vote barrage assumé. « Le Rassemblement national ça m’inquiète » partage celle qui dit attendre « des mesures pour les droits des femmes surtout ».
Sandrine, 47 ans, vient quant à elle de donner sa voix à Céline Papin.
« J’ai toujours voté à gauche, la seule fois où j’ai voté à droite c’était contre le FN en 2002. Là j’ai vraiment voté pour l’étiquette politique et en plus c’était une femme donc encore mieux », dit-elle avec le sourire.
Atteinte d’une sclérose en plaque, elle n’exerce plus d’activité professionnelle. Pour cette ancienne assistante aux ressources humaines, difficile de concevoir l’engouement autour de l’extrême droite.
« Il faut que les gens ouvrent des livres d’Histoire », soupire-t-elle.
Les bureaux de vote en Gironde commencent à fermer
De nombreux bureaux de votes ont fermé à 18h en Gironde. Les bureaux des communes de Mérignac, Pessac, Talence, Villenave d’Ornon, Saint Médard-en-Jalles, Bègles, Cenon, La Teste-de-Buch, Gradignan, Libourne, Eysines, Le Bouscat, Lormont, Bruges, Floirac, Ambarès-et-Lagrave, Cestas et Blanquefort, sont encore ouverts jusqu’à 19h. Ceux de Bordeaux ferment à 20h.
#Legislatives2024 | Les bureaux de vote viennent d'ouvrir sur l'ensemble du département de la #Gironde. Ils fermeront à 20h à #Bordeaux et à 18h ou 19h selon les communes.
— Préfet Nouvelle-Aquitaine et Gironde (@PrefAquitaine33) July 7, 2024
En savoir ➕ : https://t.co/SK7LCSGSXZ pic.twitter.com/xbo87hoHvL
Coups bas et diabolisation dans l’entre deux tours
En Gironde, dans les triangulaires, les candidats du Nouveau Front Populaire sont en ballotages favorables. Exception faite dans la 1re circonscription, où le ministre sortant Thomas Cazenave devance d’une courte tête l’écologiste Céline Papin.
Pour rattraper leur retard de points, les candidats du camp macroniste n’hésitent pas à brandir l’épouvantail de la soi-disant extrême gauche, faisant oublier le danger de l’extrême droite pour la démocratie. Dans les 6e et 7e circonscription, le dessein est clair : récupérer les voix des candidats RN. Les sortants Éric Poulliat et Bérangère Couillard, tous les deux devancés par des candidats PS-NFP, ont ainsi distribué dans les boîtes aux lettres des tracts avec la figure de Jean-Luc Mélenchon, utilisée comme repoussoir de la gauche.
Si les candidats de la majorité présidentielle assument cette stratégie, ceux du NFP déplorent des « caricatures qui ne poussent pas le débat vers le haut », à l’instar de Sébastien Saint-Pasteur, élu PS au Département et candidat dans la septième circonscription.
La Macronie et le Nouveau Front Populaire au coude à coude dans la 1re circonscription
Dans la 1re circonscription (Bordeaux nord, Bruges, Le Bouscat), le député sortant Thomas Cazenave caracole en tête du 1er tour avec 38,31% des suffrages. Il ne distance que de 4 petits points et 3 000 voix son adversaire du Nouveau Front populaire, Céline Papin, adjointe écologiste au maire de Bordeaux et élue métropolitaine. Le candidat d’extrême droite Bruno Paluteau pointe à la troisième place avec 21% des voix récoltées dimanche dernier.
Le candidat macroniste, ancien ministre délégué aux Comptes Publics, joue gros : de l’issue du scrutin dépendra sa légitimité à représenter la droite unie aux prochaines municipales. Il peut donc compter sur le soutien du Républicain Nicolas Florian. L’ancien édile s’est même fendu d’un tweet dans lequel il pointe du doigt l’adversaire directe de Thomas Cazenave, « une candidate #NouveauFrontPoplulaire alliée à une extrême gauche dont les outrances empoisonnent notre vie parlementaire depuis 2 ans ».
De son côté, Céline Papin à encore sa carte à jouer dans cette triangulaire relativement serrée. Avec le soutien de nombreux élus de la Métropole, dont le maire de Bordeaux Pierre Hurmic, elle espère reprendre à son adversaire de la majorité présidentielle la 1re circo bordelaise.
« Le résultat est très encourageant par rapport aux européennes, la dynamique de l’union a fonctionné, on n’a pas perdu de voix, on en a même gagné. Ce n’était pas acquis dans cette circonscription », glissait-elle à Sud Ouest au lendemain du 1er tour.
A 17h, une participation en forte hausse
Selon la Préfecture, le taux de participation à 17h en Gironde est de 58,33 % pour ce deuxième tour des élections législatives en Gironde, contre 53,88% à la même heure pour le premier tour. Une participation inférieure à la moyenne nationale qui est de 59,71 % à la même heure.
Ce taux était de 36,76 % au second des élections législatives en 2022 et de 34,25 % au second tour des élections législatives en 2017 à la même heure.
Le Top 5 des députés sortants en pôle position
Sur les douze députés sortants du département, une seule, Edwige Diaz (Rassemblement national), a été réélue au premier tour, un autre, Pascal Lavergne, arrivé troisième, s’est désisté pour faire barrage au candidat RN dans la 12e circonscription.
Sur les dix autres sortants, cinq se retrouvent en ballotage favorable, dont les trois élus en 2022 dans la Nupes, candidats pour le Nouveau Front populaire. Les voici dans l’ordre de la situation de la plus à la moins favorable :
1 – Loïc Prud’homme (3e circonscription)
Il a manqué 106 voix au député insoumis sortant pour être réélu dès dimanche dernier dans cette circonscription, regroupant le sud de Bordeaux, Bègles, Talence et Villenave d’Ornon, traditionnellement favorable à la gauche lors des scrutins nationaux.
Avec 49,83% des voix quand la deuxième, la candidate (Modem) de la majorité présidentielle, n’en a a fait que 18,64%, Loïc Prud’homme entamera, sauf incroyable coup de théâtre ce soir, son troisième mandat. A noter la présence au second tour d’une candidate RN, Maryvonne Bastères, ce qui limite d’autant plus les éventuels reports de voix contre le candidat du Nouveau Front populaire.
2 – Nicolas Thierry (2e circo)
Ce second tour devrait aussi être une formalité pour le député écologiste sortant de Bordeaux, qui a lui raté sa réélection au premier tour de 297 voix. Le représentant du Nouveau Front populaire est engagé dans un duel contre une candidate macroniste, Véronique Juramy, présente sur la liste de Thomas Cazenave aux dernières municipales.
Avec 29% des voix (contre 49,45% à son adversaire), elle accuse un retard de près de 11000 voix, qui rend hautement improbable un retour dans le giron de la majorité présidentielle de cette circo, détenue entre 2017 et 2022 par Catherine Fabre, battue en 2022 par Nicolas Thierry. Son retour dans l’hémicycle devrait conforter Bordeaux en tant que place forte écolo.
3 – Alain David (4e circo)
L’ancien maire socialiste de Cenon se retrouve dans un duel face à Julie Rechagneux, conseillère municipale RN de Lormont. Mais si l’extrême droite ne cesse de progresser sur la rive droite, et dans toutes les communes de cette circonscription, celle qui vient d’être élue eurodéputée sur la liste de Jordan Bardella est encore loin du compte : elle accuse 10 points et environ 6300 voix de retard sur le candidat du Nouveau Front populaire.
Ce dernier, qui a réalisé 42,36% dimanche dernier, devrait en outre pouvoir tabler sur des reports de voix des électeurs du centre droit, notamment parmi les 11000 qui ont choisi Fabrice Moretti (majorité présidentielle) au premier tour.
4 – Grégoire de Fournas (5e circo)
Second tour piège pour le député sortant Rassemblement national. Sur le papier, avec 42,32% des voix, 10,5 points et près de 9000 voix d’avance sur Pascale Got, le candidat d’extrême droite part avec une marge confortable dans un territoire, le Médoc, de plus en plus acquis à l’extrême droite.
Mais Grégoire de Fournas s’est surtout fait connaître à l’Assemblée nationale par une sortie raciste qui lui a valu 15 jours d’exclusion, et par un solide travail de lobbying en faveur des pesticides. En face, son adversaire socialiste a bénéficié d’un désistement rapide du candidat de la majorité présidentielle, Stéphane Sencé, et du soutien de nombreux élus locaux de la circonscription.
Une remontada n’est donc pas tout à fait à exclure, en particulier en cas de grosse mobilisation dans les parties urbaines et littorales de la circo, où l’électorat modéré pourrait faire barrage à l’extrême droite.
5 – Thomas Cazenave (1re circo)
L’engagement dans la campagne de la droite locale a pour l’instant préservé le ministre des comptes publics des revers essuyés par de nombreuses figures macronistes. Le député Renaissance sortant a ainsi viré en tête au premier tour, avec 38,31%, 4 points et 3000 voix d’avance sur Céline Papin.
La candidate écologiste du Nouveau Front populaire devra compter sur une participation massive des quartiers populaires de Bordeaux nord pour contrer le vote des parties plus bourgeoises et pavillonnaires de la circonscription, au Bouscat, à Bruges ou encore à Caudéran. Une inconnue plane aussi sur les reports de voix, alors qu’un candidat RN, Bruno Paluteau (21% au premier tour) est aussi présent dans cette triangulaire.
Un échec serait un double coup dur pour Thomas Cazenave, dans ses ambitions nationales comme dans ses vues sur la mairie de Bordeaux en 2026.
À Mérignac, votes par opposition et par conviction
À Mérignac dans la 6e circonscription de la Gironde, le député sortant de la majorité présidentielle Éric Poulliat fait face à Marie Récalde, adjointe au maire PS Alain Anziani, investie par le Nouveau Front Populaire, et Jimmy Bourlieux, candidat pour le Rassemblement national.
Au bureau de vote Marcelin-Berthelot, les assesseurs relèvent une participation importante des primo votants, sans qu’il soit possible de la quantifier de manière précise. À 15h, le taux de participation était de 49,31%.
Justin, 22 ans et étudiant en médecine dentaire, vient de donner sa voie au Rassemblement national. S’il souligne avoir voté par conviction, il avoue ne pas avoir de connaissance précise sur le candidat et ses propositions.
« J’ai surtout voté pour l’étiquette, je n’ai pas regardé plus que ça ce qu’il y avait à Mérignac. Pour les résultats j’attends une majorité absolue pour le RN, que ça change de d’habitude où rien ne passe vraiment. »
Fanny et Renaud (pseudonyme) ont 48 et 52 ans, travaillent respectivement comme juriste et gestionnaire en finance d’entreprise. Pour les deux Mérignacais, leurs votes sont allés au député de la majorité présidentielle. Soulignant être des électeurs habituels « de gauche », ils n’adhèrent pas à la l’association de LFI au sein du Nouveau Front Populaire et le programme proposé par l’union de la gauche.
« C’est un vote par opposition et par conviction à la fois. Notre position habituelle c’est plutôt le Parti Socialiste, sauf à la dernière présidentielle où nous avons voter pour Emmanuel Macron. À l’issue du scrutin, on craint un majorité absolue du parti d’extrême droite… On aimerait avoir une coalition intelligente qui permette une continuité dans l’action. »
Pour Dounia, 30 ans et gestionnaire en ressources humaines, c’est un vote accordé au Nouveau Front Populaire et à sa candidate, Marie Récalde. L’électrice explique elle aussi un choix par conviction et par opposition au Rassemblement national.
« Je n’ai pas voté aux élections européennes, je ne pensais pas que ça aller se passer comme ça. Pour ce soir je crains que le RN passe même s’il n’a pas la majorité absolue. Si ce parti passe, ça va être une catastrophe. J’espère une victoire du Nouveau Front Populaire, qu’il puisse y avoir d’autres propositions. »
Le Top 5 des députés sortants de Gironde mal barrés
Sur les 12 députés sortants du département, une, Edwige Diaz (Rassemblement national), a été réélue au premier tour, un autre, Pascal Lavergne, arrivé 3e, s’est désisté pour faire barrage au candidat RN dans la 12e circonscription.
Sur les dix autres sortants, cinq se retrouvent en ballotage défavorable, tous représentants de la majorité présidentielle. Les voici dans l’ordre de la situation la plus à la moins délicate :
1 – Florent Boudié (10e, Libournais)
L’ancien député socialiste, passé à En Marche en 2017, a la plus grosse remontada à réaliser ce dimanche. Avec 29,96% au premier tour, il a près de 8000 voix de retard sur Sandrine Chadourne (43,8% et 25037 voix dimanche dernier), mais peut bénéficier de nombreux reports des électeurs de gauche – près de 14000 ont voté Pascal Bourgois (Nouveau Front populaire au premier tour).
La candidate RN, aide-soignante de profession à l’hôpital de Sainte-Foy-la-Grande, n’a pas grand-chose à son actif dans ses mandats de conseillère régionale de Nouvelle-Aquitaine, et conseillère municipale de Pineuilh (après l’avoir été à Sainte-Foy), hormis des votes hostiles aux projets sociaux et culturels, classiques de l’extrême droite.
Sur les réseaux sociaux, elle est repérable par ses dérapages xénophobes, son obsession pour l’insécurité, démultipliant les post sur les faits divers nationaux, comme le meurtre de Thomas à Crépol, et sa défense des motards (elle est contre le contrôle technique obligatoire).
2 – Bérangère Couillard (7e, sud de la métropole de Bordeaux)
Dans cette circonscription qui regroupe quelques grandes villes du sud de l’agglo bordelaise (Pessac, Cestas, Gradignan), la députée sortante Bérangère Couillard se retrouve également dans une position délicate : elle accuse un retard de 5 points et plus de 3000 voix à remonter sur Sébastien Saint-Pasteur.
Son adversaire socialiste du Nouveau Front Populaire a viré en tête du premier tour avec 38,50% des voix. Et l’ex ministre (secrétaire d’État, puis ministre déléguée à l’Égalité entre les femmes et les hommes) du gouvernement Borne doit composer avec une triangulaire, une candidate RN s’étant qualifié au second tour. Ce qui lui laisse peu de marges de manœuvre.
3 – Sophie Mette (9e, Sud Gironde)
Avec 30% au premier tour, la sortante du Modem a plus de 8 points de retard sur le RN François-Xavier Marques, soit 6000 voix de retard sur son adversaire. Elle espère pouvoir compter sur une bonne partie des 20000 électeurs de Corinne Martinez, la candidate socialiste arrivée troisième, qui s’est aussitôt désistée.
Inversement, le président du Syndicat de la Boucherie en Gironde, candidat en 2022 pour Reconquête ! dans une autre circonscription, la 12e, a peu de réserves, hormis les 1188 voix de la candidate de son ancien parti, Sylvie Mantel.
4 – Eric Poullliat (6e circo, Mérignac/Saint-Médard)
Triangulaire de tous les dangers pour le sortant de la majorité présidentielle. Il se retrouve distancé (d’un peu moins de 2000 voix) par l’adjointe au maire de Mérignac et ex-députée (de 2012 à 2017), la socialiste Marie Récalde, dont il était co-directeur de campagne en 2012… avant de passer à En Marche. En 2024, il est carrément passé à une campagne fleurant la droite extrême, comme l’a montré un tract controversé d’entre deux tours.
Car Eric Poulliat est talonné par le RN Jimmy Bourlieux (32,7% contre 27%). C’est parmi les électeurs qui voudraient voter « utile » contre la gauche que se trouvent donc des réserves de voix pour ce pivot de la macronie en Gironde (il a claqué la porte du PS dès 2016 pour être un des animateurs de la campagne du futur président de la République).
5 – Sophie Panonacle (8e circo, Bassin d’Arcachon)
Engagée dans un duel avec un candidat RN, la députée Renaissance sortante mise sur le réflexe républicain des électeurs de gauche et de droite pour rattraper son retard de 5 points et de 4500 voix sur Laurent Lamara. En tête du premier tour avec 36,8% celui-ci devrait récupérer quelques électeurs du candidat LR Marc Morin, mais cela risque d’être juste pour faire basculer cette circonscription, traditionnellement d’une droite plutôt modérée.
Un électorat inquiet à Blanquefort
Dans la cour de l’école du Bourg, ça fourmille d’électeurs. La participation à 15h pour Blanquefort affiche un taux de 50,74%.
Assis sur un banc à l’ombre, Michelle, 80 ans, et son mari Jean-Pierre, 3 ans de plus, s’offrent une pause à la sortie du bureau de vote. Ils ont tous les deux voté pour Pascale Got, la candidate du Nouveau Front Populaire.
« On est marié depuis 60 ans mais c’est la première fois qu’on vote pareil », reconnaît Michèle. Elle avait prévu de voter pour le RN et Grégoire de Fournas au 1er tour, mais des raisons médicales l’ont empêché de se déplacer. Aujourd’hui, elle confesse s’être quelque peu rétracté :
« Je suis tellement déçue donc c’était pour essayer, mais l’extrême droite me fait peur quand même », soupire-t-elle.
Au même moment, Véronique Ferreira, maire de Blanquefort et suppléante de la candidate socialiste, traverse la cour de l’école. Elle vient aux nouvelles, fait un tour des bureaux avant d’aller elle-même accomplir son devoir de citoyenne. Interpellée par ses administrés, les discours se suivent et se ressemblent :
« Les gros sentiments ce sont la peur et l’incertitude. Après je vais être honnête, l’immense majorité des gens qui viennent me parler sont en général ceux qui m’apprécient. Ils viennent tous en me disant “on croise les doigts pour vous“ donc forcément j’ai un regard positif sur la situation, qui n’est pas représentatif. »
Dans le Médoc, l’espoir de Pascale Got
La candidate du Nouveau Front Populaire était à Parempuyre, en fin de matinée. Aussitôt le bulletin glissé dans l’urne, elle se tourne déjà avec un brin d’optimiste vers la soirée qui l’attend :
« Le retrait et l’appel à voter de monsieur Sence ont été largement partagé donc je pense qu’il va y avoir un report des voix dans ce sens. Et puis j’ai continué à faire pas mal de terrain entre ces deux tours et les retours vont dans ce sens-là. Moi j’ai espoir en tout cas. »
Contrairement à 2022, où Grégoire de Fournas faisait face à un candidat LFI, le Parti Socialiste a cette année été préféré pour investir un candidat et entrer dans la course au siège sur cette 5e circonscription. Un regain d’énergie pour le PS dont l’ancienne députée se réjouit pleinement :
« Raphaël Glucksmann a fait une très bonne campagne des européennes qui a relevé l’étendard de la gauche sociale-démocrate, donc on en a été bénéficiaire. D’ailleurs il s’est spontanément proposé de venir me soutenir au 1er tour à Blanquefort [lors d’un meeting le 22 juin, NDLR], où il y avait beaucoup de monde et on sent qu’il y a une bonne dynamique à ce niveau-là. »
À la sortie de l’Athénée municipal, Jean-Marie, 54 ans, vient justement de voter pour la candidate de gauche. Pour ce chargée de mission, c’est « une élection historique » :
« C’est un moment de bascule. On verra le résultat mais ça pourrait devenir inquiétant », concéde-t-il avant de récupérer son vélo et de filer dans un autre bureau de vote pour une procuration.
Qui a fait quoi chez les députés sortants ?
Le champion toutes catégories des propositions de loi et des résolutions écrites, est Nicolas Thierry, l’élu écologiste de la deuxième circonscription girondine. Il s’est d’ailleurs illustré par sa proposition de loi pour la lutte contre les polluants éternels (les PFAS), largement adoptée par l’Assemblée nationale.
À noter que pour les élus Nupes/LFI/PS/Ecolo, deux propositions de loi symboliques ont été co-écrite par l’ensemble des députés de la gauche, soit plus de 100 élus. Il s’agissait de celle visant à créer une contribution additionnelle sur les bénéfices exceptionnels des grandes entreprises et celle affirmant que l’âge légal de départ à la retraite ne pouvait pas être fixé au-delà de 62 ans.
Alors qu’aucune proposition déposée par des députés girondin de l’opposition n’a donc été promulguée en deux ans, les députés Renaissance, en majorité relative, ont eux pu mener des textes à bon port. Eric Pouillat (6e circonscription) a fait voter une proposition co-écrite avec Aurore Bergé et Bruno Studer, visant à garantir le respect du droit à l’image des enfants.
Thomas Cazenave a quant à lui obtenu le maintien provisoire d’un dispositif de plafonnement de revalorisation de la variation annuelle des indices locatifs, c’est-à-dire permettant de freiner l’augmentation des loyers.
Côté RN, avec 5 propositions de lois dont il est auteur, toutes sur des sujets liés à l’agriculture (voir notre encadré ci-dessous) Grégoire de Fournas est un des députés les plus actifs. Edwige Diaz n’a quant à elle proposé que deux textes, dont l’un visant à supprimer la Région Nouvelle-Aquitaine, pour revenir à trois régions de plein exercice.
A La Benauge, dans la 2e circo, « la seule où le RN n’est pas qualifié pour le second tour »
À l’école de la Benauge, rive droite bordelaise, le taux de participation s’élève à 23% à midi dans le bureau de vote numéro 1, en baisse de quelques points par rapport à la semaine dernière.
« Le RN a fait 17% à la Benauge au premier tour, on peut penser que cet électorat ne se déplacera pas aujourd’hui », analyse Nicolas Thierry, député sortant, qui a raté de peu la réélection au premier tour avec 49,45% des voix.
Le candidat écologiste, investit par le NFP, est bien placé pour conserver son siège à l’Assemblée. Pourtant, croisé à La Benauge lors de sa tournée des bureaux de vote, il reste prudent :
« Ce n’est jamais fait, il faut que jusqu’au bout les électeurs se mobilisent. Il y quand même une fierté dans cette circonscription, la seule où le RN n’est pas qualifié pour le second tour. »
Pas d’extrême droite donc pour la 2e circonscription, mais une inquiétude quand même pour les électeurs. Gabriel, 43 ans, sort d’un bureau de vote :
« J’ai revoté pour le NFP au nom de l’écologie. Dans les autres programmes, c’est un vide abyssale de ce côté-là. Je suis inquiet pour ce soir, on ne sait pas quelle couleur politique aura le futur gouvernement. »
Sa compagne, Léa, est enseignante à Saint-André-de-Cubzac. Elle n’est pas allée voter aujourd’hui, la députée sortante RN, Edwige Diaz, a été réélue au premier tour dans sa circonscription.
« Clairement dans le Blayais, les discours d’extrême droite sont plus marqués. Ça se voit moins à Bordeaux. Le problème c’est que le vote dans les grandes métropoles ne reflètent pas celui des périphéries. Et j’ai peur que ça ne soit celui-ci qui remporte la mise ce soir. »
Duel dans le Médoc : une revenante pour arracher la circo à l’extrême droite
Dans la 5e circonscription, le député RN sortant Grégoire de Fournas affronte Pascale Got, la candidate PS du Nouveau Front Populaire. Au 1er tour, le candidat du Rassemblement National a réuni 42,32% des suffrages, soit 10 points de plus que la socialiste, qui a dû se contenter de la deuxième place avec 31,79%.
Un écart sur lequel les 15 576 voix du centriste Stéphane Sence pourraient peser lourd, à condition que la consigne de vote soit respectée. Arrivé troisième, le candidat Horizons s’est retiré de la triangulaire à l’issue du 1er tour, appelant sur sa page Facebook « à ne donner aucune voix au RN ».
Tout est donc encore possible pour Pascale Got, conseillère départementale du canton Sud-Médoc et vice-présidente du Département de la Gironde, qui fait cette année son retour dans des élections législatives après avoir été députée dans cette même circonscription de 2007 à 2017.
Grégoire de Fournas jouit de son côté d’une dynamique tristement favorable à l’extrême droite, comme en témoigne son progrès de 18 785 bulletins sur les élections de 2022. S’il s’est fait connaitre au plan national pour sa phrase « Qu’ils retournent en Afrique », dont il a nié la connotation raciste et qui lui a valu 15 jours de suspension à l’Assemblée nationale, son électorat semble ne pas lui en tenir cas et pourrait lui permettre de regagner son siège au Palais Bourbon.
Le préfet interdit les manifestations à Bordeaux ce dimanche soir
Le préfet de Gironde Étienne Guyot a pris un arrêté « afin de garantir le bon déroulement de la soirée électorale et de prévenir les risques éventuels de troubles à l’ordre public au vu des résultats des élections législatives en Gironde quelqu’il soit ».
Dans un communiqué, il a détaillé les mesures comme suit :
- un arrêté interdisant l’achat, la vente, la cession, l’utilisation, le port et le transport des artifices de divertissement et articles pyrotechniques, ainsi que le transport et la détention sur l’espace public de carburant, d’acides et de tous produits inflammables ou chimiques du dimanche 7 juillet 2024 à 17h au lundi 8 juillet 2024 à 10h ;
- un arrêté interdisant tous rassemblements revendicatifs non-déclarés dans le centre-ville de Bordeaux du dimanche 7 juillet 2024 à 18h au lundi 8 juillet 2024 à 6h ;
- un arrêté autorisant les services de la direction interdépartementale de la police nationale de la Gironde à recourir à des drones équipés de caméra dans le centre-ville de Bordeaux du dimanche 7 juillet 2024 à 17h00 jusqu’au mardi 9 juillet 2024 à 03h00.
Ces mesures, poursuit le communiqué, « font suite aux débordements qui ont été commis dans le centre-ville de Bordeaux à l’issue des résultats du premier tour des élections législatives le 30 juin dernier (incendies de poubelles, barricades montées sur la chaussée, jets de projectiles sur les forces de l’ordre) ».
Les députés girondins sortants (élus en 2022) et leur bilan
En 2022, la majorité présidentielle avait obtenu sept députés sur dix sortants. Catherine Fabre a été battue par Nicolas Thierry (Nupes) à Bordeaux centre et Véronique Hammerer par Edwige Diaz (RN) dans le Nord Gironde. La victoire dans le Médoc de Grégoire de Fournas a offert un doublé dans le département à l’extrême droite. Le début d’une vague brune sur l’Assemblée qui ne semble pas s’essoufler.
Liste des députés sortants :
1re circonscription : Thomas Cazenave (Ensemble !)
2e circonscription : Nicolas Thierry (Nupes)
3e circonscription : Loïc Prud’homme (Nupes)
4e circonscription : Alain David (Nupes)
5e circonscription : Grégoire de Fournas (RN)
6e circonscription : Éric Poulliat (Ensemble !)
7e circonscription : Bérangère Couillard (Ensemble !)
8e circonscription : Sophie Panonacle (Ensemble !)
9e circonscription : Sophie Mette (Ensemble !)
10e circonscription : Florent Boudié (Ensemble !)
11e circonscription : Edwige Diaz (RN)
12e circonscription : Pascal Lavergne (Ensemble !)
Lire notre article sur leur bilan :
A midi, bonne participation en Gironde
Ce dimanche midi, le taux de participation en Gironde est de 24,76 % pour le deuxième tour des élections législatives. Taux cependant inférieur à la moyenne nationale qui est de 26,63 %, et supérieur à celui du premier tour dimanche 30 juin 2024 qui était de 22,51 %.
En 2022, ce taux était de 15,67% à la même heure pour le second tour des législatives 2022 et de 16,52 % en 2017.
Bonjour !
Merci à celles et ceux qui nous ont rejoint pour ce direct sur le deuxième tour des élections législatives anticipées qui ont lieu ce dimanche 7 juillet. Pour vous mettre en jambes, jetez un coup d’œil sur nos articles, reportages et analyses grâce à ce tag : Législatives 2024.
Début du compte-rendu en direct à 12 h
Les horaires d’ouverture et de fermeture des bureaux de vote en Gironde pour le deuxième tour des élections législatives qui se déroule ce dimanche 7 juillet 2024, sont fixés comme suit :
- de 8h à 20h : pour la commune de Bordeaux ;
- de 8h à 19h : pour les communes de Mérignac, Pessac, Talence, Villenave d’Ornon, Saint Médard-en-Jalles, Bègles, Cenon, La Teste-de-Buch, Gradignan, Libourne, Eysines, Le Bouscat, Lormont, Bruges, Floirac, Ambarès-et-Lagrave, Cestas et Blanquefort ;
- de 8h à 18h : pour toutes les autres communes du département de Gironde.
Pour voter, les électeurs et les électrices doivent se munir d’un titre d’identité en cours de validité (carte d’identité, passeport), c’est obligatoire. En revanche, la carte électorale est facultative.
Ce compte-rendu réalisé en direct est gratuit, ainsi que nos résultats détaillés. Nous pensons qu’une information de qualité et engagée sur ce rendez-vous crucial de la démocratie française doit être accessible à toutes et à tous. Nous avons mobilisé quatre journalistes sur le terrain, un journaliste sur l’édition, un développeur et un designer pour cette journée. Soutenez un média indépendant en optant pour un abonnement, 5€ par mois ou 50€ par an, sans engagement.
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