Face à la situation de crise que vit le Football Club des Girondins de Bordeaux (relégué administrativement en National 1), la réaction de Pierre Hurmic était attendue. Le maire de Bordeaux s’est exprimé ce mercredi 17 juillet. Il ne peut que constater l’urgence de la situation :
« Les délais sont très courts pour que les propriétaires du club sauvent les Girondins. Nous devons trouver 40 millions d’ici mardi prochain. »
Après la vente avortée du club à l’américain Fenway Sports Group, l’édile a invité à plusieurs reprises Gérard Lopez à « prendre ses responsabilités ».
« Ne nous laissez pas tomber au milieu du gué »
Ce sont désormais sur les épaules du président-propriétaire du FCGB que repose l’avenir du club désormais. Dans ce contexte tendu, le maire de Bordeaux a indiqué maintenir la communication avec Lopez et assure ne pas avoir de levier en cas de dépôt de bilan :
« Je ne peux qu’insister auprès des propriétaires pour qu’ils assurent la pérennité du club. J’en appelle vraiment à Gérard Lopez et son sens des responsabilités pour voir s’il peut ou veut injecter ces 40 millions d’euros qui vont permettre au club de perdurer. Mais je pense qu’il ne faut pas nous laisser tomber au milieu du gué. On ne peut pas accepter de rayer de la carte de l’élite du football français, un club aussi prestigieux que les Girondins. »
Et de préciser :
« J’ai conscience du fait qu’il a fait l’été dernier un apport de 40 millions d’euros en compte courant actionnaire. Je comprends qu’il n’ait pas envie de perdre cet investissement. Maintenant ce que je lui demande c’est d’aller jusqu’au bout et de se donner les moyens pour sauver ce club. Je compte sur son engagement. »
Lors du dernier conseil municipal le 9 juillet, Pierre Hurmic avait exprimé sa confiance envers l’homme d’affaire hispano-luxembourgeois lorsque celui-ci a repris le club il y a trois ans. Celle-ci semble intacte malgré le contexte :
« J’attends la fin du film. Je ne regrette pas en tout cas que l’on ait confié à Gérard Lopez la gestion du club. Il a été à la hauteur de ses responsabilités. »
Un grand stade « inutile »
Le maire a également confirmé que les coûts liés au stade font bien partie des arguments principaux pour justifier le retrait de FSG des négociations. « 4,7 millions pour une équipe qui évolue en deuxième division ligue 2 c’est évident que ça été mis sur table par les investisseurs », avant d’ajouter, véhément :
« J’avais fait partie des très rares élus qui avaient été hostiles à la construction du stade que j’avais appelé dès le début le “trop grand stade inutile”. Cela avait été à l’époque un investissement extrêmement hasardeux. Je trouverais personnellement regrettable que ce soit l’une des raisons de la disparition ou de la rétrogradation du club des Girondins qui n’y est pour rien et ne mérite pas ça. »
Pierre Hurmic s’est également lancé dans une diatribe contre le foot-business qui gangrènerait les clubs français et dont le modèle n’est selon lui « plus viable ». Il invite d’ailleurs les présidents à se lever contre cette logique économique « de casino » et une « financiarisation outrancière qui fragilise tous les clubs ».
« Il faut sauver notre club »
Depuis son arrivée à la tête du club, Gérard Lopez a injecté près de 60 millions dans les finances du FCGB. Si sa fortune est difficile à estimer, l’homme d’affaires hispano-luxembourgeois n’est pas non plus du genre à jeter son propre argent par les fenêtres. Avec Fenway Sports Group, il comptait même céder des parts pour 20 millions d’euros avance le journaliste Clément Carpentier sur son compte X.
Aujourd’hui, certains observateurs estiment que le club des Girondins ne vaut plus rien. Sur RMC Sports, le spécialiste David Gluzman avait déclaré « le club a actuellement une valeur négative, ou de zéro euro ». Un économiste du sport à L’Université de Limoges, Jean-François Brocard, interrogé sur France 3 Nouvelle-Aquitaine, rapporte que Gérard Lopez paie là sa stratégie de gestion du club qui s’appuie sur la contraction de dettes. Un système qui aurait pu refroidir les investisseurs de Fenway Sports Group.
Dans ces conditions, il va être difficile de mobiliser un investisseur providentiel avant le 23 juillet. Même un financement de socios semble inconcevable pour sauver le club tant les délais sont courts et la dette est lourde. Pour rappel, après sont passage à la présidence du LOSC, Gérard Lopez avait laissé une ardoise de 370 millions d’euros.
Si la fébrilité s’empare des directions du club et des collectivités, les Ultramarines crient leur désespoir. Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, ils lancent « un message de détresse destiné à qui veut bien l’entendre » : « Il faut sauver notre club coute que coute. »
[ Communiqué ] Pour l’amour du FCGB ! pic.twitter.com/TWblGDKmSe
— Ultramarines 1987 (@ub87officiel) July 17, 2024
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