Le coup d’envoi des Jeux olympiques de Paris sera donné le 24 juillet à… Saint-Etienne, au stade Geoffroy-Guichard. Le tournoi de football commencera en effet deux jours avant la cérémonie d’ouverture, prévue sur les bords de la Seine le vendredi 26 juillet, avec notamment un Japon-Paraguay (masculin) à 19h au Matmut Atlantique (rebaptisé stade de Bordeaux, ce naming là n’étant pas compatible avec le sponsoring des JO).
Les championnes du monde espagnoles et peut-être les Bleus
Ce sera le premier des six matchs de poules au programme bordelais, dont 4 du tournoi masculin – outre le premier cité, on retrouve République Dominicaine-Espagne et Japon-Mali le 27 juillet, puis Egypte-Espagne le 30 juillet – et 2 des féminines (Nigéria-Brésil le 25 juillet et Brésil-Espagne le 31).
Le public bordelais pourra donc voir évoluer la Roja, championne du monde féminine en titre, et chez les garçons une sélection compétitive avec deux joueurs récemment titrés à l’Euro, Fermin Lopez et Alex Baena.
Bordeaux accueillera ensuite, le 2 août, un quart de finale du tournoi masculin, « où nous espérons tous avoir la France si elle finit première du groupe A », souligne Florence Labeyrie, manager de Paris 2024 à Bordeaux. Si la logique est respectée, les Bleus pourraient en effet disputer en Gironde une place dans le dernier carré contre le Maroc, l’Ukraine ou l’Argentine.
L’organisation des Jeux indique qu’il ne reste que « très peu » de places pour ce match, mais que Bordeaux faisant « partie des enceintes des plus grandes », de nombreux billets n’ont pas encore trouvé preneurs pour les autres affiches. Combien précisément ? Florence Labeyrie répond que Paris 2024 ne communique pas sur ces chiffres, pas même aux collectivités locales.
Un stade pas encore plein
Selon nos informations, Bordeaux Métropole a toutefois été prévenu par l’organisation des JO de niveaux de jauges estimés. Le stade bordelais de 42000 places serait ainsi plein à seulement 50% pour un match du tournoi féminin, Nigéria-Brésil, à 75% pour les autres rencontres de poules, et à près de 100% pour le quart de finale.
Le Département de la Gironde a d’ailleurs annoncé avoir acquis 2500 places pour les 6 rencontres de poules, « offertes aux publics accompagnés par la collectivité : jeunes de la protection de l’enfance, familles d’accueil, personnes en situation de handicap, clubs de sport, jeunes sapeurs-pompiers, établissements socio-médicaux et de santé, jeunes agriculteurs… »
Côté transports en commun, le tramway sera « en mode rafale » pour desservir le stade, avec une rame toutes les 3 minutes, trois heures avant les matchs et une après. Une navette fera la liaison entre la gare de Cenon, la Cité du vin et le Matmut. 500 vélos seront proposés gratuitement par Bordeaux Métropole (sur réservation via la plateforme Wheels Keep), et un parking gratuit et sécurisé de 1000 places sera proposé au stade pour les deux-roues non motorisés.
Quel que soit le nombre de spectateurs, Bordeaux s’attend à recevoir « plusieurs dizaines de milliers de spectateurs », selon Étienne Guyot, préfet de la Gironde, qui a détaillé ce jeudi lors d’une conférence de presse les moyens déployés par l’État, non sans solennité :
« C’est une parenthèse exceptionnelle, un moment unique qu’on ne revivra jamais, notre pays n’a pas accueilli les Jeux olympiques depuis 100 ans. Nous devons montrer le plus beau visage de la France, qu’on est à la hauteur de l’évènement, souriants, disponibles et accueillants. »
Pour que la fête ne soit pas trop folle, le préfet a pris un arrêté d’interdiction de consommation d’alcool sur le domaine public dans plusieurs quartiers du centre ville et aux Bassins à flot, « haut lieu de la vie nocturne bordelaise ».
Un « plan zéro délinquance »
Près de 2000 agents seront mobilisés pour l’évènement à Bordeaux, dont 400 policiers, 380 sapeurs pompiers, 260 secouristes, une centaine de militaires des forces Sentinelles, et plus de 600 bénévoles.
Un « plan zéro délinquance » sera mis en place « pour sécuriser au maximum le séjour des visiteurs notamment étrangers », indique Emmanuel Morin, directeur interdépartemental de la police nationale.
Nouveauté testée pendant la coupe du monde de rugby et développée pendant la période des JO : les forces de l’ordre françaises seront épaulées par des policiers étrangers – espagnols, portugais et allemandes.
« C’est un facteur intéressant de contact avec les touristes étrangers, cela facilite les échanges de voir des policiers auxquels ils sont habitués et avec lesquels les échanges linguistiques sont facilités », estime Emmanuel Morin.
La « sécurisation sera maximale » au stade de Bordeaux, avec des unités « type BRI et GIGN » et un commissariat mobile sur le parvis, et « très renforcée » à la gare Saint-Jean – avec là aussi un commissariat mobile – et à l’aéroport de Bordeaux, avec un « dispositif inhabituel pour fluidifier au maximum les contrôles transfrontaliers des passagers ».
Surveillée avec un appui aérien par hélicoptère et drones, Bordeaux sera par ailleurs « découpée » en 5 grands secteurs, « où un travail de fond est effectué pour le démantèlement de certains trafics », poursuit Emmanuel Morin : l’hyper centre de Bordeaux, les quais de la Garonne, qui auront aussi droit à un commissariat mobile, installé à la Maison écocitoyenne, les transports en commun « avec une forte présence policière », et le Club 2024.
Clubs 2024 pour les supporters
Situé au Palais des sports des Bordeaux, ce dernier sera ouvert du 27 juillet au 11 août de 12h à 21h, avec un écran géant permettant de suivre la retransmission des épreuves, et des ateliers sportifs, culturels et ludiques. Des animations seront aussi proposées rue Ravez « en corrélation directe avec évènements sportifs », signale Pierre Hurmic.
Le maire estime avoir senti un « ‘vrai engouement populaire à Bordeaux lors du passage de la flamme, prometteur de l’intérêt que portent les Bordelaises et les Bordelais vis-à-vis de évènement mondial ». Egalement théâtre du passage de la flamme, Saint-Emilion aura aussi son Club 2024, dans le gymnase de la ville, ouvert quant à lui de 14h30 à 22h30.
Les supporters de ces Clubs 2024 prendront fait et cause pour les Girondins engagés dans les épreuves. Pierre Hurmic s’est réjoui que 13 bordelais, pour certains issus de la Team Bordeaux, financée par des mécènes locaux, soient qualifiés pour les Jeux. « Du jamais vu », selon le maire et ce dans des disciplines variées.
Certains ont des chances de très bien figurer : Gabriel Tual (US Talence Athlétisme, champion d’Europe et recordman de France du 800 mètres), Ryan Zezé (Stade bordelais, auteur récemment de la deuxième meilleure performance française de tous les temps sur 200 mètres), Joris Daudet (Stade bordelais, triple champion du monde de BMX) ou encore Marie-Julie Bonnin (Stade bordelais, dont le record personnel à la perche peut lui donne des espoirs de podium).
Des équipes à demeure
Les Girondins pourront aussi soutenir les athlètes qui se sont préparés près de chez eux. Contrairement à la coupe du monde de rugby, aucune équipe de football n’aura de camp de base en Gironde, où seront mis à leur disposition trois sites d’entraînement (les stades Chaban-Delmas et Stéhélin à Bordeux, le stade Sainte-Germaine au Bouscat) et trois hôtels.
En revanche, Talence accueillera la délégation belge d’athlétisme du 22 juillet au 4 août 2024. En amont du début des épreuves reines des Jeux, 35 athlètes, accompagnés d’un staff de 25 personnes, viendront se préparer à la plaine des sports au bois de Thouars, pourvue d’installations toutes neuves, dont le stade Pierre-Paul Bernard.
C’est l’un des sites de la région identifiés comme Centre de préparation aux Jeux, tout comme la Ville de Libourne. Celle-ci reçoit l’équipe de France d’aviron, qui s’entraîne au Pôle Nautique des Dagueys, et l’équipe anglaise de triathlon, première nation aux JO de Tokyo en 2021.
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