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L’école du Pas-Saint-Georges toujours occupée pour loger une mère et ses deux enfants à la rue

L’initiative des parents d’élèves a permis à une mère et ses deux enfants de trouver un refuge d’urgence dans l’enceinte de l’établissement. Aucune solution d’hébergement durable n’a encore été trouvée.

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L’école du Pas-Saint-Georges toujours occupée pour loger une mère et ses deux enfants à la rue
L’entrée de l’école maternelle Pas-Saint-Georges à Bordeaux, le vendredi 11 octobre.

Deux jours après le début de l’occupation de l’établissement par les parents d’élèves, la mobilisation continue à l’école maternelle du Pas-Saint-Georges située dans le centre de Bordeaux. Plusieurs personnalités politiques locales ont apporté leur soutien à l’initiative, dont Harmonie Lecerf Meunier, adjointe au maire, et Nicolas Thierry, député écolo du Nouveau Front Populaire de la 2e circonscription de Gironde.

Sur place, du soir au matin, les parents d’élèves se relaient dans une école désormais à double fonction : enseignement pour les élèves la journée, refuge pour une mère et ses deux enfants la nuit.

« Toutes les personnes qui appartiennent à l’équipe enseignante et périscolaire se mobilisent en tant que citoyennes. Les parents s’organisent sur les réseaux sociaux pour se répartir les créneaux à partir de la fermeture de l’école le soir, jusqu’au lendemain », témoigne une participante de la mobilisation qui a souhaité conserver l’anonymat.

De nouveaux élans de solidarité

« Il faut être présent pour porter des repas, aider à faire les machines, la nuit aussi pour des questions de sécurité… Jusqu’au petit-déjeuner le matin, avant de tout remettre en place pour l’ouverture des classes. »

La mobilisation suscite de nouveaux élans de solidarité envers la famille hébergée dans l’école. Les panneaux accrochés sur la façade ont été fournis gratuitement par des imprimeurs du quartier. Les deux boulangeries voisines apportent régulièrement des denrées alimentaires…

Julien, parent d’élèves découvre la situation ce vendredi matin :

« Je n’étais pas du tout au courant de cette problématique. C’est une catastrophe et c’est très bien que les parents se mobilisent comme ça. Je vais m’y intéresser. »

Johanna, mère d’enfants scolarisés, note « l’arrivée de nouveaux parents d’élèves pour aider ». Tous s’organisent avec des plannings partagés pour se répartir la charge de travail.

« On va tenir »

« On laisse chacun s’impliquer à son niveau : il y a des tâches à remplir d’un côté, de l’autre chacun peut faire une proposition. On a pu s’organiser rapidement, on sent aussi que la famille qui est hébergée se sent mieux que le tout premier soir », poursuit Johanna.

Si « une solution d’urgence » a été trouvée pour la mère et ses deux enfants, les parents mobilisés pointent des perturbations chez les enfants hébergés. « Malgré toute cette solidarité, ce n’est pas des conditions normales pour vivre », souligne Anna, très impliquée dans la mobilisation :

« La petite ne comprend pas ce qu’il se passe, il y a les jeux de l’école, la lumière la nuit… Les deux enfants se retrouvent dans l’école en permanence. C’est compliqué pour les parents de faire face à cette situation, on pallie aux autorités qui ne prennent pas la mesure du problème. Mais on va tenir : il est hors de question que cette mère et ses deux enfants dorment à la rue. »

Reçus par l’équipe municipale ce mardi 15 octobre, les parents d’élèves du collectif du « Vieux Bordeaux » espèrent parvenir à une solution durable.


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