Média local avec zéro milliardaire dedans

Comment prévenir les petits théâtres bordelais d’un ultime baisser de rideau

Le théâtre du Cerisier est à vendre. Alors qu’il est sollicité par les promoteurs immobiliers, son propriétaire, le directeur qui l’a créé et où il a hébergé sa compagnie, cherche un repreneur pour maintenir l’activité culturelle dans le quartier de Bacalan. Face à la baisse des budgets publics, quel modèle pour péréniser ce type de lieu privé ?

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Comment prévenir les petits théâtres bordelais d’un ultime baisser de rideau

Le théâtre du Cerisier cherche repreneur. Le propriétaire des murs, Henri Bonnithon, également animateur du lieu, veut partir à la retraite. Âgé de 65 ans, il s’organise pour passer la main, ou du moins, il cherche désespérément à le faire :

« J’ai voulu un lieu pour ma compagnie Apsaras. J’ai trouvé ce garage à un prix intéressant et j’ai emprunté pour l’acheter. Le lieu, qui peut accueillir 50 spectateurs, a ensuite été mis à disposition d’autres compagnies pour des représentations, une cinquantaine par an, et des ateliers, une vingtaine. »

Une activité qui s’est rendue indispensable dans ce quartier nord de Bordeaux, à Bacalan, en complémentarité avec le Théâtre du Pont Tournant et, un peu plus loin, le Garage Moderne ou les Vivres de l’Art. « Je tiens à ce que ça continue », avance en toute simplicité Henri Bonnithon, qui ajoute :

« Mon prêt court encore sur 5 ans, j’ai besoin d’assurer des revenus pour ma retraite vu le peu de points que j’ai, mais je ne veux pas que le lieu devienne n’importe quoi. Je suis sollicité par des promoteurs mais j’ai une certaine éthique. C’est faire acte de citoyenneté que de tenir à ce que ça reste un théâtre et un lieu culturel dans ce quartier qui en a besoin. »

Un théâtre de quartier

« Il y a une demande », poursuit Henri Bonnithon. Il en veut pour preuve « le nombre d’enfants du quartier qui viennent ici, des primaires, des collégiens, rien que pour le festival Les Petites cerises », un événement d’une semaine avec un programme jeune-public et des spectacles de formes courtes autour du théâtre, des marionnettes, de la poésie, et de la musique… « Ça concerne des enfants de 6 mois à 10 ans et plus » et touche « des établissements scolaires et des structures périscolaires ». « Il y a une vraie demande dans un quasi désert culturel », avance-t-il.

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