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La Coordination Rurale de la Gironde entre dans la mobilisation

Ce mardi 19 novembre, une quarantaine d’agriculteurs de la Coordination rurale de la Gironde (CR33) se sont rendus devant la préfecture girondine. Connu pour ses actions « coup de poing », le syndicat a été accueilli par un important dispositif policier avant qu’une délégation ne soit reçue par le préfet à 10h.

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La Coordination Rurale de la Gironde entre dans la mobilisation
La convoi d’un quinzaine de tracteurs à fait son entrée dans Bordeaux aux alentours de 9h

Après la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs lundi soir, au tour de la Coordination rurale d’entrer dans la mobilisation contre l’accord UE-Mercosur. Parti de Créon tôt ce mardi matin, le convoi d’une quinzaine de tracteurs a d’abord fait un arrêt surprise devant l’hôtel de ville de Pessac pour manifester contre la décision de la mairie d’arrêter l’achat de foie gras à Noël. Une benne pleine de déchets (foin, pneus, terre…) a été déversée devant l’entrée.

Le cortège s’est ensuite mis en route vers la préfecture de la Gironde, toujours escorté par les forces de l’ordre comme à son départ. Arrivés sur place, les agriculteurs mobilisés n’ont pu que constater la forte présence policière : un canon à eau, des grilles anti-émeutes et un bon nombre de CRS pour boucler le secteur Mériadeck. « Quand on voit ce dispositif on a presque l’impression d’être des terroristes », souffle l’un d’eux.

Des grilles anti-émeute bloquaient l’accès à la préfecture Photo : MB/Rue89 Bordeaux

Un métier en grande souffrance

Ce nouveau volet de contestation s’inscrit dans la veine des mobilisations de l’hiver dernier. Pour Jean-Paul Ayres, représentant CR33 et producteur de pruneaux à Dieulivol, « rien n’a changé » :

« La loi Egalim n’a pas été respectée, la grande distribution continue d’acheter aux agriculteurs à des prix toujours plus bas, on paye toujours les redevances phyto et les produits sont supprimés d’année en année alors que nos collègues d’Espagne et d’Italie continuent à traiter à outrance et envoient des produits ici. On n’en peut plus ! »

Tout comme la FNSEA, la Coordination rurale s’oppose au traité de libre-échange entre l’Union européenne et les cinq pays sud-américains du Mercosur, pour lequel un débat est prévu prochainement au Parlement. Le syndicat agricole demande également des prix « justes » et « rémunérateurs » pour tous. Pour Déborah, éleveuse de bovins à côté de Libourne, le métier est « en grande souffrance ». Ce à quoi Aurélie, maraichère à Sauveterre-de-Guyenne, ne peux qu’acquiescer. Lors des derniers orages de grêle, elle a perdu 80% de sa production :

« Je n’ai presque pas eu de récoltes et il n’y a pas d’aides pour ça, soupire-t-elle. Il n’y a pas d’aides, la Mutualité sociale agricole (MSA) n’aide pas, on est tous seuls. »

2h45 de réunion

À 10h, une délégation de sept membres de la CR33 est reçue à la préfecture par Etienne Guyot. Ils en ressortent trois heures plus tard avec le sentiment d’avoir fait face à un préfet « à l’écoute » :

« Les demandes c’était d’abord sur l’arrêt de la surtransposition des normes », détaille Vincent Collineau, représentant de la CR33, à la sortie de l’entrevue. « On a aussi parlé de fiscalité sur l’énergie, parce qu’on est quand même des gros consommateurs de carburants mais on n’a pas les moyens de changer nos moteurs thermiques ou électriques. On a parlé du calcul des appels de cotisations MSA, de la tuberculose, de la crise viticole. »

Pendant qu’une délégation échangeait avec le préfet, certains collaient des affiches aux abords de la préfecture Photo : MB/Rue89 Bordeaux

De son côté, le préfet atteste d’un « échange très dense, très riche, très direct et très cordial sur l’ensemble des sujets qui concernent l’agriculture girondine ». Il s’est engagé à faire remonter « très fidèlement » l’ensemble des revendications portées par les agriculteurs mobilisés ce matin-là, ainsi que la veille dans une note adressée à la ministre de l’Agriculture.

Malgré la teneur des échanges, la CR33 entend maintenir la pression dans les jours à venir. Après s’être restaurés sous un barnum installé aux abords de la préfecture, les agriculteurs se sont rendus devant les locaux de la MSA de Nouvelle-Aquitaine pour y déverser une benne d’ordures en tout genre. « Nous, où on passe on se rappelle de nous », assurait le matin même Jean-Paul Ayres.


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