La guerre semble déclarée entre le patronat et les salariés intermittents du spectacle. C’est en tous cas l’avis du SamNA-CGT, le syndicat néo-aquitain membre de l’union nationale des syndicats d’artistes et musiciens, qui appelait ses membres à se réunir devant le Grand Théâtre ce jeudi 14 novembre. Il s’agissait de la dernière journée de négociations entre syndicats et patronat au sujet de la nouvelle convention de l’assurance chômage, qui doit entrer en vigueur le 1er janvier prochain.
Accord signé mais pas appliqué
Les intermittents sont soumis à un régime particulier : pour bénéficier d’une indemnisation chômage, ils doivent pouvoir justifier d’un minimum de 507 heures de travail dans les métiers du spectacle durant les 12 mois précédant leur dernière fin de contrat. Le Medef envisageait une augmentation de ce quota d’heures, proposition finalement retirée face aux protestations des syndicats.
Ceux-ci veulent désormais des « améliorations », pour revenir sur les « erreurs » du règlement actuel d’indemnisation, explique Timo Metzmakers, contrebassiste et secrétaire général du SamNA-CGT :
« Par exemple quand un intermittent prend un arrêt maladie, sa date anniversaire [à partir de laquelle le nombre d’heures est décompté, NDLR] n’est pas repoussée, donc s’il n’a pas pu travailler 5 mois, il ne lui reste que 7 mois pour faire des dates et renouveler ses droits. »
Le syndicat demande en outre une meilleure prise en compte du congé paternité, qui à ce jour ne permet pas aux jeunes papas de cumuler des heures. Des règles « plus humaines » et qui ne coûteraient « pas d’argent » si elles étaient appliquées selon Timo Metzmakers :
« C’était dans l’accord qui avait été signé le 27 octobre 2023 de manière unanime par les syndicats de salariés et les syndicats patronaux et qui n’a pas été appliqué, se désole le représentant syndical. Juridiquement on nous dit que cet accord est imbriqué dans un autre au niveau interprofessionnel et que si celui-ci n’est pas validé, alors l’accord sectoriel ne l’est pas non plus. »
Encore et toujours le PLF
Autre grande inquiétude : les coupes budgétaires qui menacent le secteur culturel. Le projet de loi de finances (PLF) débattu en ce moment même au Parlement n’en finit pas d’inquiéter les acteurs de la culture. Très dépendants des subventions fournies par les collectivités, ils craignent de fortes baisses.
C’est donc plutôt pessimistes que les intermittents du spectacle sont rentrés chez eux. De nouvelles mobilisations devraient faire suite à celle-ci, « seule solution » selon le SamNA-CGT, qui réunit en Nouvelle-Aquitaine plus ou moins 4 000 intermittents, pour faire entendre leurs revendications.
Chargement des commentaires…