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Pierre Hurmic rejette la demande du Préfet de retirer les banderoles sur l’Hôtel de ville

Au nom du principe de neutralité des services, Etienne Guyot a demandé ce vendredi le retrait des banderoles dénonçant le projet de loi de finances du gouvernement Barnier sur la façade de la mairie. Pierre Hurmic a aussitôt refusé arguant « une information municipale ».

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Pierre Hurmic rejette la demande du Préfet de retirer les banderoles sur l’Hôtel de ville
Pour Pierre Hurmic, les critiques du projet de loi de finances du gouvernement Barnier relèvent de « l’information municipale »

La partie s’est jouée en une heure et risque de chambouler les relations jusqu’ici apaisées entre le Palais Rohan et la Préfecture. Ce vendredi 8 novembre, Étienne Guyot a fait savoir dans un communiqué qu’un courrier a été envoyé le 6 novembre au maire de Bordeaux pour lui « rappeler la législation en vigueur relative à la neutralité des services publics ». Ce message vise les deux banderoles qui dénoncent le projet de loi de finances du gouvernement Barnier, accrochées sur la façade de l’Hôtel de ville de Bordeaux.

« Le préfet de la Gironde invite le maire de Bordeaux à se mettre en conformité dans les plus brefs délais avec la loi à défaut de laquelle, une action en justice serait engagée par l’État », évoque le communiqué. Autrement dit, il est fermement demandé le retrait des deux banderoles.

Demande rejetée par la mairie. « Non content de ponctionner nos moyens financiers pour éponger son déficit abyssal, l’Etat exige maintenant notre résignation », répond Pierre Hurmic dans son communiqué. Le maire a annoncé maintenir l’affichage « de cette information municipale, le temps pour les Bordelais d’en prendre connaissance ». Ce vendredi soir, les deux messages étaient toujours sur place.

Ce vendredi soir, les banderoles étaient toujours accrochées Photo : WS/Rue89 Bordeaux

« Liberté d’expression des élus locaux »

Pour exiger le retrait de ces affiches, la préfecture de la Gironde a fait valoir l’arrêt « Commune de Sainte-Anne » pris par le Conseil d’État le 27 juillet 2005. Celui-ci « indique clairement que le principe de neutralité des services publics s’oppose à ce que soient apposés sur les édifices publics des signes symbolisant la revendication d’opinions politiques, religieuses ou philosophiques ».

Cette jurisprudence évoquée par Etienne Guyot a été d’emblée rejetée par Pierre Hurmic. « A aucun moment le maire de Bordeaux n’a cherché une revendication d’opinions politiques, religieuses ou philosophiques » souligne son communiqué. L’édile dit avoir voulu, au nom de « la liberté d’expression des élus locaux », informer « des coupes budgétaires qui menacent à ce jour les financements et la pérennité des services publics ».

Ces banderoles avaient déjà créé des remous lors du Conseil municipal de ce mardi 5 novembre. L’élu d’opposition Fabien Robert (Bordeaux ensemble), avait condamné « cette mélanchonisation de la majorité municipale » et dénoncé un « affichage [qui] déshonore l’hôtel de ville ». Le président de son groupe, Nicolas Florian, avait de son côté saisi le préfet pour retirer les deux banderoles.


#Pierre Hurmic

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