« Quand on est dans la rue, c’est que le gouvernement ne nous écoute plus », exprime Sandrine Bozec, enseignante syndiquée à l’UNSA. La manifestation, inscrite dans un mouvement de grève national, a pris son départ sans heurts, à 14 heures place de la République. Malgré la censure du gouvernement ce mercredi, les manifestants restent déterminés. « On ne sait pas ce qui va arriver après, mais il fallait qu’on y aille », affirme Sandrine Bozec.
Les enseignants étaient les plus présents lors de cette manifestation, même si la censure du gouvernement Barnier enterre au moins provisoirement les mesures envisagées dans le projet de loi de finances 2025.
Ils dénoncent ainsi la suppression de 4 000 postes, annoncée le 10 octobre dernier lors de la présentation du budget. Une décision en décalage, selon eux, avec le nombre d’élèves par classe. « Si on pouvait avoir moins d’élèves dans nos classes, ça serait bien », confie Sandrine Bozec.
« Mépris »
Le passage de un à trois jours de carence, voulu par le gouvernement démissionnaire pour aligner le public sur le privé, est une autre revendication majeure de la journée. « C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase » affirme une syndicaliste de la FSU. Micro à la main, elle alerte sur les conséquences :
« Les nombreuses femmes en situation de monoparentalité, assurent seules la garde d’un enfant malade seront les premières impactées. C’est aussi rester à son poste en étant malade. Le gouvernement se fiche de notre santé. »
Leur ras-le-bol se nourrit également d’un manque de soutien perçu de la part des autorités.
« Dernièrement, Sarkozy a dit qu’on travaillait 24 heures par semaine et six mois dans l’année. C’est méprisant et faux. Notre ministre a mis beaucoup de temps à réagir et à nous défendre. On ne peut pas laisser passer ça », s’indigne la représentante UNSA.
« Aucune pérennité au travail »
Les syndicats réclament aussi la titularisation des contractuels de l’Éducation nationale. La lenteur des processus de titularisation décourage les jeunes enseignants et entraine la vacance des postes.
« Chez nous, il faut attendre 6 ans pour qu’ils soient en CDI. Au bout de 4-5 ans ils partent ou on supprime leur poste parce qu’on peut pas les titulariser », ajoute Sandrine Bozec.
Le blocage des salaires des fonctionnaires, malgré l’inflation, et la suppression prévue de la GIPA (garantie individuelle du pouvoir d’achat) ont également suscité des inquiétudes. Mais au-delà des revendications pécuniaires, les syndicats ont voulu réaffirmer l’importance des services publics et des agents qui les font vivre.
« Nous sommes fier.e.s d’être agents publics. La société compte sur nous pour soigner, éduquer, accompagner, conseiller », rappelle une militante de la FSU.
Après ce « message fort pour le bien commun à destination du future gouvernement », selon l’expression de la CGT, les syndicats appellent à une nouvelle mobilisation le 12 décembre à 12h30 devant la Préfecture de Bordeaux.
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