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Un débat public officiel aura lieu sur le projet de raffinerie EMME au port de Bordeaux

A la demande des dirigeants de la société EMME, la Commission nationale du débat public va organiser une concertation sur le projet contesté d’usine de raffinage de nickel et de cobalt à Parempuyre, sur le port de Grattequina.

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Un débat public officiel aura lieu sur le projet de raffinerie EMME au port de Bordeaux
Une image d’architectes du projet d’usine EMME à Parempuyre

La préfecture de la Gironde avait initialement refusé la demande de la Sepanso d’un débat public sous l’égide de la CNDP sur ce projet d’usine de raffinage à Parempuyre, dans une zone naturelle et inondable. Cette usine doit produire des sulfates de nickel et de cobalt destinés aux batteries pour voitures électriques.

C’est finalement le promoteur de ce projet, la société EMME (electro mobility materials Europe), ainsi que RTE (réseau de transport d’électricité, filiale d’EDF) qui ont directement saisi cette instance nationale indépendante. Peut-être au vu de la forte hostilité rencontrée lors des dernières réunions publiques organisées cet automne…

« Considérant que ce projet comporte des impacts significatifs sur l’environnement et présente des enjeux d’aménagement du territoire et socio-économiques d’intérêt national, il y a lieu d’organiser une concertation préalable sur ce projet », a annoncé la CNDP à l’issue de sa dernière séance plénière, mercredi 4 décembre.

« Débat éclairé et détaillé »

Elle a par ailleurs désigné deux garants pour cette concertation : Richard Pasquet, ex directeur territorial Sud Ouest du Cerema, retraité et en charge pour la CNDP du débat sur la réouverture de la ligne ferroviaire Pau-Canfranc, et Jean-Michel Thornary, conseiller maître honoraire à la Cour des comptes. Avant même confirmation par la CNDP, la Sepanso Gironde s’était réjouie dans un communiqué :

« Cette saisine permettra d’avoir enfin un débat objectif, éclairé et détaillé sur ce projet EMME qui suscite de multiples inquiétudes tant par sa localisation en zone inondable que par son classement Seveso seuil haut, ses nuisances sonores et olfactives ainsi que ses risques majeurs de pollution de la Garonne ou des terres environnantes. »

L’association, qui fustigeait l’absence de présentation au public d’études précises lors des réunions d’information, rappelle avoir déposé un recours contentieux au tribunal administratif de Bordeaux contre le refus de la préfecture de saisir la CNDP. L’investissement initial pour le projet EMME est en effet estimé à 345 millions d’euros, bien au-dessus des 230 millions d’euros au delà desquels « la sollicitation de la CNDP reste obligatoire ».

Vigilance

« L’implantation d’une telle unité industrielle classée Seveso seuil haut en zone inondable reste un risque inconsidéré pour la Sepanso Gironde qui sera donc vigilante et mobilisée dans l’attente des dates de concertations publiques », prévient l’ONG.

Celle-ci s’interroge aussi sur le modèle économique de l’usine, alors que la technologie NFC pour les batteries électriques, utilisatrice de nickel et de cobalt, est en perte de vitesse.

Le Grand port maritime de Bordeaux (GPMB) défend au contraire cette installation près de son terminal de Grattequina, entre Parempuyre et Blanquefort, qui cherche toujours sa vocation industrielle. Mais il n’a pas encore obtenu la mise en compatibilité du Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI), pour transformer cet espace naturel et agricole en zone d’activité. Celle-ci devait être débattue début 2025 à la métropole.


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