Le 7 décembre 2023, le tribunal judiciaire de Bordeaux avait estimé qu’Esther Dufaure et Alice Soulié, responsables légales d’Eaux Secours Agissons s’appuyaient sur « des éléments tangibles, sourcés et justifiés sur la biodiversité et le bien-être animal » pour dénoncer le projet de ferme-usine à saumons géante projetée par Pure Salmon au Verdon-sur-Mer, en Gironde.
Au nom de la liberté d’expression, il avait donc débouté l’entreprise, qui poursuivait en diffamation l’association et ses deux responsables. Confirmant son jugement, la Cour d’appel de Bordeaux rappelle que « les propos dénoncés s’inscrivent dans un double sujet d’intérêt général, lié à la fois à la protection des milieux naturels, de l’environnement et des ressources en eau dans un contexte plus général du réchauffement climatique, et à la fois à la protection des animaux dits d’élevage ».
Un projet en attente de feu vert
Pure Salmon, qui est condamnée à verser à l’association et ses militantes 6000€ de frais de procédure, a indiqué vouloir se porter en cassation, ce qui n’inquiète pas Esther Dufaure et Alice Soulié :
« Il est essentiel de rappeler que la Cour de cassation ne rejuge pas les faits mais se limite à vérifier que les juridictions précédentes ont appliqué le droit de manière correcte. Cette démarche, perçue comme une tentative d’épuisement procédural, ne remet pas en cause notre engagement. »
Quant au projet de Pure Salmon, il est toujours en cours d’examen par les services de l’Etat. A l’automne, un avis de la Mission régionale d’autorité environnementale a souligné les importants prélèvements en eau (6 500 m3 par jour) dans une nappe souterraine, nécessaires à cet élevage implanté sur la terre ferme et non dans l’estuaire. Une étude du BRGM est attendue pour estimer les conséquences potentielles sur la disponibilité en eau potable et sur la salinisation des nappes.
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