Le président de la mosquée de Pessac a comparu le 13 janvier dernier devant le tribunal de Seine-et-Marne pour ses propos tenus sur les réseaux sociaux. Il lui était reproché d’avoir « justifié des actes terroristes », « légitimant » l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et rendant hommage à son chef Ismaïl Haniyeh, tué le 31 juillet 2024 à Téhéran par une frappe israélienne.
Le tribunal correctionnel de Meaux a finalement condamné Abdourahmane Ridouane à quatre mois d’emprisonnement avec sursis et une interdiction de deux ans du territoire français, plus une inscription au fichier des auteurs d’infractions terroristes (Fijait).
A Rue89 Bordeaux, Abdourahmane Ridouane annonce qu’il va faire appel de cette « décision scandaleuse », qui selon lui « ne reflète pas les six heures de débat de l’audience ». S’il reconnait avoir parlé du « noble combat jusqu’au martyre » d’Ismaël Aniyeh, c’est en tant que « représentant légitime élu par le peuple palestinien à la tête de Gaza, et exécuté avec six membres de sa famille pour avoir défendu leurs droits ».
« Je suis un opposant politique »
Il continue en revanche à contester les accusations de l’administration française d’avoir « provoqué à la discrimination ou à la haine envers les pays occidentaux, l’État d’Israël ainsi que l’ensemble des personnes de religion juive » :
« Je ne badine pas avec le terrorisme, je n’ai jamais de tenu de propos ni antisémite ni faisant l’apologie du terrorisme. Mon slogan favori est “pas de justice pas de paix”. Dans un courrier adressé aux élus de la région de Bordeaux, je dénonçais les morts de civils causées par l’attaque du Hamas et présentais mes condoléances aux familles de victimes. »
Le président de la mosquée de Pessac se décrit comme « un opposant politique », visé par la circulaire du ministère de la Justice du 10 octobre 2023 selon lui « à géométrie variable » :
« Elle n’a trainé en justice que des militants pro-palestiniens, et aucun pro-israélien, pas même Louis Sarkozy qui a parlé des Palestiniens en des termes que je préfère ne pas dire ici [“Qu’ils crèvent tous ! Israël fait le travail de l’humanité ici”, à Gaza, NDLR] ».
Sous le coup d’une procédure d’expulsion du territoire français, non exécutée en raison du refus du Niger de délivrer les autorisations nécessaires, Abdourahmane Ridouane est assigné à résidence. Il n’a pas le droit de sortir de Pessac, sauf pour pointer deux fois par jour au commissariat de Bordeaux, et est soumis à un couvre-feu de 20h30 à 6h du matin.
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