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Recordman de la plus longue course avec Uber, un chauffeur bordelais bataille pour être salarié

Uber avait médiatisé Zouhir Mouksit après une course Anglet-Dortmund, la plus longue distance jamais réalisée via l’application… et que ce chauffeur VTC bordelais a dû lutter pour se faire payer. Avec une quinzaine de confrères bordelais, il demande en outre que son contrat avec la plateforme soit requalifié en CDI. Récemment déboutés par le conseil de Prud’hommes de Bordeaux, ils sont décidés à faire appel. 

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Recordman de la plus longue course avec Uber, un chauffeur bordelais bataille pour être salarié
Zouhir Mouksit, Lucie Maréchal et Hicham Abarkan, chauffeurs VTC à Bordeaux (PB/Rue89 Bordeaux)

Chaque année, Zouhir Mouksit se rend sur la côte basque, à Bayonne, pour un marathon pas comme les autres. Il ne se mêle pas aux festivaliers vêtus de rouge et de blanc, mais les attend aux quatre coins de la ville pour les reconduire en sécurité à leur domicile. Chauffeur VTC depuis 2018, ce Bordelais répond le soir du 30 juillet 2023 à une demande de course un peu particulière.

Alors qu’il s’apprêtait à rentrer, il reçoit une dernière notification de l’application Uber. À la réception de l’itinéraire, il a cinq secondes pour se décider, sinon la commande est envoyée à un autre chauffeur – rappelons que chaque VTC d’Uber travaille en indépendant, sous le statut d’auto-entreprise. La mission : conduire un couple de quarantenaires de Anglet dans les Pyrénées-Atlantiques à Dortmund en Allemagne. 

« Finir en beauté »

« C’était le dernier jour. Je voulais rentrer à Bordeaux et finir en beauté. Potentiellement, je savais que c’était une course à plus de 2000 euros », se souvient Zouhir Mouksit. 

Près de 1340 kilomètres plus tard, le chauffeur dépose le couple près d’une zone désaffectée dans la banlieue de Dortmund. S’il avait noté quelques comportements douteux des deux passagers pendant le trajet, notamment quant à leurs questionnements sur la caméra de sécurité installée dans l’habitacle de la voiture, il s’en retourne finalement en Gironde avec le sentiment du devoir accompli. Il est décidé à faire l’aller-retour d’une traite, dans l’idée de partir en vacances avec sa famille le lendemain.

Passée la frontière française, l’application, qui aurait dû lui valider sa course et son montant qui s’élevait alors à 2100 euros brut, ne répond pas. Contactant la plateforme d’assistance, il reçoit une fin de non-recevoir lui expliquant que « le système a identifié une utilisation frauduleuse de l’application sur [son] compte chauffeur ».

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