Située au cœur du Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne, la réserve biologique d’Hostens et des lagunes du Gât Mort a été officiellement créée ce mercredi 12 mars. Elle comprend le Domaine départemental, géré par l’ONF (office national des forêts), accentuant la protection du lieu classé jusqu’ici « espace naturel sensible ».
Elle s’étend sur deux zones : une réserve biologique dirigée (RBD) de 433,78 hectares, visant la gestion conservatoire des milieux ouverts (landes humides et lagunes), et une réserve biologique intégrale (RBI) de 48,13 hectares, laissée en libre évolution pour étudier le développement naturel des forêts.
Un refuge pour de nombreuses espèces
L’endroit est un véritable refuge pour de nombreuses espèces animales et végétales protégées. Dans ses habitats (tourbières, landes, chênaies…), on recense 17 espèces floristiques, dont le Rossolis à feuilles rondes, la Spiranthe d’été et le Lycopode inondé, et une grande diversité d’espèces animales : la Cistude d’Europe, le Triton marbré, le Busard des roseaux, ainsi que six espèces de chauves-souris protégées, comme le Grand Rhinolophe. Les lagunes sont également le repaire de trois espèces de leucorrhines, libellules rares en Aquitaine, et de la loutre d’Europe, un des plus emblématiques.
Si les incendies de l’été 2022 ont bouleversé l’écosystème local, ils ont aussi offert une occasion unique d’étudier la résilience de la forêt. Un programme de suivi biologique est lancé jusqu’en 2027. Il comprend des inventaires de la flore, de la faune et des sols incendiés, afin d’observer la recolonisation des milieux et d’adapter les pratiques de gestion. Le projet, porté par le département, est subventionné par le Fonds Vert à hauteur de 540 565 € sur quatre années.
« Faire acte de régénération »
« Le Grand Incendie survenu en 2022 a bouleversé le programme de travaux prévu dans la RBD. Par chance, les zones majoritairement impactées étaient des pinèdes qu’il était envisagé d’exploiter pour restaurer des landes. Une partie des zones humides a été impactée mais la végétation montre de bons signes de résilience », explique Jean-Luc Gleyze, président du Département de la gironde.
Parmi les premières observations, on note la recolonisation rapide des espaces dégagés par certaines espèces comme le Pipit Rousseline et l’Alouette des champs, tandis que les populations de reptiles, comme le Lézard vivipare, restent fragiles. Une attention particulière est également portée à la présence des insectes, témoins de la reconstitution des chaînes alimentaires.
En parallèle, des mesures de prévention des incendies ont été mises en place : création de pare-feux naturels, régulation hydraulique des lagunes et restauration écologique des milieux ouverts par écopastoralisme. La réserve intègre le programme « Forêt de demain », un « living-lab » qui vise à mieux comprendre l’adaptation des écosystèmes aux changements climatiques.
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