L’avenue de Gradignan est plutôt calme pour un mercredi soir. Quelques véhicules transitent entre le centre de Pessac et le campus universitaire. À l’angle de l’avenue des Charmilles, l’un d’eux fait clignoter le radar pédagogique en rouge. Dur de se cantonner aux 30km/h.
Un vieux monsieur juché sur son vélo arrive de la pharmacie, un peu plus haut. Vêtu de son plus beau gilet jaune, il mène une colonne de quatre voitures ; ces dernières attendent sagement le passage des automobilistes en sens inverse pour le dépasser. Un ralentissement qui leur donne presque le temps de faire un petit peu de lecture, car depuis quelques mois, de part et d’autre de la voie, des banderoles habillent les clôtures des riverains.
« En danger », « Zone de non-droit ? » ou encore « Concertation bafouée, vélos – piétons indésirables ici ». Ces revendications affirmées ne comptent pas que des soutiens puisqu’elles se sont déjà fait arracher plusieurs fois depuis le mois de janvier.
« On veut nous faire taire, témoigne Julie* (*prénom modifié), membre d’AGIR, l’association des habitants de l’avenue de Gradignan. Mais on va continuer à sensibiliser et à partir de demain on va distribuer des flyers dans les boîtes aux lettres et aux automobilistes. »
85% des automobilistes en infraction
Car ce secteur de Pessac est devenu une avenue de la discorde. Récemment, le nouveau plan de circulation, élaboré suite aux travaux menés sur la voirie et présenté par le maire de Pessac lors d’une réunion publique, est venu raviver les tensions.
Le 20 mars 2025, Frank Raynal a annoncé la mise à sens unique et la création d’un double sens cyclable sur l’avenue Pierre-Corneilles, parallèle à celle de Gradignan. Or les membres d’AGIR attendaient aussi le sens unique devant leur pallier. Rejetant immédiatement la solution proposée, ils décident de quitter la salle en jouant quelques accords de flûte à bec.
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