Le parquet de Bordeaux a confirmé ce vendredi 11 avril la mise en examen la veille de quatre hommes, âgés de 40 à 57 ans, tous domiciliés en Gironde, pour des faits de viols aggravés par actes de torture et de barbarie. L’un d’entre eux est également poursuivi pour complicité. Les faits, d’une extrême gravité, se seraient déroulés sur une période allant de 2011 à 2024 et concernent à ce stade cinq victimes, âgées de 45 à 67 ans.
L’affaire, révélée simultanément par Le Monde et Le Parisien ce jour, débute en novembre 2023, lorsqu’une femme dépose plainte contre son compagnon, âgé de 55 ans, dénommé Christophe B. selon les deux journaux. La victime dénonce des viols collectifs, filmés et diffusés en direct sur un site libertin, qu’elle dit avoir subi entre novembre 2020 et septembre 2023, dans un contexte d’emprise.
L’enquête met au jour un mode opératoire récurrent : le principal mis en cause aurait, à plusieurs reprises, imposé à ses compagnes des viols en réunion, en conviant d’autres hommes à y participer.
« Hurlements de douleur »
L’audition de quatre autres compagnes successives de Christophe B. a permis de corroborer les premiers éléments, révélant des faits similaires, et témoignant selon Le Monde de « graves sévices » : des rapports avec des dizaines d’hommes sans protection, des objets ou des animaux, dans des clubs libertins girondins ou charentais, dans la rue ou sur des parkings ; des insultes sexistes et « humiliantes », comme « videuse de couilles », étaient parfois inscrites sur leurs corps.
Interpellé en juillet 2024, l’homme n’a pas nié l’existence des actes sexuels mais a affirmé qu’ils étaient consentis.
« L’exploitation de très nombreuses vidéos enregistrées sur des disques durs, saisis au domicile de l’intéressé, permettait de considérer que l’absence de consentement des femmes était caractérisée. A plusieurs reprises, des hurlements de douleur étaient entendus », précise le procureur de la République, Renaud Gaudeul.
Les enquêteurs de la section de recherches (SR) de Bordeaux commencent seulement à explorer les images de Christophe B., « sur lesquelles les visages d’une cinquantaine d’auteurs potentiels de violences ont été identifiés par la reconnaissance faciale », écrit Le Monde qui évoque « la possibilité de soumission chimique ».
Selon le quotidien, le mis en cause avait « l’habitude de diffuser ces scènes, pouvant relever de la « torture », selon les enquêteurs, en direct sur le site Wyylde.com, dont il avait une « utilisation massive », selon les enquêteurs, qui s’interrogent sur sa participation à d’autres viols chez des particuliers.
Mis en examen
Face à l’ampleur des faits, l’affaire, initialement suivie par le parquet de Libourne, a été transférée en février 2025 au pôle criminel du parquet de Bordeaux. Deux juges d’instruction ont été saisis du dossier.
Les investigations menées par la section de recherches de la gendarmerie nationale ont permis d’identifier plusieurs co-auteurs présumés et de localiser les faits dans divers lieux : au domicile du principal suspect, dans des clubs libertins de la métropole bordelaise, sur la voie publique, mais aussi dans les départements de l’Hérault et du Gard.
Une opération d’interpellation a été menée le 9 avril. Un bien immobilier appartenant au principal mis en cause a d’ores et déjà été saisi. Si l’un des suspects a reconnu avoir eu conscience de l’absence de consentement, les autres ont nié toute contrainte. Tous quatre ont été mis en examen et placés en détention provisoire. Ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité.
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