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EMME : foire d’empoigne à Parempuyre sur le projet de raffinerie

La dernière réunion publique sur le projet de raffinerie de nickel et de cobalt a viré au dialogue de sourds ce lundi à Parempuyre. Si les dirigeants de l’entreprise EMME ont tenté d’apporter des garanties sur la sécurité et les retombées économiques, les participants à la concertation publique ont, dans leur grande majorité, manifesté leur opposition radicale.

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EMME : foire d’empoigne à Parempuyre sur le projet de raffinerie
Dernière réunion sur EMME à Parempuyre

Les organisateurs n’imaginaient sans doute pas que les échanges avec la salle seraient « hackés » par une participante favorable au projet EMME. Ce lundi 12 mai, en clôture de la concertation de la CNDP (commission nationale du débat public), cette dernière dégaine un texte et, pendant plus de 7 minutes, énumère les atouts de la construction de cette raffinerie, censée produire des sulfates de nickel et de cobalt pour les batteries électriques : « souveraineté industrielle », sécurité du site, emplois…

Le tout sous les huées du public de l’Art y Show de Parempuyre, la pressant de poser sa question, d’abréger, ou la traitant de « vendue ». Mais elle bénéficie de l’appui, limite menaçant, de dizaines de dockers, venus manifester par leur présence le soutien à la création de cette usine sur les terrains du port.

CGT et Medef, même combat

Selon Antonin Beurrier, président de EMME (Electro Mobility Materials Europe), celle-ci pourrait en effet apporter « entre 20 à 30% d’activité portuaire supplémentaire, notamment de manutention », et ainsi « consolider les lignes régionales de desserte du port de Bordeaux ».

« Je pensais que la CGT était un peu anti-capitaliste. Vous travaillez pour le patronat, les gars faites gaffe », lancera plus tard aux salariés du port Mathieu, un militant du collectif du Bois Vert, un des mouvements locaux hostiles au projet.

De fait, sur les 21 cahiers d’acteurs déposés sur le site de la concertation, celui de la CGT du Port de Bordeaux figure parmi la minorité d’avis favorables, avec ceux du Medef ou de l’UIMM (union des industries et des métiers de la métallurgie).

Le syndicat salue « la création d’emplois directs et indirects (respectivement 200 et 500 annoncés), « après la fermeture de différentes industries de la région bordelaise, (Ford, Soferti, Cofrablack…) ces dernières années, orchestré par les politiques locales et nationales, appuyées par des pseudos écologistes bordelais ».

Garanties

Mais des 15 rencontres ou ateliers, ayant donné lieu à 485 questions, et des 312 contributions écrites déposés, c’est plutôt le scepticisme, voire l’opposition farouche qui ressort majoritairement. Et celle-ci se cristallise sur le fait qu’une usine Seveso seuil haut, c’est à dire présentant des risques importants d’écotoxicité pour l’environnement, s’implante dans une zone naturelle et inondable.

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