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Rugby : l’UBB renverse Toulouse et se qualifie pour la première finale européenne

Dans une ambiance des grands jours au Matmut Atlantique ce dimanche 4 mai, l’Union Bordeaux-Bègles a battu Toulouse (35-18) en demi-finale de la Champions Cup au terme d’un match tout en maîtrise. Les Bordelo-Béglais disputeront le 24 mai prochain à Cardiff une finale inédite contre Northampton.

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Rugby : l’UBB renverse Toulouse et se qualifie pour la première finale européenne
Tour d’honneur des joueurs de l’UBB à la fin du match

Et soudain, la foudre Louis Bielle-Biarrey a frappé. De retour des vestiaires après une première mi-temps équilibrée (18-11 pour les locaux), Mathieu Jalibert réceptionne le coup d’envoi des Toulousains, et initie une relance avec son ailier. 70 mètres et un « une-deux » en chistera de Pete Samu plus tard, l’international français marque son deuxième essai personnel du match et donne un avantage décisif aux Bordelo-Béglais dans cette seconde demi-finale de la Champions Cup.

« On est en finale »

« On voulait faire une grosse entame à la deuxième mi-temps pour ne pas les laisser espérer », confiera plus tard en conférence de presse « LBB ». « On sait que Toulouse a l’habitude de cibler les 30 dernières minutes contre nous, et si cet essai n’est pas un coup du destin car il est lié aux talents de Mathieu, Pete et Louis, il nous a diablement soulagés », abonde son entraîneur, Yannick Bru, soulignant « la performance XXL » de tous ses joueurs.

« L’essai de Louis Bielle-Biarrey a été un tournant, il nous a fait très mal à la tête », reconnait aussi Ugo Mola, l’entraîneur du Stade toulousain.

Malgré un carton jaune concédé par son troisième ligne Marko Gazotti, suivi d’un essai du centre toulousain Pierre-Louis Barassi, l’UBB endiguera les assauts rouges et noirs, et franchira deux fois la ligne adverse pour renverser le tenant du titre. Le Matmut Atlantique s’embrase. « On est en finale ! » scande la majorité des 42096 spectateurs (environ 15000 étaient pour Toulouse).

Le Stade Toulousain est battu pour la première fois par un club français dans cette compétition européenne, dont il détient le record de victoires (6).

Jamais deux sans trois

Les champions de France étaient certes handicapés par les blessures de plusieurs joueurs cadres ; Thomas Ramos et Peato Mauvaka ayant récemment rejoint Antoine Dupont à l’infirmerie. Mais Ugo Mola n’a pas voulu « se chercher d’excuses » :

« Collectivement, nous n’avons pas su endiguer les fulgurances de Bordeaux et marquer dans des temps qui auraient pu donner une autre figure au match. Mais sur l’engagement et la qualité de nos joueurs, je ne remettrai rien en cause aujourd’hui. On a perdu un de nos deux titres. Mais comptez sur nous pour être plus difficile à battre dans quelques semaines ! »

Depuis sa déroute en finale du Top 14 l’an dernier (59-3), c’est la troisième fois cette saison que l’UBB bat Toulouse (deux fois en championnat, une fois en coupe d’Europe). Pour le technicien toulousain, les girondins ont « su trouver les solutions, nous amener vite au sol ».

Dans ce match de très haut niveau, l’UBB a en effet d’abord bien défendu, à commencer par son capitaine et demi de mêlée Maxime Lucu (16 placages, plus haut total de son équipe, par ailleurs auteur d’une pénalité à très longue distance). Puis l’Union a très bien exploité les ballons de récupération : le premier essai est ainsi une contre-attaque rapidement écartée grand côté, avec une percée de Jalibert (élu homme du match) passant après contact à Pete Samu.

Rendez-vous à Cardiff

Il reste désormais à l’Union Bordeaux-Bègles à aller chercher son premier titre depuis la fusion du CABBG et du Stade Bordelais (en 2006). Ce sera le 24 mai prochain à Cardiff, contre Northampton, le champion d’Angleterre en titre et tombeur surprise des irlandais du Leinster dans l’autre demi-finale.

Appelant à la « vigilance » avant ce rendez-vous, Yannick Bru estime que la victoire du jour est « une étape dans la construction du club » : « Mais ce n’est qu’une étape, la célébrer trop fort pourrait nous coûter cher. » « Personne n’attendait cette affiche en finale », ajoute Louis Bielle-Biarrey :

« Northampton a été capable d’aller gagner au Leinster, il faudra rester focus et concentrés. Vu la finale qu’on a fait l’an dernier, nous n’avons pas de conseil à donner ! »

Maxime Lamothe, Louis Bielle-Biarrey et Yannick Bru en conférence de presse d’après match au Matmut Atlantique Photo : SB/Rue89 Bordeaux

Puis à Saint-Denis ?

Pour balayer les fantômes du Stade Vélodrome à Marseille, l’UBB espère néanmoins retourner cet été en finale du Top 14, contre Toulouse ou pas. Il faudra néanmoins passer peut-être par un barrage, si le club ne parvient pas à accrocher la deuxième place, qualificative directement pour la demi-finale.

« Nous avons hypothéqué nos chances de finir deuxième, mais c’est difficile de mener de front deux compétitions, concède Yannick Bru. J’ai choisi de faire tourner, et cela valait le coup de perdre contre La Rochelle pour décrocher cette première finale en Champions cup… »

Ugo Mola souligne lui qu’il sera « supporter de l’UBB, le club français en finale ». Tout en savourant le fait que Toulouse, en tête du championnat, aura un week-end pour souffler avant le sprint final du Top 14.


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