C’est une toute autre partie qui s’est jouée au tribunal de Bordeaux les 19 et 20 juin, où six militants d’extrême droite étaient jugés en appel pour des faits de violences aggravées et d’outrage sexiste en réunion, commis dans le quartier Saint-Michel. La défense, renouvelée, a adopté une posture nettement plus offensive, voire agressive.
Maîtres Pierre‑Marie Bonneau, Mathieu Sassi, Jérôme Triomphe et William Marco ont d’emblée dénoncé des peines de première instance rendues, selon eux, sur la base d’un « narratif d’extrême gauche ».
« Les fachos c’est forcément très méchant »
Maître Sassi emprunte à Louis de Funès une réplique, l’humour en moins : « Les riches, c’est fait pour être très riches et les pauvres, très pauvres », qu’il transpose, avec ironie, au fond de l’affaire : « Les putains de fachos, c’est forcément très méchant, et les antifas, c’est très gentil. » L’objectif est clair : inverser les rôles et les valeurs.
Les avocats de la défense s’en prennent à l’ensemble du processus judiciaire et policier : enquête déclenchée avec huit mois de retard, instruction bâclée, procès à charge… Maître Triomphe s’indigne d’une prétendue volonté de ficher les militants d’extrême droite en raison de leurs opinions, ainsi que leurs avocats, s’appuyant notamment sur un article publié le matin même par Rue89 Bordeaux. « Les idéologies ne relèvent pas des tribunaux », lance Me Bonneau, face à une présidente, Cécile Ramonatxo, visiblement interloquée.
La nullité pour instruction à charge est demandée. L’audience se poursuit. La partie civile – SOS Racisme, la Licra, la LDH – ainsi que trois victimes, dont deux présentes, assistent, avec leurs avocats, à des échanges d’une virulence inhabituelle dans une salle d’audience.
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