« Si j’ai envie de te dire d’aller te faire enc…, je te le dirai, d’ailleurs, je te le dis, va te faire enc… » Le 16 février 2024 dans les locaux de FO à l’hôpital Pellegrin, Béatrice* (*les prénoms ont été changés à leur demande) affirme avoir reçu une bordée d’insultes de Fabrice Dumas, trésorier du syndicat. Cette salariée du CHU a porté plainte contre celui-ci le 26 novembre dernier, pour « harcèlement moral » et « violences volontaires » :
« C’est un grand monsieur qui fait de l’haltérophilie et est surnommé Musclor, témoigne-t-elle à Rue89 Bordeaux. Il voulait me faire taire car une femme qui la ramène, ça ne lui plaît pas. Alors il a mis un énorme coup de poing sur la table, que j’ai d’abord vu arriver avec moi, j’ai eu extrêmement peur. »
L’altercation est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase chez FO, 1er syndicat au CHU de Bordeaux. Elle intervient après des mois de tension sur la gestion de celui-ci entre d’une part son trésorier et son secrétaire général, Pascal Gaubert, par ailleurs secrétaire du CSE (comité social d’établissement), et d’autre part quatre salariés de l’hôpital, tous déchargés de leurs postes pour travailler à plein temps pour FO.
Les détachés font bloc
Décidant de faire bloc derrière Béatrice, trois de ses collègues ont en effet à leur tour porté plainte pour harcèlement moral. Ils invoquent la « multiplication de propos humiliants et dégradants » – pour la plupart aide-soignant.e.s ou infirmier.e.s de métier –, ils auraient notamment été traités en public d’ « experts pour laver des culs et servir des petits déjeuners ».
Mis sur la touche (retrait de leurs codes d’accès aux réseaux sociaux, évincés des boucles mails et des réunions…), les salariés ont ensuite été carrément déchargés de leurs temps syndicaux. Ils ont donc attaqué les deux responsables de FO pour un autre motif : « entraves à l’exercice du droit syndical ». Un comble, que les acteurs de ce conflit expliquent par une lutte interne pour le pouvoir.
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